La vitalité du mouvement social en France est une force que de nombreux salariés européens nous envient.

Certes, nos sociétés semblent bien atones et sclérosées alors que souffle au-delà de la Méditerranée un vent d’égalité, de dignité, de liberté, qui emporte un ordre social inique.

Certes, partout en Europe, on restreint les salaires, en particulier ceux des fonctionnaires, on éreinte la protection sociale et les retraites, on supprime des postes, on licencie. Les cures d’austérité sont à la fois insoutenables et insuffisantes quand on refuse de restructurer la dette publique !

Certes, on rogne la dépense publique d’éducation en uniformisant l’offre d’enseignements, en restreignant les possibilités de poursuivre sa formation après 16 ans, en déqualifiant les professionnels, en refusant de recruter, de titulariser et de former les jeunes enseignants.

Pour autant, le pire est-il certain ?

Non ! Car nous avons en France, et en particulier dans l’Éducation, dans la Fonction Publique, la force et l’organisation collectives, c’est-à-dire le syndicat, nécessaires pour imposer d’autres logiques.

Non ! Car face à un pouvoir fragile et discrédité, dont les décisions vont à rebours des aspirations de nos concitoyens, nous pouvons aujourd’hui expliquer en quoi la Fonction Publique, les services publics et les institutions, à l’instar de l’Éducation Nationale, sont une garantie pour les citoyens.

Non ! Car nous pouvons démontrer que notre attachement au statut de la Fonction Publique est un gage de qualité pour les usagers. Comme le sont une évaluation pédagogique des professeurs par des inspecteurs issus de la discipline ou un mouvement impartial d’affectation des personnels, aujourd’hui remis en cause au nom de l’idéologie du management.

Non ! Car à la suite de la votation sur les CLAIR, nous pouvons convaincre les parents et les élus qu’il n’est souhaitable pour personne de laisser s’installer un système éducatif dual.

A l’heure où la crise économique et sociale peut engendrer résignation des salariés, fuite en avant des libéraux ou résurgence des idéologies fascistes et xénophobes, nous devons faire entendre nos revendications pour les salaires et les statuts, les métiers et les missions, pour la Fonction Publique et les services publics.

C’est ce que le SNES propose.

Jeudi 19 mars : tout le second degré à Paris !

Laurent Tramoni