20 novembre 2016

Notre académie, nos établissements

Bilan de la rentrée 2016 et perspectives 2017

Le premier Comité Technique Académique de l’année scolaire 2016/2017 s’est tenu vendredi 18 novembre 2016. Il devait faire le bilan de la rentrée scolaire 2016 et débattre des orientations pour la rentrée 2017.

SNES-FSU Aix-Marseille
Le 19 novembre 2016

CTA 18 novembre 2016

Deux déclarations liminaires intersyndicales FSU-CGT-FO ont été lues en ouverture des travaux, l’une portant sur la demande d’imputation au service du suicide de l’agent d’accueil du Lycée Perier, et l’autre sur le maintien des lycées dans l’Education Prioritaire. L’UNSA ne s’est pas associée à ces deux déclarations.

Bilan de la rentrée scolaire :

Dans la partie portant sur le bilan de la rentrée scolaire, le SNES-FSU a souligné que notre académie avait vu son potentiel de remplacement réduit de moitié en quelques années et s’est fait l’écho des critiques des familles portées par la FCPE sur l’absence de remplaçants. Nous souhaitons que cette tendance soit inversée à la rentrée prochaine. Concomitamment à la baisse du nombre de titulaires remplaçants, on constate un léger rebond du recours à la précarité.

La rentrée scolaire dans les lycées a été marquée par l’accueil d’un nombre de lycéens en pré-bac plus élevé que prévu, compensé par un mouvement inverse en post-bac. Rappelons que l’augmentation démographique dans les lycées aurait dû donner lieu à la création de 90 postes à la rentrée scolaire 2016, mais seulement 40 ont été implantés en lycée, du fait d’un redéploiement temporaire des moyens vers les collèges pour « accompagner » la mise en place de la réforme des collèges. Les effectifs des classes sont donc plus chargés et l’offre d’option sans doute réduite.

En collège, les prévisions annonçaient des effectifs stables. Ils ont été légèrement en baisse, pour partie du fait de la suppression du redoublement et pour partie du fait d’une fuite vers le privé légèrement plus importante (constat académique qui masque sans doute des flux plus importants dans certains bassins). Le SNES-FSU a dénoncé la concurrence du privé (ouverture d’un collège privé à Saint-Mitre les Remparts, annonce d’un collège privé sur le périmètre Euroméditerranée…) et souligné les effets pervers de la réforme Collège 2016 qui uniformise l’offre de formation des collèges publics et pousse certaines familles vers le privé. S’agissant des effets de la nouvelle typologie, nous avons fait remarquer que contrairement aux engagements qu’ils avaient pris lors de la suppression des seuils de création de division supplémentaire, les DSDEN ont systématiquement décidé d’augmenter les effectifs par classe plutôt que d’ouvrir une division, à chaque fois qu’un choix était possible.

Le SNES-FSU a dénoncé la baisse de 4 % de l’enveloppe des moyens consacrés aux IMP et a demandé son rétablissement (Lire ici).

S’agissant des obligations réglementaires de service des professeurs exerçant en CPGE, le Rectorat s’est engagé à revoir tous les VS de l’académie pour revenir dans le cadre réglementaire rappelé par le Ministère après l’intervention du SNES-FSU (Lire ici). Informations VS : Lire ici

Pilotage pédagogique :

Concernant la mise en place de la réforme du Collège 2016, sujet abondamment discuté lors des séances précédentes, le SNES-FSU a mis l’accent sur les établissements qui ont fait le choix de distinguer EPI et AP des enseignements disciplinaires, par exemple en les annualisant, entraînant de ce fait une désorganisation complète des emplois du temps et des services (Lire ici).

Un moment important a été consacré à la question de l’évaluation des élèves en collège, le SNES-FSU dénonçant la volonté de l’Institution de normaliser les pratiques pédagogiques et d’imposer une évaluation par compétences qui ne correspond pas à l’identité professionnelle des professeurs du second degré et qui est excessivement chronophage. Si les domaines du socle doivent être validés en fin de cycle, il n’y a pas lieu de bouleverser les pratiques autour de l’évaluation en cours de cycle. Le SNES-FSU a rappelé son mot d’ordre de ne remplir que les parties habituelles des bulletins trimestriels et de refuser de s’engager sur des parties nouvelles du bulletin (EPI, AP, parcours …) et encore moins dans l’évaluation par micro-compétence que proposent certains logiciels privés à l’instar de Pronote (Lire ici). Le rectorat a précisé que la compatibilité entre le LSU et les logiciels actuellement utilisés n’était pas prête et que seule une quarantaine de collèges volontaires expérimenteraient le LSU au premier trimestre avant une généralisation espérée au deuxième trimestre.

