Le dernier journal académique (lire ici) rappelait l’analyse et la position du SNES face aux violences et incivilités auxquels élèves et personnels peuvent être confrontés dans leurs établissements : ni angélisme, ni amplification des phénomènes, mais pas non plus de déni de la réalité.
L’actualité récente a montré quelle était la position de l’Institution : nos collègues du lycée Diderot, victimes d’une intrusion au mois d’octobre, ont exercé en toute légitimité leur droit de retrait face à un « danger grave et imminent »pendant quatre jours. Leur action a été soutenue par le SNES et l’intersyndicale éducation, le CHSCT est intervenu pour faire valoir les droits des personnels en matière de santé et sécurité. Or aujourd’hui, l’administration ne reconnaît le droit de retrait que pour deux jours et prélève deux journées de salaire pour service non fait !
Cette décision revient à nier le caractère grave et imminent du danger et à placer les personnels choqués en situation de coupables ! C’est pourtant un devoir de l’Etat-employeur d’assurer la protection de ses agents (article 11 du statut général des fonctionnaires) au lieu de les sanctionner, et c’est donc un combat syndical que de faire reconnaître chaque fois que nécessaire la gravité d’un événement. L’Institution ne peut pas se contenter d’une position a minima, en affirmant que les dispositifs existent et qu’ils fonctionnent parfaitement ; elle ne peut pas non plus faire reposer l’évaluation de la gravité sur les épaules des seules équipes de direction, elles-mêmes en première ligne face aux incidents.
En cas de crise grave, qui perturbe le fonctionnement de l’établissement, il faut que les personnels soient associés collectivement à la mesure de la gravité-au moins par le biais de la CHS, comme ils le sont en principe à la rédaction du DUER. Il faut que les CHSCT soient saisis, pour participer à la gestion immédiate de la crise et pour veiller au suivi des personnels à plus long terme, y compris pour l’exercice du droit de retrait. Ce sont les revendications du SNES.
L’Institution doit répondre mieux qu’elle ne le fait aujourd’hui à la souffrance des personnels lorsqu’ils ont à faire face à des situations de violence, le soutien et la solidarité doivent être effectifs, sans se contenter de les renvoyer à des numéros de téléphone. Les dispositifs existent, certes , encore faut-il les faire fonctionner.
Signez et faites signer la pétition de soutien aux collègues de Diderot. Télécharger ici
Sur le sujet du droit de retrait, voir la fin de la deuxième partie de l’émission « La Voix est Libre » de France 3 Provence-Alpes diffusée le 01 décembre 2012 : voir ici
Sans oublier la violence interne de l’institution envers ses personnels : harcèlement moral (lire ici) ou new public management (lire ici)