Alors que d’après le ministère, nous travaillons déjà plus de 43 heures par semaines et 34 jours sur les vacances scolaires, la volonté d’imposer les formations hors temps de service ou à condition de rattrapage de cours est inacceptable ! La chasse aux heures perdues n’est qu’un subterfuge pour faire oublier les 3000 postes non pourvus aux concours cette année. Puisque le ministère est incapable de recruter et de rendre notre métier attractif, il préfère adopter un discours trompeur et démagogique en trouvant un nouvel alibi : la lutte contre les absences générées par l’institution s’attaquant ainsi à notre droit à la formation
La formation continue doit s’exercer sur le temps de service
Imposer les formations le soir, le mercredi après-midi ou pendant les vacances relève d’une volonté nette d’accroître la charge de travail des enseignant.es et CPE (PsyEN pour les CIO).
Assurer les cours, les préparer, corriger les évaluations, assister aux multiples réunions et concertations, recevoir les élèves et leurs familles, porter des projets scolaires… constituent déjà une charge lourde pour des personnels assez épuisés par des réformes délétères et un nombre d’élève par classe toujours plus important.
Les formations en visio de 17h à 20h sont inacceptables et révèlent la déconnexion avec le réel entre la fin d’une journée de cours fatigante, l’horaire de fermeture de l’établissement, des temps de transports trop longs, les contraintes personnelles …
De plus la formation « en visio » n’est pas de la formation mais du discours descendant qui ne permet aucun échange entre pairs, elle est donc inappropriée pour l’ensemble des disciplines et peu pertinente sur des sujets comme la lutte contre le harcèlement.
Parce que dans aucune autre profession, on ne demande aux travailleur.se.s de se former après une journée de travail ou pendant les vacances, on ne s’interdit pas de refuser d’assister à ces formations en dehors du temps de service en sélectionnant le motif « raison de service » pour justifier de notre « absence ».
La formation continue doit s’exercer sans condition
La formation doit se dérouler sur le temps de service sans condition de rattraper des « heures perdues », puisque, en formation, nous sommes bel et bien déjà au travail !
Le guide actualisé de mise en œuvre du RCD (Remplacement de Courte Durée) conseille aux chef.fe.s d’établissement de limiter l’impact de la formation continue des professeur.e.s sur le temps d’enseignement dû aux élèves en garantissant le remplacement des cours non assurés notamment par le dispositif RCD prévu dans le Pacte.
Pour les formations demandées par les professeur.e.s , il est conseillé aux chef.fe.s d’établissement d’assurer la compatibilité entre les « jours de formation et les jours de cours ». Le ministère semble ignorer que nos jours de travail ne se résument pas à nos jours de cours.
Le guide émet des préconisations , les chef.fe.s d’établissement n’ont pas d’obligation de contraindre les personnels à rattraper des heures de cours alors qu’ils/elles sont en formation donc au travail.
La formation continue rendue obligatoire ?
Après une première étape, placer la formation continue en dehors de notre temps de service, le ministère prévoit de rendre obligatoire la formation continue et par conséquent de s’attaquer encore une fois à notre temps de travail .
L’article 6 du projet de loi Rilhac propose d’envisager « la possibilité de rendre obligatoires les plans académiques de formation pour les enseignants du second degré ». La formation continue est un droit, elle ne doit pas devenir du travail supplémentaire.
Cet article 6 suggère également la « possibilité de prendre en compte les actions de formation dans l’évaluation des enseignants dans les parcours professionnels, carrières et rémunérations des enseignants ». « Nous » refusons cette logique de différenciation du déroulé de carrière et de rémunération qui de plus reposerait sur un accroissement de notre temps de travail.
La formation continue ne doit être proposée en dehors du temps de service alors que la moitié des enseignant
Nous demandons que l’ensemble des formations s’effectue sur le temps de service : nous avons le droit à une formation de qualité dans de bonnes conditions, au bénéfice de la réussite de nos élèves.