20 mars 2013

Nos enseignements

Enseignement de l’Occitan : des inégalités dans l’académie, un développement et un encadrement indispensables.

Compte-rendu du Conseil Académique des langues Régionales de novembre 2012

Le Conseil académique des langues régionales s’est tenu le 29 novembre dernier, convoqué par le recteur. Cette instance doit se réunir deux fois par an, pourtant aucune réunion n’avait eu lieu depuis mars 2010. De nombreux acteurs étaient conviés, représentants académiques, représentants syndicaux, représentants des associations de parents d’élèves, représentants des associations culturelles.

Des données statistiques et des cartes d’implantation des sites d’enseignement pour les écoles, les collèges et les lycées ont donc été communiquées concernant l’enseignement du Provençal. Côté rectorat, l’heure était à la satisfaction : la baisse légère des effectifs suit en proportion la baisse globale des effectifs pour chaque niveau.

Mais ce n’est pas le constat que faisaient plusieurs associations présentes et la FSU (SNES et SNUIPP), qui ont présenté une motion commune. Les situations sont tout à fait différentes d’un établissement à l’autre, et rien ne garantit à un élève qu’il puisse continuer d’une année à l’autre. La langue régionale est fréquemment en marge de l’emploi du temps : les élèves doivent aussi souvent accepter des horaires contraignants, pendant la pause de midi ou le soir, après le départ de leurs camarades.

Les enseignants travaillent souvent sur trois, quatre, cinq établissements, dans des conditions d’accueil de la discipline tout à fait diverses, quelquefois très bonnes, mais, cas extrême, l’organisation des cours est refusée dans certains établissements.

La question du suivi et de l’organisation de l’enseignement se pose aussi : à Gap par exemple, les professeurs sont nommés en collège, dans les trois établissements de la ville, en sous-service. Le poste n’est pas attractif, d’autant qu’aucune formation au CAPES d’occitan-langue d’oc n’est proposée dans l’académie, et que les collègues viennent de loin pour y travailler. Les enseignants ne restent pas sur ce poste.

Lors du CALR, les documents du rectorat présentaient un enseignement en lycée à Gap, avec un effectif de 5 élèves, ce qui justifierait selon eux sa fermeture à la rentrée prochaine. Mais, avant cette réunion, personne ne connaissait l’existence de ce cours. Il était donc impossible d’informer les élèves du collège pour leur dire de s’inscrire pour cette option au lycée. Il serait donc important de pouvoir donner sa chance, réellement, à cette option au lycée de Gap, et de compléter le service du professeur de Gap avec ces quelques heures, pour qu’il ne soit plus en sous-service.

La motion complète est accessible en fin de document.

Face aux nombreux dysfonctionnement relevés, deux priorités ont été relevées par les signataires de la motion : la création ou le rétablissement des postes de conseillers pédagogiques dans les départements qui n’en sont pas ou plus dotés (84, 04 et 05), et l’instauration des groupes de travail prévu au texte du B.O. qui met en place le Conseil académique des langues régionales, afin de pouvoir assurer un suivi pour toutes les autres questions soulevées par la motion. Nous retenons aussi la promesse de M. le Recteur d’organiser une journée de formation et d’échange des pratiques des professeurs de Provençal, qui a missionné M. le chargé de mission d’inspection dans ce sens, et ce d’ici la fin de l’année scolaire en cours.

Pour le SNES-FSU, Alexandre Arnaud