Sans scrupule, les chauffeurs de taxi qui ont bloqué toutes les villes de France pour revendiquer et obtenir le maintien d’un “numerus clausus” pour leur corporation ?

Sans scrupule, les internes en médecine qui ont revendiqué et obtenu le maintien de la liberté d’installation des médecins, au mépris de l’égale répartition du système de santé sur le territoire ?

Sans scrupule, les artisans pêcheurs qui ont obtenu la prise en charge par la collectivité du coût des carburants ?

Sans scrupule, en tout cas, Monsieur Denis Gauthier-Sauvagnac qui a négocié avec les collaborateurs de Madame Parisot,une indemnité de départ de 1,5 millions d’euros, et qui est suspecté d’avoir participé au détournement de 19 millions d’euros en liquide des caisses (noires) de l’UIMM !

Sans scrupule évidemment, le Président de la République et sa majorité qui après avoir vidé les caisses de l’Etat en accordant 15 milliards de cadeaux fiscaux à leurs clientèles électorales, viennent nous expliquer que les caisses sont vides et que rien ne peut être fait pour répondre aux problèmes de pouvoir d’achat, qu’il faut réduire le nombre de fonctionnaires et démanteler l’Etat, l’Education Nationale et les services publics.

Monsieur Attali a raison sur un point : “La France, reste très largement une société de connivence et de privilèges”.

Mais qui sont les corporatistes, qui sont les privilégiés, qui sont les profiteurs ?

Certes pas les agents de la Fonction Publique en général ni les enseignants en particulier dont l’attachement aux élèves, au métier, aux valeurs d’intérêt général, de progrès, de culture et de laïcité est reconnu par tous.

Et l’on veut nous persuader qu’il n’y aurait rien de plus urgent que de nous imposer rigueur salariale, contrôle tatillon et autoritarisme, allongement de la durée de cotisation et augmentation du temps de travail, flexibilité et annualisation ?

Et l’on veut nous faire croire que l’idéal d’une éducation partagée par tous les enfants d’une génération, quelle que soit l’origine sociale, quel que soit le mérite, serait un luxe que la cinquième économie du monde ne peut s’offrir ?

Il y a décidément un problème de valeurs, de justice et de répartition des richesses dans la vision qu’à l’UMP de la société. Au printemps 2008, il est temps de mettre un terme à l’injustice et l’inégalité érigées en système politique et de rendre leur dignité aux personnels de l’Education Nationale. Tous en grève le 18 mars, tous dans l’action. Sans état d’âme.