Selon une enquête menée en 2016 par l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement (ONS), une grande partie des établissements scolaires publics construits avant 1997 contiennent encore de l’amiante : 80% des lycées professionnels, 77% des lycées généraux et technologiques, 73% des collèges et 38% des écoles.
22 ans plus tard, le parc scolaire a vieilli et les politiques se renvoient la balle : les collectivités territoriales, propriétaires, tardent souvent à faire les travaux nécessaires et l’État, responsable de la santé de ses agents fait l’autruche. Pourtant, le vieillissement et la dégradation des matériaux contenant de l’amiante en place depuis des décennies sont inéluctables. La santé des élèves et des personnels demande des solutions urgentes afin de prévenir une future crise sanitaire sans précédent.
Depuis trente ans s’accumulent les rapports, plus éloquents les uns que les autres. A chaque fois, la même urgence et l’annonce enfin d’un état des lieux. Cet inventaire est l’indispensable point de départ à toute politique de maîtrise du risque.
La cellule sur le bâti scolaire annoncée en octobre 2018 par Jean-Michel Blanquer doit être opérationnelle à cette rentrée. Elle aura notamment pour mission de coordonner les actions relatives à l’état bâtimentaire des établissements ou à la prévention des risques. Par ailleurs, le ministère annonce « un plan d’action amiante […] pour accompagner les académies dans la détection et la prévention du risque amiante ». Un guide de prévention et un document d’information à destination des personnels ont ainsi été présentés au CHSCT ministériel le 05 septembre dernier.
Dans l’académie d’Aix-Marseille, les élus du SNES-FSU relaient régulièrement les inquiétudes des personnels et les appuient dans leurs démarches auprès des collectivités et des services académiques. Sur cette question de la présence de l’amiante dans les établissements et face à l’ampleur de la tâche (collecter l’ensemble des Documents Techniques Amiante, les lire et faire un inventaire des risques), le rectorat a recruté un personnel à temps plein et l’ARS PACA apporte aussi son aide. En CHSCT Académique, vos représentants SNES-FSU ont fait voter, en novembre 2018, l’avis suivant :
« Les représentants des personnels au CHSCT A s’inquiètent de l’augmentation des signalements concernant la présence d’amiante, en raison, notamment, du vieillissement de certains établissements scolaires. Ils demandent qu’un état des lieux des établissements scolaires de l’académie soit fait. Il apparaît nécessaire qu’une cartographie soit dressée et que le niveau de risque soit connu. Les personnels des établissements concernés doivent être informés et les équipes de direction sensibilisées.
Une réflexion doit être aussi engagée pour établir des procédures d’identification et de contact des personnels exposés (certains ayant fait l’objet d’une mobilité ou d’un départ à la retraite, par exemple). »
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