19 avril 2016

Notre vie syndicale

Portiques de sécurité : avec quelle efficacité ?

Dispositif expérimental de sécurité pour deux collèges de La Ciotat (13) :

pour quelle utilité ?

Le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, la ville de La Ciotat et la Préfecture des Bouches-du-Rhône ont inauguré aujourd’hui, mardi 19 avril 2016, l’installation de portiques de sécurité et de caméras de vidéosurveillance à l’entrée de deux collèges de La Ciotat. Il s’agit là d’une expérimentation qui a vocation à être généralisée à tous les collèges du département des Bouches-du-Rhône.

La forte médiatisation de cette inauguration montre bien la finalité première de l’opération, qui relève plus de la communication politique que du souci de l’efficacité réelle.
Initialement, le dispositif de sécurisation des collèges était d’ailleurs censé répondre aux soucis de fonctionnement quotidien de collèges confrontés aux problématiques classiques de la vie aux abords des établissements : incivilités, rackets, dégradations, intrusions ou agressions de droit commun...
Il est aujourd’hui présenté comme une réponse face aux risques liés au terrorisme.

Le SNES-FSU Aix-Marseille s’interroge sur l’efficacité d’un tel dispositif : des tourniquets placés à l’entrée des collèges ne semblent, hélas, pas de nature à dissuader d’éventuelles actions terroristes. Rien ne remplace la réactivité et la disponibilité des forces de l’ordre, formées et entrainées pour réagir en cas de besoin.

S’agissant des problèmes habituels de la vie scolaire, on n’a jamais vu une camera de surveillance rappeler à l’ordre des enfants qui chahutent devant leur collège ... Un établissement scolaire est d’abord un lieu où la sérénité de la communauté éducative doit essentiellement résulter d’un climat scolaire apaisé et bienveillant. L’acte éducatif n’est pas favorisé par une organisation de l’espace et des locaux répressive et refermée.

Aussi, nous sommes convaincus que le budget consacré à ce dispositif pourrait être plus efficacement utilisé à recruter des surveillants ou des médiateurs en plus grand nombre, qui pourraient accomplir tout à la fois une mission de sécurisation des abords des établissements, d’apaisement des relations entre les différents groupes sociaux appelés à coexister aux abords des collèges (collégiens, familles, voisinage) et de co-éducation de nos jeunes.