Merci pour les réponses apportées aux questions que nous vous avions transmises.
Nous sommes dans la troisième semaine de reprise progressive de l’activité dans les écoles, collèges, CIO et services. Un certain nombre de difficultés dans la mise en œuvre du protocole sanitaire commencent à se résorber sur le terrain. La FSU souhaite cependant vous alerter sur celles qui demeurent :
• dans certaines écoles, plus rarement dans quelques collèges, le matériel en masques, lingettes, gel hydroalcoolique fait encore défaut. Les moyens humains indispensables à la réalisation du protocole de désinfection ne sont pas toujours en nombre suffisant.
• Des interrogations persistent sur les masques, malgré la communication faite par le rectorat la semaine dernière sur leur nature et leur niveau de protection. Leur nombre / jour risque de devenir rapidement insuffisant pour établir un roulement et pour faire face aux températures élevées qui commencent à se profiler. Il était question de fournir aux personnels infirmiers des masques adaptés à leur pratique professionnelle, de type chirurgical ou FFP2. Qu’en est-il ?
• En ce qui concerne le protocole sanitaire, la question de la vérification de son application demeure. Les tensions entre les différents niveaux de décision sont toujours perceptibles, en particulier avec certaines collectivités et donc aussi les disparités dans l’organisation de cette reprise.
• Nous souhaitons vous alerter sur la situation des CIO Vitrolles et Gardanne : la configuration de leurs locaux, exigus, avec des bureaux sans fenêtre, sans plexiglass pour le secrétariat et sans matériel de désinfection parfois, rendent impossible un accueil du public en toute sécurité. Ces situations sont apparemment connues et bien identifiées, mais les personnels ont besoin que des mesures rapides soient mises en œuvre pour leur permettre d’exercer leurs missions dans un cadre respectueux de leur santé.
• Nous avions déjà alerté précédemment l’administration sur certaines dérives visant à comptabiliser le travail fourni par les personnels à distance. Comptabiliser est le terme approprié quand on leur demande de faire remonter des chiffres, des données statistiques, visant à évaluer la quantité de travail fourni et à procurer des chiffres pour la communication ministérielle… Les personnels ont d’autres priorités et nous rappelons que les conditions de travail des directeurs d’école, notamment, n’ont pas besoin d’être encore dégradées. Nous ne voulons pas croire que l’institution ait déjà oublié Christine Renon.
• En ce qui concerne l’articulation présentiel / distantiel, malgré les engagements à éviter le cumul, dans les faits une grande majorité des enseignants font les deux…
• L’EPS, discipline pourtant plus que jamais essentielle après cette période de confinement et d’inactivité physique pour beaucoup d’élèves, doit être une priorité. Il est indispensable de trouver des solutions pour accéder aux équipements et pour adapter les enseignements à la situation sanitaire.
La deuxième phase de la reprise devrait se dérouler à partir du 2 juin. Une fois de plus, les équipes sont dans l’attente des décisions qui seront annoncées dans les médias aujourd’hui seulement. Les équipes sont déjà au travail pour définir les modalités d’organisation de la reprise des 4e/3e et des lycéens, des équipes qui sont bien obligées d’anticiper et de ne pas attendre les annonces, car les délais seraient une fois de plus intenables.
Nous constatons que certains collèges ont organisé dès cette semaine une reprise anticipée des élèves de 4e et 3e avant les annonces du Premier Ministre, sans se laisser de temps d’ajuster le protocole mis en œuvre pour les 6e/5e.
En lycée, certaines réunions commencent à être organisées en présentiel (CA, conseils de classe par exemple), mais les masques ne sont pas encore arrivés dans les établissements. Rappelons pourtant que l’employeur a l’obligation de fournir le matériel de protection à ses personnels. Les modalités de préparation qui se sont mises en place dans les collèges (CHS, CA, réunion de prérentrée en respectant les règles de distanciation sociale) doivent l’être aussi dans les lycées.
Nous sommes aussi dans l’attente des décisions prises concernant les droits des personnels en terme d’ASA et de maintien en travail à distance : les mesures appliquées jusque là pour les personnes « vulnérables » et pour la garde d’enfants seront-elles toujours maintenues après le 1er juin ?
La FSU souhaite que le CHSCT académique soit associé dans le suivi de cette reprise inédite. De plus, la gestion de cette crise doit faire l’objet d’un « retour d’expérience » qui permettrait de formaliser des outils utiles pour l’avenir. Les répercussions nombreuses, à court et plus long terme, doivent être interrogées et faire l’objet d’une analyse afin d’en dégager des pistes de prévention des risques professionnels.
Article sur La Santé au Travail en période d’épidémie de COVID-19