7 octobre 2016

Notre santé au travail

Sécurité dans les établissements : construire des réponses adaptées (Avis du CHSCT-A)

A la suite des attentats de novembre à Paris, deux circulaires étaient parues au BO précisant les mesures à mettre en œuvre et ajoutant l’exercice « attentat ou intrusion extérieure » à la liste des exercices du Plan Particulier de Mise en Sécurité. Les établissements scolaires avaient donc procédé à des exercices de confinement dont les échos nous avaient laissés perplexes quant à leur efficacité. Depuis, les événements tragiques de cet été ont accentué les inquiétudes. A l’approche de la rentrée scolaire, les ministères de l’Intérieur et de l’Éducation Nationale ont donc annoncé des mesures pour renforcer la sécurité des établissements. Tout d’abord, certaines dispositions prises en novembre dernier sont maintenues : vérification systématique de l’identité des personnes étrangères à l’établissement, éviter les attroupements d’élèves à l’entrée, signaler en amont les voyages scolaires à l’autorité académique, réaliser 3 exercices PPMS dont un sur le scénario « attentat-intrusion ». A cette liste s’ajoute désormais la nécessité de mettre à jour le diagnostic sécurité de l’établissement et solliciter les collectivités territoriales pour les travaux nécessaires. De plus, une formation des élèves aux gestes de premiers secours est annoncée. Sur ce dernier point certaines interrogations demeurent : qui va assurer ces formations ? Sur quel temps ?

Si nous ne pouvons que saluer la volonté, légitime, de notre institution d’œuvrer à la sécurisation de tous, nous déplorons que la communication de notre Ministère, sur un sujet aussi sensible, ne soit destinée qu’aux familles et chefs d’établissement mais à aucun moment à la communauté éducative. Nous nous interrogeons aussi sur la pertinence des réponses apportées. En effet, la menace terroriste est une donnée nouvelle avec laquelle nous devons tous composer, mais les problèmes de sécurité des établissements scolaires sont récurrents (intrusions, vols, dégradations, risques routiers aux abords...) et n’ont rien de nouveau. Or, les moyens humains nécessaires pour former la communauté éducative, pour encadrer les élèves ne sont pas prévus. Que penser de la volonté de former des enfants aux premiers secours, alors que les adultes eux-mêmes ne le sont que rarement ? Que penser de la surenchère politicienne et sécuritaire des collectivités territoriales qui pensent tout résoudre avec des caméras et des portiques dont le coût exorbitant n’est pas un gage d’efficacité (les événements tragiques de Nice en sont la démonstration) ?

Nous regrettons, une fois de plus, une méthode qui n’associe pas le personnel des établissements dans l’élaboration d’un diagnostic des besoins et dans une réflexion collective sur la prévention des risques. Le SNES-FSU continuera à intervenir auprès des autorités académiques pour que des réponses plus adaptées soient apportées.

Pour en savoir plus :

Sur le site du snes :

http://www.snes.edu/Consignes-de-securite.html

Le dossier de presse du Ministère :

http://www.snes.edu/IMG/pdf/20160824_dp_securite_616583.pdf