13 septembre 2018

Nos enseignements

Rentrée en lycée : préparer la rentrée 2019 ? Déjà ???

La note de service sur l’implantation des spécialités dans le cadre de la réforme du lycée est parue au BO. Nous vous invitons à la lire attentivement. Les établissements sont censés faire remonter leurs propositions d’implantation des spécialités à la fin du mois de septembre...

http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=133602

La note de service sur l’implantation des spécialités dans les lycées confirme nos craintes concernant l’offre de formation des lycées, un des leviers majeurs de la suppression de postes.
En effet le texte distingue des spécialités que l’on pourrait qualifier de « classiques » et des spécialités « originales ». Cependant même les premières n’ont pas forcément vocation à être présentes dans tous les établissements, mais seulement dans un « périmètre raisonnable ». Dans l’académie on pourrait traduire par le réseau.
Cela signifie par exemple que la fermeture d’une L ne se traduirait pas forcément par l’ouverture de la spécialité HLP si elle est présente sur le réseau ...
Les établissements doivent proposer des combinaisons de spécialités, triplettes en Première, doublette en Terminale. Par rapport à la tentation du choix entièrement à la carte qui a guidé le travai préparatoire de la réforme, c’est une avancée à mettre à l’actif du SNES-FSU qui l’an dernier n’a cessé de plaider pour défendre les séries, garantes de cohérence des parcours (et d’organisation vivable dans l’établissement).
Interrogé, le Rectorat confirme qu’il ne s’agit pas de laisser aux élèves toute latitude pour choisir des spécialités, et qu’en outre il jouera un rôle de régulation important dans la préparation de rentrée afin de limiter la concurrence que les établissements risqueraient de se livrer, et que le privé ne manquera pas d’accroître.
Mais dans le même temps la circulaire précise que les modalités d’orientation en fin de Seconde sont inchangées (comprendre le dernier mot aux familles) et il évoque différentes situations particulières qui réintroduisent le risque de dessiner des parcours d’initiés
Enfin la note de service ne dit pas un mot des options, dont tout laisse à penser qu’elles devront être financées sur l’enveloppe d’autonomie des lycées, soit en concurrence avec l’AP et les dédoublements.
Les établissements doivent faire remonter leurs combinaisons au plus tard début janvier, avant la phase active de préparation de rentrée. C’est pourquoi les équipes vont être sans doute rapidement sollicitées par les chefs d’établissement pour participer à l’élaboration de l’offre de formation de leur établissement.

S’il ne saurait pour nous être question d’aider le ministère dans la mise en place d’une réforme que nous contestons, il va nous falloir aussi défendre d’une part les postes de nos collègues et d’autre part la richesse de l’offre de l’établissement, notamment les options. Cela demande du temps et ne saurait se faire sous pression et dans la précipitation !

Travailler au maintien de l’intégralité des postes, au maintien de l’offre de formation, c’est aussi combattre la réforme !
Caroline Chevé - Secrétaire académique adjointe