La dernière CAPA sur les Congés de Formation Professionnelle nous a permis d’interroger l’administration sur plusieurs questions et de formuler quelques demandes :

  • La tenue d’un GROUPE DE TRAVAIL pour évoquer les emplois CPE de la rentrée prochaine avant le mois de mars.
  • La rallonge exceptionnelle des moyens d’AED sans issue positive.
  • Interrogations sur la formation initiale et la formation à l’INSPE.

A la lecture de l’arrêté du 25 janvier 2021 fixant les modalités d’organisation du nouveau concours de CPE, nous confirmons nos doutes et nos angoisses :
Si le référentiel commun de compétences de 2013 est cité dans les attendus des épreuves, la circulaire de missions d’août 2015 disparait complètement. Seul l’axe « de la politique éducative » est abordé (épreuve d’admission n°1). Le terme « suivi de l’élève » n’est jamais utilisé alors qu’il constitue notre cœur de métier.
Une absence qui en dit long sur le manque de reconnaissance. Le terme « contribution à la réussite scolaire » qui a enrichi en 2015 la définition de la vie scolaire n’y figure pas plus.
Au regard des aberrations entendues à maintes reprises sur la définition du métier, nous craignions que les membres du jury aient toute latitude pour imposer leur propre conception du métier. Un jury dont la composition est toujours aussi peu équilibrée et dans lequel le CPE disparaît progressivement.
L’épreuve d’entretien professionnel d’une durée de 35 minutes et de coefficient 3 « porte sur la motivation du candidat et son aptitude à se projeter dans son futur métier au sein du service public de l’éducation » et à sa capacité « à s’approprier les valeurs de la République ». Les CPE ont déjà connu l’entretien avec le jury, dit « de motivation », de triste mémoire. Peut-on encore s’interroger sur la « motivation » d’un candidat à un concours de niveau Master II ?
Pour cette deuxième épreuve orale, la présence dans le jury d’un personnel administratif Ressources Humaines est envisagée. L’éventuelle présence d’un DRH augmenterait le risque d’arbitraire et laisserait entendre qu’il ne s’agit plus de vérifier des connaissances et des compétences, mais plutôt de procéder à un entretien d’embauche.

Trois projets d’arrêtés seront présentés au CTMEN du 9 février 2021 et prévoient la hausse des indemnités de plusieurs corps dont celui des CPE. Ce projet d’arrêté prévoit de modifier l’arrêté du 24 novembre 2015 fixant le taux de l’indemnité forfaitaire allouée aux conseillers principaux d’éducation et aux personnels non-titulaires exerçant les mêmes fonctions. Une hausse de 250,84 € sur l’année est prévue. L’indemnité forfaitaire passerait donc de 1199,16 € à 1450 €.
Le ministère présente cette augmentation comme une contrepartie à la non-éligibilité des CPE à la prime d’équipement informatique de 150 € annuels versés à la majorité des professeurs.
Le lien que le ministère fait entre les deux démontre, s’il en était besoin, qu’aucune augmentation de la charge de travail des CPE ne peut être exigée en contrepartie de cette évolution de l’indemnité forfaitaire. Le SNES-FSU restera très vigilant quant au respect des obligations réglementaires de service des CPE.
Comme à son habitude maintenant, Bercy réserve un coup de pied de l’âne aux ministères qui augmentent les indemnités de leurs personnels : il impose la désindexation des indemnités de la valeur du point d’indice de la Fonction publique. C’est une pratique bien installée qui rompt encore un peu plus le lien entre rémunération indiciaire et indemnités. Le SNES-FSU votera contre ce projet de désindexation tout en soutenant l’augmentation proposée par l’arrêté.
Les projets de décret et d’arrêté entreraient en vigueur au 1er avril 2021. Bien souvent les textes peuvent être publiés longtemps après leur passage en CTM. La date du 1er avril est une sécurité car en cas de publication tardive, la hausse indemnitaire sera alors rétroactive.