21 juin 2024

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Pour une rupture sociale et démocratique : battre l’extrême droite !

Pour une rupture sociale et démocratique : battre l'extrême droite !

Dans ce moment grave et historique, le SNES-FSU prend ses responsabilités. Il ne s’agit pas seulement de s’exprimer en contre. Aussi, en toute indépendance, le SNES-FSU soutient le programme du Nouveau Front populaire et les candidatures qui le portent au 1er tour. Cet appel n’est pas un chèque en blanc au Nouveau Front Populaire. L’histoire sociale nous montre que le progrès social n’a été conquis que par les luttes. Quelle que soit la situation politique du pays le 8 juillet au matin, le SNES-FSU poursuivra les mobilisations pour faire avancer ses exigences propres pour l’Ecole et la Fonction publique.

Le score alarmant de l’extrême-droite aux élections européennes, en France et dans notre académie, est de façon évidente à relier aux conséquences sociales des politiques néolibérales mises en place depuis plusieurs années par le président Macron. Les difficultés d’accès aux services publics essentiels, tels que l’éducation, en sont une des causes premières. Ces politiques délétères ont ouvert un boulevard à l’extrême-droite en creusant comme jamais les inégalités, en cassant les solidarités, en attisant la haine de la différence, en banalisant les idées racistes et xénophobes, en accentuant le désespoir social. Le parti présidentiel n’est pas un rempart face à la montée du RN, voire leur a servi de marchepied, et la décision de Macron au soir des élections européennes de dissoudre l’Assemblée nationale est une folie qui place notre pays et la démocratie en très grand danger. L’extrême droite n’est plus qu’à quelques marches du pouvoir où elle pourrait dérouler sa politique raciste, xénophobe et anti-sociale mettant en péril dès demain le quotidien de bon nombre d’habitants de ce pays.
L’École est elle aussi à un point de bascule et va mettre des années à se remettre des politiques menées notamment depuis 2017, mais si l’extrême droite arrive au pouvoir, le service public d’éducation ne s’en remettra pas, l’éducation prioritaire en serait probablement la première victime.
Une arrivée au pouvoir du RN constitue une véritable menace contre les travailleureuses et les organisations syndicales qui les représentent et les défendent. L’extrême-droite a toujours eu comme objectif de détruire les capacités d’action et d’interventions des salariées et de leurs organisations. Le SNES et la FSU continueront de défendre pied à pied l’indépendance du mouvement syndical et sa nécessaire intervention pour défendre le monde du travail. Pour empêcher l’extrême-droite d’arriver au pouvoir, il y a urgence à agir. Dans ce moment grave et historique le SNES-FSU prend toutes ses responsabilités et soutient le programme du Front populaire et les candidatures qui le portent. En effet, le SNES et la FSU considèrent que le programme porté par le Nouveau Front Populaire est à même d’engager la rupture avec les politiques néolibérales qui alimentent la désespérance sociale. Cet appel est porté en toute indépendance vis-à-vis des partis politiques et avec la gravité liée à un contexte inédit de danger imminent pour les droits et les libertés, mais aussi avec exigence et sans concession : dans l’éventualité de l’élection d’une assemblée nationale dans laquelle le Nouveau Front Populaire serait majoritaire, le SNES et la FSU exigeraient du gouvernement l’application rapide d’une politique favorable à un service publique de qualité juste et équitable.

Le RN et son nouveau chef de file, ont réussi à se faire une place dans le débat public, et notamment sur les réseaux sociaux auprès des jeunes, en diffusant une propagande masculiniste et antiféministe. Le RN continue d’ailleurs à se positionner comme un parti féministe, enfin ce qu’ils entendent par féminisme, c’est-à-dire un parti qui « protège » les femmes dans une définition patriarcale et qui leur est propre. La lutte contre l’extrême-droite doit passer par une mobilisation forte du SNES-FSU sur la promotion et la défense des enjeux féministes. L’instrumentalisation par le RN du féminisme et de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles pour promouvoir son idéologie raciste et xénophobe est insupportable. Le féminisme comme les enjeux écologistes et la lutte antiraciste sont des marqueurs forts de ce qui nous oppose à l’extrême-droite en même temps que des thématiques centrales dans la mobilisation de la jeunesse, le SNES et la FSU doivent donner à ces enjeux toute la place qu’ils doivent prendre dans le syndicalisme et la lutte contre l’extrême-droite.

Le SNES-FSU Aix-Marseille appelle à :
• Poursuivre le travail d’information et de mobilisation auprès de la profession pour démontrer que l’accession au pouvoir de l’extrême droite porterait un coup fatal à une École publique déjà fragilisée, en utilisant les outils mis à disposition par le s3, le S4 et la FSU). Cela peut passer par des interventions dans toutes les réunions de fin d’année, instances, CA, jurys d’examen, …, sur la base du texte d’appel issue de notre CAA.
• Préserver le cadre intersyndical afin de contribuer à faire battre la majorité actuelle et l’extrême-droite, et pour investir toutes les initiatives, manifestations, meetings et réunions publiques allant dans ce sens, dans le respect de l’indépendance syndicale mais avec l’ambition de construire une dynamique politique et sociale victorieuse.
• Mettre en avant les revendications qui sont les nôtres pour l’EN, les personnels et nos élèves, et les rendre visibles dans la campagne. En effet, si le programme du Nouveau Front Populaire rejoint une partie de nos mandats, d’autres en sont encore absents.

Et parmi nos revendications, rappeler notamment :

• Le retour à la retraite à 60 ans et aux 37,5 annuités de cotisation
• La revalorisation des salaires et des pensions
• L’abrogation du « choc des savoirs »
• L’abandon de la réforme des concours et de la formation initiale
• L’abrogation des réformes du collège 2016 et du lycée 2018, du bac Blanquer et de Parcoursup, l’élargissement de l’éducation prioritaire
• Une campagne de recrutements massifs, la mise en œuvre d’un plan de titularisation et d’éradication de la précarité
• La défense de l’École publique, à laquelle doivent être réservés les financements publics
• Une École réellement inclusive
• La fin de l’entrisme du secteur privé et de la régionalisation dans les domaines de la formation, de l’orientation et de l’éducation…
• L’abrogation de la loi de transformation de la fonction publique, le rétablissement de la démocratie sociale et le retour du paritarisme,
• La défense du statut qui fait du fonctionnaire un citoyen et non un sujet, loin des notions de « mérite » portées par les forces réactionnaires et a fortiori d’extrême droite

Quelle que soit la situation politique du pays le 8 juillet au matin, le SNES-FSU poursuivra es mobilisations et construira les rapports de forces nécessaires pour porter les revendications des personnels de l’EN. Il devra se réunir très rapidement pour tirer toutes les conséquences du résultat des élections et envisager dans quelles conditions l’action syndicale devra se poursuivre et s’amplifier.
Dans l’hypothèse, que nous ne pouvons écarter, de l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir, il nous faut travailler à la manière dont nous pourrons continuer à militer, à imposer un rapport de force. Nous devons pouvoir envisager d’accompagner les sections d’établissement à construire des collectifs de veille, partout où c’est possible, de manière à alerter, partager les analyses, faire remonter les informations qui pourraient aider à la protection non seulement des personnels mais aussi des élèves voire de leur famille.

Ci-joint l’appel qui peut servir de base à des interventions en CA, jurys d’examens, ...