Mobilisation pour contrer les dégradation de l'Education Nationale
Appel intersyndical du second degré d'Aix-Marseille
En complément de l'appel intersyndical sur la souffrance au travail, et de l'appel à un rassemblement devant le Rectorat mercredi 6 novembre à 15h
pour rendre les lettres ouvertes sur "ce qui nous empêche de bien faire notre travail",
voici un appel intersyndical académique second degré pour contrer la dégradation de la situation que nous connaissons dans l'Education Nationale,
en parallèle de la question des retraites.
N'hésitez pas à diffuser très largement cet appel et à le placarder dans les salles des profs.
Intersyndicale second degré - Académie d'Aix-Marseille
Les organisations syndicales de l'Académie d'Aix-Marseille se sont réunies lundi 7 octobre 2019. Elles ont fait le constat
d'une situation fortement dégradée en cette rentrée scolaire 2019, du fait du manque de personnels recrutés pour faire
face à la hausse démographique des effectifs scolarisés, de réformes dont la mise en oeuvre déstructure les
établissements et les enseignements, et d'un management, trop souvent agressif.
Tous les signaux montrent que la souffrance au travail s'accroît (épuisement, perte de sens, arrêts maladie, burn out, démissions, alertes suicidaires, suicides...).
Le ministère de l'Education Nationale a mis en chantier une série de réformes qui ont pour conséquence de supprimer
des postes et de déléguer des missions (par exemple l'information et l'orientation scolaires) mais aussi d'imposer une
approche concurrentielle de la scolarité. Ces réformes se mettent en place de façon précipitée, sans concertation, sans
étude d'impact. Elles nuisent au bon fonctionnement de l'Institution scolaire.
Si la communication ministérielle fait grand cas des dédoublements de certaines classes dans le premier degré,
l'alourdissement des effectifs des classes, particulièrement en collège, est occulté, et avec lui les conséquences pour les
élèves les plus fragiles. Les moyens des vies scolaires n'ont pas été abondés, malgré plusieurs années de hausse des
effectifs scolaires et des situations d'établissement particulièrement complexes. Les collectivités territoriales tardent à
prendre les décisions qui s'imposent en termes d'ouverture de nouvelles places dans les collèges et lycées. Les
personnels AESH, dédiés à l'accompagnement des élèves souffrant de handicap, sont en nombre croissant mais leur
situation reste précaire et la formation qu'ils et elles réclament n'est pas au rendez-vous.
Alors que les nouveaux programmes scolaires du lycée général s'avèrent lourds et complexes, les enseignements
généraux du lycée professionnel subissent une baisse importante de leurs horaires. Les élèves des milieux populaires
sont incités à s'orienter vers un apprentissage précoce, qui n'a pas vocation à participer à l'élévation des qualifications.
Les personnels sont sous le coup d'une gestion des ressources humaines et d'un management anxiogène. Gel de la
valeur du point d'indice, absence de revalorisation des carrières, primes au mérite qui cassent les collectifs de travail et
met les collègues en concurrence, politique du chiffre et course aux résultats scolaires, culpabilisation professionnelle
et imposition de "bonnes pratiques", non-réemploi des contractuels, technocratie, destruction des instances du
paritarisme (CHSCT, CAP) ... La loi de transformation de la Fonction Publique représente un recul historique des droits
des personnels et des garanties des usagers. Elle doit être abrogée.
La réforme Delevoye des retraites est le dernier avatar de cette politique hostile à nos professions, puisqu'elle se
traduirait, si elle était appliquée, par une baisse massive des pensions de retraite des enseignants, pouvant atteindre
30%. L'abandon du calcul de la pension sur la base des six derniers mois de la carrière, la faiblesse des primes et
indemnités dans nos corps de métier ... se conjugueraient pour un résultat catastrophique. Le gouvernement ne le nie
pas, qui promet de bien hypothétiques augmentations des primes... Nos organisations n'étaient pas demandeuses
d'une réforme, elles dénoncent le rapport Delevoye qui ne peut pas déboucher sur des pensions satisfaisantes pour les
agents publics, elles se mobilisent pour son abandon.
Les professeurs et les personnels de l'éducation nationale en ont assez de tout cela. Trop, c'est trop !
Les organisations syndicales appellent les professeurs et les personnels de l'éducation nationale à s'informer et se
mobiliser sur tous ces sujets. Elles sont déterminées à les accompagner dans l'action dès novembre pour combattre ces
dégradations et imposer d'autres choix budgétaires, scolaires et sociaux. Elles s'inscrivent dans la perspective d'actions
inter-professionnelles sur les retraites en novembre et décembre.
Elles se donnent rendez-vous le lundi 4 novembre 2019 pour construire la mise en oeuvre de cette démarche de mobilisation.
SNES-FSU Aix-Marseille
Téléphone : 04.91.13.62.81 / 82 / 84
Permanences téléphoniques du lundi au vendredi de 13h30 à 17h30.
12, place du général de Gaulle
13001 Marseille
Courriel : s3aix@snes.edu