Plus globalement, nous avons alerté l’Institution sur la tentation bien perceptible chez certains acteurs de l’encadrement de dessaisir les professeurs de leur liberté pédagogique et de leur mission de conception des enseignements, des pratiques, de l’évaluation, prenant le risque de creuser plus encore le fossé entre les acteurs de terrain et l’Institution. Monsieur le Recteur s’est dit conscient des dangers d’un tel divorce dans le contexte actuel.

Dans le même ordre d’idées, nous avons alerté sur le discours critique qui se développe quant à la crédibilité des indicateurs de réussite (taux de passages, réussite aux examens). La suppression du redoublement s’est traduite à cette rentrée par un léger rebond de l’orientation vers les séries technologiques, le déséquilibre entre les séries de la voie générale continuant de s’accroître au profit de la S et au détriment de la L et de la ES. La nouvelle réglementation sur le redoublement en Terminale induit des effets pervers, par exemple sous la forme de stratégies individuelles de « bac en 2 ans ».

Orientation scolaire :

A l’unanimité, les représentants des personnels ont voté pour un CIO d’État à Cavaillon et à Carpentras. FSU, CGT et FO ont voté contre la fermeture du CIO d’Orange (l’UNSA s’est s’abstenu). Nous avons souligné l’importance d’un travail avec la mairie d’Istres pour le maintien d’un CIO à Istres. Le SNES-FSU s’est félicité de la création du corps unique des Psychologues de l’Education Nationale, ouvrant des perspectives de carrières nouvelles pour nos COPsy, maintenant les spécificités des missions des COPsy, mais nous avons dénoncé l’absence d’alignement des indemnités et des primes (Lire ici).

Précarité :

Nous avons voté avec la FSU en faveur du nouveau cadre de gestion des personnels contractuels de la filière administrative, permettant une revalorisation bienvenue de leurs traitements.
Le SNES-FSU a demandé que les travaux concernant le nouveau cadre de gestion des contractuels d’enseignement, d’éducation et d’orientation progressent rapidement, en particulier pour ce qui concerne le traitement indiciaire. Nous avons insisté sur la nécessité de prévoir un avancement dès le CDD (Lire ici) .
Le SNES-FSU s’est fait l’écho des mobilisations et des revendications des AED, en particulier en portant la demande de contrats moins précaires, par exemple sous la forme de contrats successifs d’une durée de un – deux - trois ans.
S’agissant des personnels de GRETA, le SNES-FSU s’est félicité de l’effort de transparence et d’harmonisation qui préside à l’édition d’une circulaire académique sur la politique salariale dans les GRETA (cliquer ici) mais a demandé une meilleure prise en compte des services antérieures pour le reclassement lors du recrutement.

Orientations pour la rentrée 2017 :

Profitant de la question de la carte des formations, compétence partagée par le Recteur et le Président de Région, la FSU a dénoncé les orientations politiques de la Région (Politique scolaire, réfugiés). Un débat sérieux s’est engagé sur la question de l’apprentissage avec Monsieur le Recteur dans un contexte où le Ministère de l’Education Nationale et le Président de Région sont porteurs d’une volonté politique forte en faveur du développement de l’apprentissage. Nous avons une nouvelle fois souligné les problèmes que pose l’apprentissage (freins liés au marché du travail actuel marqué par le manque d’offres d’emploi, faiblesse des rémunérations, inégalité d’accès en fonction du niveau de formation initiale, du genre, du milieu social, du quartier, de la communauté d’origine supposée, ruptures fréquentes de contrats, …), le Recteur se positionnant clairement en faveur non pas d’un apprentissage des gestes professionnels comme cela pouvait se faire par le passé, mais d’une formation en alternance sous statut scolaire. Il s’ensuit une orientation générale de la part du rectorat en faveur de la mixité des publics accueillis dans les établissements scolaires et de la « fluidité » des parcours.

