1er juillet 2021

Notre académie, nos établissements

CHSCT A : bilan de l’année, bac, situations d’établissement

Nous sommes réunis aujourd’hui pour le dernier CHSCT académique de l’année scolaire 2020-2021. Et quelle année...encore !
Les personnels de l’Éducation Nationale sont fiers d’avoir tenus tout au long d’une année marquée par les vagues épidémiques, par les conséquences économiques et sociales de la crise. Oui, nous avons tenu, tous et toutes, collectivement, individuellement.
Mais à quel prix ?
Le prix de la fatigue bien sûr : aujourd’hui épuisés, les personnels des écoles, lycées, CIO, services administratifs ont tout au long de l’année déployé des trésors d’énergie, d’adaptabilité et ont dû puiser dans leurs propres ressources pour tenir.
Le prix de la colèreaussi : La FSU n’a cessé de dénoncer l’impréparation de ce Ministère, ses injonctions contradictoires et intenables, son déni de la réalité, son mépris des personnels qui découvraient dans les médias l’organisation de leur travail.
Toutes celles et tous ceux que nous côtoyons, que nous rencontrons ou qui nous sollicitent, nous représentantes des personnels, nous disent leur écœurement profond pour la façon dont ilselles ont été malmenées dans cette période.
Si leur engagement est intact, leur confiance en l’institution est à reconstruire.

Après le crash de l’enseignement à distance, après le manque criant de moyens en remplacement, le dernier épisode de l’année est à l’image de celle-ci : chaotique, désastreuse. La session 2021 du bac restera dans les mémoires comme celle d’une catastrophe prévisible.
Ce n’est pas faute d’avoir porté les inquiétudes de toute une profession concernant le contenu, l’organisation et les nouvelles modalités des épreuves maintenues.
Ce n’est pas faute d’avoir alerté en ce qui concerne l’EAF et la philo sur la charge de travail, les
conditions de corrections, les conséquences de la dématérialisation des copies.
La FSU sera aux côtés des collègues confrontés aux éventuelles suites de leur mobilisation. Les professeures de lycée ont fait de leur mieux, au milieu de consignes contradictoires et avec les
moyens du bord, pour préparer leurs élèves au Grand Oral, une épreuve qu’ils désapprouvent pourtant très largement.
Le ministère s’est montré sourd, indifférent aux pratiques et gestes professionnels des
correcteurs, indifférent à la charge de travail et à la charge émotionnelle induites sur les personnels administratifs dans les EPLE, sur les personnels de direction, et sur toutes cellestous ceux qui ont en charge l’organisation des épreuves dans les services de la DIEC.
Pire, il a entretenu la confusion et le chaos !
Des épreuves terminales et nationales sont pourtant possibles ! Les conséquences sur les conditions de travail et la santé des personnels doivent être entendues, prises en
considération et des mesures de prévention doivent être mises en œuvre pour qu’un tel désordre ne se reproduise plus !

La FSU demande qu’un bilan contradictoire soit tiré de cette session 2021 avec les représentants des personnels, les corps d’inspection et les personnels de la DIEC. Cerise sur un gâteau déjà bien indigeste, le ministre a annoncé lundi le passage à 40 % de contrôle continu intégral. La
promesse républicaine d’un baccalauréat national et terminal est donc bien enterrée, le ministre préférant instrumentaliser la crise sanitaire pour imposer à marche forcée un baccalauréat de plus en plus local.
Le travail que nous allons conduire l’an prochain en CHSCT A sur le contrôle
continu pour le bac est plus essentiel que jamais.
Nous apprenons que la consigne a été passée aux correcteurstrices de l’EAF (écrit et oral) de renseigner des données statistiques.
Nous demandons que cette injonction, inutile, soit levée.

