Comme une histoire sans fin, la rentrée 2021 semble rejouer les mêmes errements que la précédente. Le ministre distille des informations dans les médias qui restent floues et reposent sur des formules toutes faites répétées comme un mantra « bien sûr, nous serons prêts », « nous avons gardé nos écoles ouvertes le plus longtemps en Europe », « la rentrée scolaire aura lieu », « année normale »...
Protocole sanitaire
Diffusé le 28 juillet, il présente 4 hypothèses en fonction de la circulation du virus.
Quel cadre de fonctionnement ?
Pour l’ensemble du territoire métropolitain, le niveau 2 a été retenu. Ce choix pose question pour certaines zones très en tension. Lors d’une rencontre avec les organisations syndicales mercredi 25 août, le ministre a indiqué qu’une combinaison de critères avait présidé à la décision : taux d’incidence, dynamique de l’épidémie, couverture vaccinale, situation hospitalière. Mais il n’a apporté aucune réponse sur le poids de chacun des critères ni sur la définition de seuils permettant de prévoir le passage d’un niveau à un autre. Les mesures prévues restent globalement identiques à l’an dernier, les moyens pour les mettre en œuvre aussi ! Les difficultés pour assurer le nettoyage, la limitation du brassage et l’aération des locaux demeurent donc… Si le protocole est inapplicable, contactez la section académique du SNES-FSU qui vous conseillera la marche à suivre.
Le protocole reste inchangé dans l’ensemble. La seule véritable nouveauté concerne « l’éviction » des élèves non vaccinés qui seraient cas contact à risque. Une mesure déconnectée des réalités de terrain. Le ministre a en effet précisé que le statut vaccinal de ces élèves serait déterminé sur la base des déclarations des familles. Interrogé sur le cas des élèves de 6e, le ministère avait fini par répondre que les classes de 6e seraient sur le schéma du 1er degré ( 1 cas = 1 fermeture) puisque les moins de 12 ans ne sont pas éligibles à la vaccination. Nouveau revirement juste avant la rentrée : les élèves de 6e suivront les mêmes règles que leurs camarades ! La règle de gestion des cas contact reste très lourde à mettre en œuvre. L’éviction d’une partie des élèves est une mesure discriminatoire : la vaccination des jeunes n’a commencé que tardivement, certains n’auront donc pas fini leur schéma vaccinal le 1er septembre. Impréparation, vision déconnectée des réalités de terrain, rétropédalages… Une rentrée 2021 qui ressemble à un mauvais remake de la rentrée 2020 !
Le ministre avait déclaré que les élèves qui seraient en mesure d’éviction poursuivraient leur enseignement à distance. Mais, suite à de nombreux témoignages dans la presse de l’impossibilité de faire cours à la fois en classe et à distance, il a clarifié en précisant que les enseignants pourraient faire comme l’an dernier, avec des documents sur l’ENT et qu’il n’y avait pas d’obligation à faire cours en même temps pour les élèves en éviction…
Des tests ciblés dans les établissements du second degré sont annoncés. Espérons que le ministère aura tiré les enseignements de la campagne de tests de l’an dernier qui fut un échec. Sont prévus aussi 2 autotests par semaine pour les personnels volontaires.
L’équipement des établissements : Jean-Michel Blanquer semble découvrir fin août, après un an et demi de crise sanitaire, l’importance de l’aération et des capteurs de CO2 et veut « généraliser » ces derniers. Il serait question d’une dotation financière de l’État pour aider les collectivités. Des masques pour les personnels seraient en cours d’acheminement.
Campagne de vaccination en milieu scolaire
Le ministère en parle depuis fin juin et, lors de la présentation du protocole sanitaire en juillet, avait évoqué le chiffre de 6000 à 7000 centres ou barnums de vaccination « à proximité ou dans les collèges/lycées » (pour mémoire, il y a plus de 11000 collèges/lycées...). La vaccination sera réalisée par des équipes mobiles des ARS. Il reste de nombreuses questions en suspens : Qui recueille le consentement des familles ? Qui va encadrer les élèves sur cette opération ? La vaccination, sur la base du volontariat, en milieu scolaire peut permettre de toucher des familles et des élèves un peu éloignés, pour diverses raisons de leur médecin, mais si ces questions d’organisation ne sont pas anticipées, le risque est grand de revivre le même fiasco que sur les autotests et les tests. Le SNES-FSU a alerté sur le fait que cette opération ne devra pas peser sur les vies scolaires, déjà en sous effectifs. Le ministre n’a répondu que partiellement lors de la rencontre du 25 août. Lire ici
En ce qui concerne les personnels, le SNES-FSU avait milité dès le mois de mars dernier pour une vaccination prioritaire des personnels de l’éducation, priorité qui n’a jamais été mise en œuvre. Les personnels se sont débrouillés… Elle est aujourd’hui obligatoire pour les personnels de santé de l’EN (médecins, infirmièr
e s), pour les psychologues, et pour les personnels qui travaillent dans les mêmes locaux (bureaux) que ces personnels. Pour les enseignants, à la date où nous écrivons, aucune obligation vaccinale.Personnels vulnérables
Le décret du 10 novembre continue de s’appliquer. Les informations de notre article publié en novembre dernier sont dont donc toujours valables. Un avis du Haut Conseil à la Santé Publique du 11 mai dernier indiquait la possibilité de reprendre sur site pour les personnels vulnérables au schéma vaccinal complet. Seules les personnes fortement immunodéprimées devaient rester en travail à distance. Mais, dans le contexte de reprise de l’épidémie avec le variant delta, la définition de l’exposition à de fortes densités virales est délicate, et exclut le retour sur site de la plupart des agents qui étaient en distanciel ou en ASA.
Interrogée sur ce sujet, la DGRH du ministère de l’EN précise que les aménagements de poste prévus dans le décret du 10 novembre pour organiser le travail sur site d’un agent vulnérable ne sont pas compatibles avec l’enseignement en classe.
Nous sommes, là aussi, dans l’attente de la publication d’une nouvelle circulaire. Nous conseillons aux personnels vulnérables de faire établir un certificat médical en prévision de la rentrée.