Carte des formations des lycées :

Plus globalement, le Rectorat s’oriente vers la constitution de pôles cohérents présentant dans un même établissement les formations d’un même domaine, sous la forme par exemple de Lycées Polyvalents, offrant des formations professionnelles au niveau CAP, BEP, bac professionnel, et technologiques, bac technologique et BTS. La notion de Lycée polyvalent suppose selon le Rectorat une notification unique de la DGH, avec simplement un fléchage de la DGH LP, et potentiellement des échanges de services pour les professeurs. Si cette approche permet de rationaliser les investissements en équipements et plateaux techniques, si elle permet de mélanger sur un même site des jeunes issus de milieux sociaux différents, la FSU, en accord avec la CGT et le SNETAA-FO, a souligné qu’il n’était pas possible de détricoter ce faisant le maillage territorial des formations et de gommer les différences de statut des professeurs et des établissements. La voie technologique ne doit pas se dissoudre par ce biais dans la voie professionnelle.

Nous avons plaidé pour des alternatives, passant par exemple par la mutualisation de plateaux techniques coûteux entre plusieurs lycées (par exemple pour la productique avec la question des bac pro TU et des BTS CPRP concernant les établissements de Salon et Martigues, et ceux de Marseille).

Un groupe de travail de la région académique Aix-Marseille-Nice est annoncé le vendredi 9 décembre 2016 pour étudier avec les représentants des personnels le détail des propositions concrètes que feront le Recteur et le Président de Région dans le cadre de ces orientations, pour les rentrées 2017 et au-delà. Nous avons dénoncé l’opacité du travail préparatoire.

Le SNES-FSU partage le souhait du recteur de renforcer l’offre de formation dans les quartiers Nord de Marseille, dans le cadre d’un enrichissement de la carte des formations et non d’un redéploiement. S’agissant de la création d’une Ecole Supérieure des Arts Appliquées au Lycée Diderot de Marseille, école conventionnant avec l’Université pour une reconnaissance des diplômes délivrés dans le cadre LMD, le SNES-FSU a rappelé les revendications des personnels (cf articles antérieurs) qui demandent à être associés à la définition d’un projet pédagogique pour les Arts Appliqués sur Marseille concernant tant les DSAA que les BTS, et à la réflexion sur les conditions matérielles et la faisabilité de ce projet. (Voir par ici)

Nouveaux Lycées de l’aire marseillaise :

Les décisions clientélistes de la Région concernant les nouveaux lycées compliquent la tâche de ceux qui se disent favorables au développement de la mixité sociale dans les lycées. Le SNES-FSU est particulièrement engagé dans l’exigence de cartes des formations et de sectorisations pour les nouveaux lycées qui permettent de contrer le consumérisme scolaire et la recherche de l’entre soi, que ce soit par le recours au privé ou par la constitution d’établissements socialement marqués dans le public. Ainsi, nous sommes intervenus pour demander que le projet de la sectorisation du nouveau Lycée de Saint-Mitre (Marseille XIII°) soit revu pour ne pas déstabiliser le Lycée Artaud, préserver la voie générale au Lycée Diderot, et accroître la mixité sociale au Lycée Victor Hugo. Nous avons alerté solennellement sur les conséquences pour ces lycées de l’ouverture en 2018 du Lycée d’Enco de Botte.
Nous avons insisté sur l’urgente nécessité de réhabiliter les locaux insalubres du Lycée Joliot Curie.

Démographie sur Marseille à l’horizon 2025 :

Alors que l’INSEE prévoit 5 000 collégiens de plus à Marseille d’ici à 2015, nous avons insisté sur l’importance d’ouvrir des écoles et des collèges publics sur Marseille, ville où le privé est déjà surreprésenté (plus de 40 % des élèves de l’hyper-centre sont scolarisés dans des établissements privés). Aussi, les premières annonces conjointes du Recteur et de la Présidente du Conseil Départemental sur l’ouverture d’un collège public et d’un collège privé mais aussi d’une cité scolaire internationale sur le périmètre Euroméditerranée montrent que personnels, parents mais aussi associations et élus, doivent s’emparer de ces questions.

Pour le SNES-FSU Aix-Marseille, Laurent Tramoni
Les élus du SNES-FSU Aix-Marseille au CTA sont :Laurent Tramoni, Magali Bailleul, Caroline Chevé, Séverine Vernet.