Mardi 19 mai 2015, les professeurs des collèges étaient appelés à cesser le travail par une intersyndicale représentant 87 % des suffrages exprimés lors des élections professionnelles de décembre 2014.
Une majorité de professeurs a répondu à cet appel en se mettant en grève pour exprimer son opposition à la réforme NVB du collège.
Le SNES-FSU Aix-Marseille publie les données issues d’un panel de quarante collèges (voir ci-dessous) de l’académie, portant sur près de 1500 professeurs attendus en service avant 10 h ce matin, faisant apparaître un taux de grévistes supérieur à 50 %.
C’est une mobilisation exceptionnelle dans un contexte où les raisons de ne pas faire grève abondent : coût financier de la grève, volonté de terminer les programmes avant les examens, refus de l’instrumentalisation tentée par l’opposition politique, sentiment d’être en présence d’une classe politique incapable d’écouter les objections et remarques émanant de la société civile.
De fait, une majorité de professeurs a décidé malgré tout de se mobiliser pour exprimer son refus de la fragilisation de dispositifs d’enseignement ou de disciplines qui ont fait leur preuve, demander une mise en œuvre de l’interdisciplinarité plus en cohérence avec les programmes, refuser la mise en place d’une bureaucratie pédagogique au sein des établissements.
Pour travailler en équipe, pour répondre aux attentes et aux besoins des élèves, nous avons besoin d’un cadre annuel commun, clair et stable, pour les programmes et les horaires, d’un taux d’encadrement renforcé.
Dans ce contexte, le gouvernement doit entendre l’avis des professionnels qui pratiquent le métier au quotidien et qui font fonctionner le service public d’éducation. Le projet doit être retiré et les discussions doivent reprendre sur d’autres bases car il y a urgence à bien réformer le collège : il ne suffit pas de tenir des discours pour combattre l’échec scolaire, les inégalités scolaires et le déterminisme social. Il faut prendre les bonnes mesures, celles qui marchent, celles qui mobilisent la profession dans un projet partagé.
Le gouvernement choisira-t-il de passer en force et de faire la sourde oreille, faisant mine de croire que les professeurs mobilisés ne seraient que des conservateurs ? Ce serait alors une victoire à la Pyrrhus, pour une majorité qui se couperait alors durablement des professeurs et qui se priverait du soutien de ceux qui, concrètement, en dernier ressort, détiennent les clefs du succès ou de l’échec de cette réforme.
Le pire serait le sentiment de gâchis et d’occasion manquée qui pourrait s’installer en cas de refus de négocier. L’intérêt général commande de reprendre les discussions sur d’autres bases.
A Marseille, le mardi 19 mai 20 h