Cette fin d’année est aussi le moment pour le CHSCT Académique de dresser le bilan de son activité et de dessiner les contours de l’année suivante. 2020-2021 aura été une fois de plus dynamique et productive, marquée par la diversité des sujets abordés et par la place importante accordée au suivi de la crise sanitaire.
Nous avons pu travailler à l’analyse des conditions de travail de certains métiers (CPE, professeur d’EPS, PsyEN), produire des outils de prévention du risque suicidaire, par exemple.
La FSU tient à remercier les services de la DASH et de la DRRH pour la qualité des échanges lors
des GT et l’implication de toutes et tous dans ces travaux énergivores.
Dans un contexte professionnel dégradé, nous avons vu aussi cette année des situations problématiques dans certains établissements perdurer, s’aggraver parfois de façon inquiétante. La FSU a souvent évoqué la nécessité pour l’Éducation nationale de faire évoluer ses
pratiques dans le traitement des conflits, en particulier lorsque l’échelon hiérarchique est impliqué.
En effet, guidé légitimement par la plus grande prudence, cette gestion s’inscrit dans le temps long.
Les situations signalées perdurent des mois, le plus souvent des années, avant d’aboutir à une résolution qui se limite généralement au déplacement, volontaire ou non, d’un des protagonistes du conflit. Nous savons tous ici, que ce temps de l’enquête, quand elle a lieu, ce temps de l’analyse, puis de la prise de décision, ce temps long s’oppose au temps vécu de celles et ceux qui souffrent du conflit.
Or, pour la FSU, l’expérience démontre la nécessité de mettre en œuvre dès les premiers signaux d’alerte, et avant que les relations de travail ne soient trop abîmées, tous les leviers possibles pour une meilleure prévention et une meilleure remédiation.
La cellule de suivi mise en place dans le cadre des CHSCT de l’académie est une étape intéressante qui va dans le bon sens, celui d’un travail de prévention. La réflexion conduite cette
année sur les mesures de prévention à engager doit être poursuivie et approfondie en ce qui concerne notamment la communication aux personnels des réponses apportées à leurs conditions de travail dégradées par un conflit.

Avis votés
REFORME DU LYCEE ET DU BAC
AVIS 1 : NUMERISATION DES COPIES DU BAC
Le CHSCT A, informé de la numérisation des copies de philosophie et de
français imposée à la veille des épreuves, sans aucune consultation
préalable des personnels, des organisations syndicales ni des associations
disciplinaires, constate :

  • cette dématérialisation empêche ou rend très difficile le classement
    des copies par sujet, les retours sur copies corrigées, la manipulation
    des copies lors des réunions d’entente et d’harmonisation en philosophie,
  • elle a des conséquences sur la santé des personnels : fatigue
    oculaire supplémentaire, aggravée lorsque les copies sont difficilement
    lisibles, céphalées, détérioration de la qualité du sommeil,
    compte-tenu de la lourde charge de correction et du délai de correction
    écourté par rapport aux années antérieures,
  • elle laisse la possibilité d’augmenter le nombre de copies à corriger
    sans rechercher l’accord de l’intéressé,
  • elle laisse craindre le développement de la surveillance du travail
    (durée, notes…),
  • Elle impose au correcteur de s’équiper d’un matériel informatique
    performant et de disposer d’une connexion d’internet correcte.
    En conséquence, le CHSCTA qui n’a pas été consulté sur cette
    modification majeure des conditions de travail des correcteurs des
    épreuves de français et de philosophie, demande le retour à la
    correction des copies originales.
    Il demande aussi qu’un bilan contradictoire de la session 2021 soit tiré
    à la rentrée.
    Fonctionnement du CHSCT

REMPLACEMENT DES AED EN CONGE MATERNITE
AVIS 2 : Dans le cadre de l’égalité femme-homme et afin de ne pas
créer de discrimination à l’embauche, les représentants des personnels
au CHSCT A demandent à l’administration de remplacer les AED en congés
de maternité à la hauteur de la quotité effectuée et non comme
actuellement à la moitié de quotité d’emploi.

Vos élus SNES en CHSCT académique