En 2000, notre mobilisation a permis de mettre en échec les projets de lycée unique de Claude Allègre et d’obtenir un plan pluriannuel de recrutement.

En 2003, la mobilisation dans l’Education Nationale a empêché la décentralisation des CPE et des CO - Psy.

En 2005, la mobilisation des enseignants et des lycéens a permis de maintenir le baccalauréat, premier grade universitaire.

En 2006, la mobilisation des jeunes et des salariés a conduit à l’abrogation du CPE et la remise à plat des critères de représentativité syndicale.

En 2007, notre mobilisation s’est traduite par l’abrogation des décrets Robien.
Elle a conduit à doubler les possibilités d’accès à la hors classe et à une prime d’installation pour les jeunes enseignants.

En 2008, enseignants, parents et lycéens ont obtenu le retrait du projet Darcos/Gaudemar de réforme des lycées (modularisation, semestrialisation, annualisation du service).

Face à des gouvernements qui s’obstinent dans la logique libérale malgré l’hostilité des populations, il nous faut sans cesse reprendre la lutte.
Aujourd’hui, le moment est à nouveau venu d’en appeler solennellement à la mobilisation de la profession, avec le soutien des parents et des lycéens.

Pourquoi ?

Parce que le gouvernement de Monsieur Sarkozy est en train de concrétiser le projet d’une école libérale.

Avec la suppression de la carte scolaire, les établissements sont en concurrence. Les équipes seront jugées sur la base de « leur performance », les résultats scolaires des élèves. Ces indicateurs pourront servir aux familles de critères de choix.
En modifiant la gouvernance des établissements, le chef présidera à l’évaluation des élèves et des équipes. Il déterminera une large part des horaires d’enseignements. Il sélectionnera les enseignants en multipliant les postes spécifiques liés aux expérimentations.

Quant aux inspecteurs, leurs missions sont modifiées pour couper le lien entre évaluation des enseignants et enseignement disciplinaire. Ce qui deviendra premier dans notre évaluation, c’est notre acceptation de la multiplication des tâches périphériques, dont l’accumulation rend déjà le travail insoutenable en collège.

L’Education Nationale est dessaisie de l’orientation scolaire au profit d’une Direction Interministérielle de l’Orientation dont l’objectif premier est l’insertion professionnelle.

Toutes les pièces du puzzle sont en place pour une école libérale où les collèges auront à trier entre une minorité qui pourra accéder au lycée, propédeutique de l’Université, et la majeure partie qui verra son horizon scolaire borné à l’acquisition du socle et son horizon social limité à l’exclusion.

L’école de Sarkozy, c’est marche ou crève. Ce n’est pas le sens de nos métiers, ce n’est pas le rôle du service public d’éducation. En 2010, le SNES appelle dès janvier à la mobilisation tous azimuts des personnels, des parents, des lycéens, des citoyens pour mettre en échec ces projets rétrogrades et néfastes.

Laurent Tramoni