Malgré une forte opposition des organisations syndicales, l’académie d’Aix-Marseille a lancé à la rentrée 2024 l’expérimentation de brigades numériques de remplacement. Pour l’instant, le dispositif concerne des remplacements de plusieurs semaines faute de TZR ou de contractuel
les. Des suppressions de postes et une crise d’attractivité à l’origine des problèmes de remplacement
Contrairement à ce que le rectorat avance, les difficultés de remplacement ne s’expliquent pas par des exigences trop élevées des professeur
La crise d’attractivité s’est amplifiée avec une chute spectaculaire du nombre d’inscrit es aux concours. Pour recruter, il faut revaloriser les salaires et améliorer les conditions de travail. Le budget 2026 prévoit le maintien du gel du point d’indice et aucune augmentation de nos rémunérations.
Le problème de remplacement n’est pas non plus lié à un absentéisme chez les enseignant es. Ils, elles ne sont plus en arrêt maladie que les salariés du privé. Le jour de carence et la baisse de l’indemnisation des arrêts maladies ne risquent pas d’attirer de nouveaux elles candidat es dans la fonction publique !
La visioconférence, ce n’est pas un cours
Une séance en visio n’est pas un cours, la relation pédagogique est empêchée. Des TZR dispensent un cour en visio dans leur établissement de rattachement. Les élèves sont accompagné
es dans la classe par un AED. Dans cette configuration, les échanges entre élèves et professeur es sont extrêmement limités comme les interactions entre élèves. La remédiation et la différenciation pédagogique semblent impossibles. L’accompagnement des élèves et les modalités d’évaluation sont dégradés. Ce dispositif accroît les inégalités et dégrade l’inclusion, les besoins différenciés des élèves aux niveaux et autonomies variables ne sont pas pris en compte. Cette expérimentation révèle d’une méconnaissance totale de notre travail et d’un mépris pour nos métiers. Elle s’inscrit dans un projet plus large d’une place grandissante du numérique et de l’intelligence artificielle, d’un abaissement du niveau du concours et d’une logique d’exécutant es pour nos métiers.Un dispositif qui dégrade les conditions de travail des personnels
Ces postes de TZR en visio ont été présentés par le rectorat comme une solution pour des professeur
Pour surveiller les élèves, les AED sont réquisitionné es sans moyens supplémentaires. Les vies scolaires sont déjà en sous effectif et sollicitées pour des missions toujours plus importantes.
Les AED peuvent se porter volontaires mais ils/elles peuvent aussi être désigné es en fonction de leur emploi du temps. Des conditions de travail dégradées pour des AED mal rémunéré es.
Des retours négatifs, comme prévu !
Pour le rectorat, l’expérimentation est positive. Un questionnaire de satisfaction a été envoyé aux élèves, chef
Les retours que nous avons eu sont beaucoup moins positifs. Des AED réquisitionné es pour surveiller les cours en visio mettant en difficulté le fonctionnement de la vie scolaire et de l’établissement. L’achat du matériel sur le budget de l’établissement déjà réduit par l’austérité et une inflation grandissante. Des conditions matérielles pas toujours réunies qui viennent se rajouter aux difficultés d’un enseignement à distance. Des problèmes de climat scolaire, difficile de motiver des élèves sans enseignant e dans la classe . Des professeur es de visio dans l’impossibilité de participer à la vie de l’établissement, d’échanger avec les collègues, de participer aux conseils de classe…
Les problèmes de remplacement sont réels notamment en lettres dans notre académie mais les cours en visio ne peuvent être une solution même temporaire.
Le SNES-FSU exige une revalorisation des rémunérations et une amélioration de nos conditions de travail par enrayer la crise de recrutement. Un plan pluriannuel de recrutement et une augmentation du vivier de profeseur es remplaçant es titulaires.
Le 13 mai en grève et dans les manifestations pour défendre un service public d’éducation.