Après l’envoi d’un mail à tous les agents dans lequel l’UNSA instrumentalise, pour discréditer le SNES-FSU (est-ce bien la fonction de ces listes ?), une contribution publique de Denis Paget , celui-ci a tenu à répondre sur le site du SNES-FSU Aix-Marseille.

Les collègues qui ont eu l’occasion de débattre avec Denis Paget lors de plusieurs stages organisés par le SNES-FSU Aix-Marseille sur la réforme du collège et les nouveaux programmes, ceux qui ont eu l’occasion de lire ses ouvrages, savent à quel point la reprise de ses propos par le SE-UNSA relève d’une opération d’instrumentalisation grossière.

La préparation d’un congrès du SNES-FSU est bien l’occasion d’un débat d’orientation, contradictoire et public, ce qui semble surprendre à l’UNSA.

Laurent Tramoni

La contribution que j’ai co-signée avec d’autres anciens responsables du SNES n’est en aucun cas une approbation de la réforme du collège comme tente de le faire croire un message aux professeurs adressé par le SE-UNSA. Cette réforme a été imposée autoritairement après un premier mouvement de protestation, sans aucune recherche de consensus ou de compromis avec les organisations syndicales représentatives mises devant le fait accompli.

Elle contient certaines dispositions très problématiques dont le principal défaut est de ne pas tenir compte des contraintes professionnelles des enseignants. Par exemple, il est presque impossible de faire vivre concrètement un conseil école-collège efficace, de multiplier les conseils de cycle, encore plus difficile de mettre en œuvre simultanément des changements très conséquents de programmes en une seule rentrée sur 9 ans de scolarité. Et cette difficulté est rédhibitoire dans le secondaire car un professeur travaille souvent dans plus de dix classes différentes. L’introduction de travaux interdisciplinaires, qui est une bonne chose en soi, est conçue de façon rigide et peu progressive. La responsabilité de son organisation renforce les pouvoirs pédagogiques du chef d’établissement au lieu de responsabiliser les équipes. Les formations proposées relèvent plus de l’injonction pilotée par la hiérarchie que du débat professionnel. Ces points et d’autres auraient pu être corrigés et négociés. Il n’en a rien été.

Mais ce constat n’exonère pas les personnels, et mon organisation syndicale, de travailler à une réforme absolument nécessaire tant s’accumulent les problèmes pédagogiques, les inégalités et les souffrances multiples qui en découlent chez les jeunes et chez leurs enseignants. C’est à cet effort de réflexion que j’ai exhorté, avec d’autres, le congrès du premier syndicat du second degré et l’ensemble de la profession car l’état de notre système exige, dans l’urgence et dans la durée, de profondes transformations pour que tous nos élèves entrent dans les processus d’apprentissage. Le refus d’une réforme n’a de sens qu’en proposant d’autres solutions plus efficaces.

Denis Paget