Un CHSCT Académique a été réuni en urgence en lien avec l’évolution de la situation sanitaire.
Comme au printemps dernier, un point hebdomadaire sera fait dans le cadre de cette instance.
Déclaration FSU au CHSCT A extraordinaire du 05 novembre
La rentrée des vacances d’automne s’est faite dans un climat à la fois sécuritaire, sanitaire et émotionnel très lourd. C’est très éprouvés que les personnels sont retournés sur leur lieu de travail. Marqués par l’assassinat effroyable de notre collègue Samuel Paty. Marqués par les attentats qui se sont déroulés dans les jours précédant la reprise. Marqués par l’annonce d’un reconfinement et d’un nouveau protocole sanitaire très vite perçu comme insuffisant ou inapplicable. Et, à la veille de cette difficile reprise, les équipes de direction, éducatives et pédagogiques qui se préparaient à ce retour, qui définissaient ensemble les modalités pour rendre un hommage digne à Samuel Patty, découvrent d’abord par voie de presse que la rentrée se fera « normalement ».
Sans considération pour les impératifs humains et pédagogiques, le ministre a pris une décision indigne, autoritaire. Colère, incompréhension, mépris…. les mots manquent. Dans notre académie, des voix se sont élevées pour exprimer cette colère et réclamer que le temps de concertation prévu soit maintenu : ce temps était bien indispensable pour échanger collectivement, préparer ce qui allait être dit aux élèves et adapter les mots à leur âge, poser les jalons d’un travail dans la durée sur la laïcité par exemple. La FSU remercie le rectorat d’avoir permis ces initiatives qui ont rendu possible un hommage digne de ce nom à Samuel Paty. Par endroit, il a quand même fallu aller à l’épreuve de force.
Ce CHSCT Académique extraordinaire a été convoqué en urgence en lien avec la situation sanitaire. Dès le mois de juin, la FSU avait alerté sur la nécessité de préparer une rentrée exceptionnelle. Au mépris des recommandations de bon nombre de scientifiques, le ministre a fait le choix d’alléger le protocole sanitaire, choix incompréhensible pour les personnels.
Ce sont ces personnels qui ont jusqu’aux vacances d’automne tenu le service public d’Éducation, seuls, avec des masques suspects. Ils ont fait face à des informations contradictoires et à l’absence de transparence sur les cas de contamination dans leurs écoles, collèges, lycées, CIO, services. Ils ont vu les droits des personnels vulnérables réduits de façon injuste et irresponsable. Sur ce point, le Conseil d’État a confirmé ce que nous dénoncions et a rétabli les 11 critères ouvrant droit à la protection des personnels par le travail à distance ou l’ASA. Les représentants FSU au CHSCT Académique demandent que les personnels vivant au domicile d’une personne vulnérable se voient aussi restituer la possibilité de bénéficier du dispositif. Nous demandons aussi que l’administration examine la situation des agents qui avaient été contraints de se placer en arrêt maladie parce qu’ils avaient été exclus de la liste des 4 critères.
Aujourd’hui alors que, selon les propres mots du président de la République, la deuxième vague de l’épidémie s’annonce pire que la première, le gouvernement a choisi de maintenir les écoles et établissements scolaires ouverts. Pour la FSU, la place des jeunes est bien à l’école, et toute notre action tend à permettre qu’elle continue à accueillir les élèves, le plus longtemps possible.
Mais, on nous annonçait un protocole renforcé, nous avons un protocole « si possible ». Les seules mesures supplémentaires sont en réalité le port du masque à partir de 6 ans et la « limitation au maximum » du brassage des élèves avec, dans le second degré, « une seule salle par classe dans la mesure du possible ». Ce non-brassage des élèves qui devrait déjà être la règle est impossible à mettre en œuvre quand le nombre d’élèves par classe et le nombre de divisions sont élevés. Aucun renforcement du protocole pour les cours d’EPS, pourtant élèves et enseignants y sont particulièrement exposés. Quid aussi de la mise en place du plan de continuité de l’activité pour les personnels administratifs, puisque le travail à distance est sensé être désormais la règle ?
La situation est connue depuis des mois mais rien n’a été préparé pour permettre de travailler en toute sécurité. Nous interrogeons depuis la rentrée de septembre les services académiques et ministériels sur le plan de continuité pédagogique publié en juillet : les différents scénario n’ont à ce jour pas été envisagés sérieusement ni véritablement travaillés.
Soucieuse de la continuité du service public d’éducation, essentiel aux élèves, particulièrement les plus fragiles, la FSU rappelle ses exigences : alléger les effectifs par le passage à un fonctionnement en demi-groupes, recruter des personnels supplémentaires, de vie scolaire notamment mais aussi d’agents territoriaux (pour assurer un nettoyage et une désinfection des salles), réaménager les programmes scolaires et établir un nouveau calendrier du bac. La FSU rappelle son opposition au jour de carence qui doit être suspendu immédiatement : injuste et inefficace en temps normal, cette mesure est irresponsable en période d’épidémie puisqu’elle est une incitation à minorer tout symptôme, y compris de la COVID-19, afin d’éviter le prélèvement d’une partie du traitement.
Une fois de plus, une fois de trop, le gouvernement montre son peu de considération pour l’Éducation nationale, ses personnels et ses élèves. Les personnels ont décidé de reprendre la main, d’agir en fonctionnaires responsables : pour accueillir les élèves dans les meilleures conditions sanitaires possibles, pour préserver la santé de tous, pour limiter la propagation du virus sur notre territoire et donc éviter peut-être une fermeture que personne ne souhaite, nombreux sont les établissements qui travaillent aujourd’hui à la mise en œuvre d’une réduction des effectifs. Nous demandons au rectorat de le permettre et nous sommes déterminés à imposer des conditions décentes pour les élèves, pour les personnels et par conséquent pour la population. La FSU est prête à l’action et s’est adressée à ses partenaires en ce sens.
Personnels vulnérables : cliquer ici
Obtenir le renforcement du protocole sanitaire : cliquer ici
Grève sanitaire du mardi 10 novembre : cliquer ici