Chaque année, au CHSCT académique, sont présentés les bilans d’activité du service social et de la médecine de prévention. Nous constatons, cette année encore, le décalage entre les besoins des personnels et les moyens attribués par notre employeur, qui ne respecte pas ses obligations en matière de santé au travail.
Le service social de l’académie :
4 ETP d’assistantes sociales pour l’ensemble des bénéficiaires potentiels, agents actifs et retaités de l’académie, soit environ 49 000 personnes ! Les problématiques rencontrées ne cessent de s’alourdir (problèmes de logement, de santé...) et parallèlement le nombre d’emplois précaires est de plus en plus élevé. Le manque de moyens du service social conduit à la suppression de permanences, en particulier dans les départements alpins, à une prise en charge de proximité qui ne peut plus être assurée par la rencontre physique des bénéficiaires.
Les assistantes sociales constatent une agmentation des problématiques professionnelles, des situations de conflit au travail.
Avis voté au CHSCT A du 7 décembre : FSU / FO / UNSA
Les représentants des personnels au CHSCT A demandent que des moyens soient attribués au service social de l’académie afin d’améliorer le service rendu aux personnels. Nous demandons donc de pourvoir a minima les 3 ETP qui ont été transférés aux collectivités territoriales.
Le service de médecine de prévention :
3,5 ETP pour l’ensemble des agents actifs de l’académie ! Le manque de médecins, l’absence de secrétariat, de locaux adaptés sont des obstacles à mettre en place un suivi de qualité : les médecins de notre académie ne peuvent, dans ces conditions, qu’accompagner les collègues rencontrant des problèmes de santé. Le travail de prévention en pâtit forcément !
Les demandes de réduction de l’ORS en lien avec des problématiques sont en augmentation. Lorsqu’elles sont accordées, elles permettent de maintenir les personnels à leur poste, ce qui a un impact positif à la fois sur leur santé et sur le bénéfice rendu aux élèves. Mais rappelons que ces réductions de l’ORS se font dans un cadre budgétaire restreint, alors que les besoins, eux s’amplifient.
Dans son bilan annuel, le médecin coordonnateur constate une augmentation des « alertes suicidaires » et, d’une manière générale, une augmentation du nombre de personnels (enseignants, mais aussi chefs d’établissement) faisant état d’atteintes à leur santé mentale en lien avec leur travail.
Avis voté au CHSCT A du 7 décembre : FSU / FO / UNSA
Les orientations nationales 2015-2016, parues au BO du 10 septembre 2015, préconisent de « créer les conditions d’une véritable médecine de prévention », et alertent sur le caractère urgent que revêt le recrutement des médecins ainsi que la mise en place de la pluridisciplinarité. Conformément à ces orientations, les représentants des personnels au CHSCT A demandent :
- de réactiver l’appel d’offre et d’assurer sa diffusion la plus large possible ;
de créer les conditions pour rendre cette offre attractive afin de tripler les effectifs ; - de pourvoir 1 ETP de secrétariat
- d’aménager des locaux suffisants et adaptés ;
- de mettre en place un plan de formation ;
- de recruter des infirmiers formés en santé au travail (1/médecin) ;
- de recruter des psychologues du travail et des ergonomes.
Ces bilans font apparaître les conséquences de la dégradation de nos conditions de travail : atteintes à la santé, au climat de travail dans les établissements. Les risques psychosociaux représentent le risque majeur pour notre profession. Notre employeur a l’obligation légale de protéger notre santé et a une obligation de résultat en termes de prévention des risques professionnels.
Les discours officiels, la volonté affichée d’agir pour la santé au travail ne suffira pas ! Notre institution doit commencer par se doter des moyens indispensables pour agir !