Le SNES-FSU Aix-Marseille écrit une lettre ouverte au Recteur

Le SNES-FSU Aix-Marseille écrit une lettre ouverte au Recteur : voir ci-dessous.

L’accès à la hors-classe est un enjeu fondamental de la revalorisation de nos professions. Le Ministère s’est d’ailleurs engagé, dans le cadre des discussions actuelles pour la reconstruction des carrières, à ce que tous les professeurs puissent « parcourir au moins deux grades ». Logiquement, le SNES-FSU œuvre dans les commissions pour que cet engagement gouvernemental soit respecté. Mais contrarier la logique du chacun pour soi que défendent en chœur certains n’est pas une mince affaire…

Le travail de vos élus SNES-FSU consiste bien entendu à vérifier les éléments du barème, les avis, les baisses d’avis non circonstanciées… Mais il consiste aussi à questionner le rectorat sur sa gestion prévisionnelle des ressources humaines.

Les collègues au 11° échelon ont 9 chances sur 10 d’être promus.

Le travail continu des élus du SNES-FSU a heureusement déjà permis, année après année, à l’essentiel des professeurs ayant fini la classe normale d’accéder à la hors-classe, créant ainsi un appel d’air pour un nombre croissant d’enseignants au 10e échelon. Le SNES-FSU prévoit cette année encore un taux de promotion des collègues du 11° échelon proche de 90% dans notre académie.

Ces collègues ayant fini leur carrière à la classe normale sont prioritaires pour trois raisons : ils ont été au bout de leur carrière en classe normale et le passage à la hors-classe est la seule promotion possible, sans quoi leur carrière est bloquée. En outre, les règles de reclassement dans le grade de la hors-classe font que ce sont eux qui tirent le bénéfice financier le plus important de la promotion. Enfin, tout report de la promotion de collègues qui sont dans les dix dernières années de leur période d’activité a des conséquences irrémédiables sur l’indice de fin de carrière, et donc sur la pension.

Les collègues au 10° ne peuvent pas tous être promus la même année : il faut planifier.

Cela étant fait, il reste environ 150 possibilités de promotion pour des collègues qui sont actuellement au 10e échelon.

Or le nombre de promouvables dans l’académie se répartit comme suit :

344 promotions possibles pour 5143 promouvables dont :

  • 195 collègues au onzième échelon seulement.
  • 1203 collègues au dixième échelon
  • 1298 collègues au neuvième échelon,
  • 1414 collègues au huitième échelon,
  • 1033 collègues au septième échelon,

On le voit, nous entrons maintenant dans une phase où les cohortes montantes sont très fournies, car recrutées entre 1985 et 1995 lors des campagnes de recrutement ayant suivi la massification. L’enjeu de la politique de gestion des ressources humaines du rectorat consiste à organiser dans la durée la promotion de ces collègues à la hors-classe.

Or, s’agissant des collègues au 10°, on constate que les avis des inspecteurs et des personnels de direction traduisent un investissement professionnel très répandu. Chacun de nous pense être meilleur professeur que le voisin, c’est bien normal, mais l’étude des dossiers fait apparaître une chose : le mérite individuel n’est pas un facteur discriminant, c’est plutôt la norme. Et c’est heureux !
L’obsession du mérite, exprimée de façon exclusive à toute autre considération tant par certains syndicats que certains inspecteurs, n’est donc pas suffisante pour départager les collègues du 10° échelon.

Pour notre part, nous considérons que sauf démérite avéré, tous ces collègues doivent accéder à la hors-classe, la seule question pertinente étant de savoir quand.

Nous essayons alors de faire prévaloir une méthode de travail qui consiste à départager ces collègues en tenant compte du temps qu’il leur reste pour atteindre le dernier échelon de la hors-classe avant leur départ à la retraite : Un collègue qui a de bons avis du chef d’établissement et de l’IPR et dont l’ouverture des droits à la retraite est dans 10 ans est prioritaire sur un collègue qui a des avis comparables mais qui est à 25 ans de son départ en retraite. Celui-là risque de voir une bonne évaluation se transformer en sanction si un report de sa promotion pour cause d’embouteillage lui fait perdre définitivement la possibilité de finir la carrière à la hors-classe.

Vos élus du SNES et de la FSU essayent ainsi d’optimiser les possibilités de promotion, de telle sorte que chacun passe à son heure et que l’on assure une fluidité dans la carrière du plus grande nombre. Chacun sera gagnant si nous y arrivons. Beaucoup seront perdants, y compris avec de bonnes évaluations, si l’on laisse les candidatures s’empiler.

S’agissant enfin des collègues les moins avancés dans la carrière, étant au 7°, 8° ou 9° échelon, le SNES-FSU défend une accélération du rythme d’avancement d’échelon. Ceux qui ont un avis très favorable du chef d’établissement et de l’IPR devraient être ceux que l’on retrouve en tête du tableau d’avancement au grand choix.

Une harmonisation nécessaire des avis des corps d’inspection.

Les élus du SNES s’attachent aussi à inciter les chefs d’établissement et les corps d’inspection à utiliser le contingent de 20% d’« avis très favorable » qu’ils ont à leur disposition et à les affecter prioritairement aux collègues au 10° et 11° échelon. Si, à quelques exceptions près, cette prescription ministérielle et académique a été respectée cette année par les chefs d’établissement, ce n’est malheureusement pas le cas de tous les corps d’inspection et de toutes les disciplines, notamment en documentation où seulement 13 % des promouvables ont l’avis TF de l’inspection.

Nous critiquons également les disparités flagrantes des « avis favorables » dispensés par les IPR générant des rythmes de progression de carrière inégaux d’une discipline à l’autre. Ainsi, en Lettres modernes, 76% des « avis favorables » ont été attribués à des collègues promouvables contre seulement 12% en Mathématiques.

Enfin, nous constatons et dénonçons une dérive de la part des corps d’inspection dont les avis reposent trop souvent sur le dernier rapport d’inspection au détriment d’un regard plus global sur l’ensemble de la carrière des enseignants. L’accès à la hors-classe ne saurait être déterminé par les quatre ou cinq dernières années de la carrière d’un collègue, ni par le nombre de stages suivis par les personnels quand la formation continue est réduite à une présentation de la dernière réforme.

Plus que jamais, les élus du SNES défendent l’accès à la hors-classe pour tous. Rejoignez-nous, soutenez-notre action, syndiquez-vous.

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