15 novembre 2020

Notre santé au travail

ALERTE SANITAIRE FSU au CHSCTD13 - 13 novembre 2020

Les représentants de la FSU au CHSCT Départemental 13 ont lancé une alerte sanitaire auprès du DASEN en déposant une fiche Danger Grave et Imminent lors du CHSCTD13 du 13 novembre.

Cette fiche regroupe plusieurs aspects des dangers qui pèsent actuellement sur les personnels.

Protocole non respecté
La circulation du virus est très active dans notre région, qui est en confinement comme tout le territoire national. L’agence Santé-Publique-France a constaté qu’un tiers des clusters concernait les établissements scolaires du primaire jusqu’à l’Université. La COVID-19 est une maladie grave, entraînant des décès, pour laquelle aucun traitement ni aucun vaccin n’est actuellement disponible. Le protocole sanitaire ministériel, censé limiter les risques de contamination dans les établissements, ne peut pas être appliqué de manière suffisante.

A l’école primaire, les parents s’attroupent toujours devant les écoles malgré les consignes que les enseignant-es s’épuisent à rappeler. Certains, testés positifs, accompagnent même leurs enfants sans rien signaler de leur contagiosité. Les situations néfastes de brassage des élèves sont nombreuses, en particulier en cas d’absence d’enseignants (malades ou vulnérables) et de non remplacement par manque de moyens humains. Les agents sont donc exposés directement à des situations de contamination.

En maternelle, là où les classes sont le plus chargées, les personnels se font tousser et éternuer dessus, mouchent les enfants sans équipement de protection supplémentaire alors que les élèves n’ont aucun masque. Cela constitue une mise en danger supplémentaire pour les agents.
Dans le secondaire, en cas d’absence d’un enseignant par exemple, les élèves sont souvent regroupés en très grand nombre dans de grandes salles de permanence ou amphithéâtres, ce qui de nature à favoriser la diffusion du virus. La demi-pension oblige souvent les élèves à s’agglutiner et à faire la queue pendant un temps très long, aussi du fait de l’application de mesures sanitaires dans les réfectoires.

Là encore, la limitation du brassage des élèves prescrite par le protocole est impossible à mettre en œuvre ce qui met les personnels en danger.

A tous les niveaux, la mise en œuvre des préconisations concernant le nettoyage et la désinfection dans les établissements est problématique : les collectivité territoriales n’ont pas dimensionné leurs équipes pour assurer ce niveau d’hygiène et se heurtent aussi au problème de remplacement des personnels en congé de maladie ou en ASA. Cela induit un fonctionnement dégradé et une mise en danger des personnels et des usagers.

Protection des agents vulnérables
La protection des agents vulnérables exerçant en présentiel nécessite l’isolement et le nettoyage du poste de travail (préconisations du HCSP et décret du 10 novembre 2020). Ces agents n’ont reçu jusqu’ici d’autre protection que des masques chirurgicaux mais continuent à partager leur environnement de travail : salles de classe, salles des professeurs, photocopieurs, sanitaires... L’exposition de ces agents sans les protections renforcées préconisées les met en danger de développer une forme grave de COVID-19.

RPS
Les Risques Psycho-Sociaux sont très prégnants dans cette période : le contexte sanitaire est particulièrement anxiogène, créant un sentiment d’insécurité lié à la diffusion du virus et au danger pour sa vie. Parmi les personnels, il se développe un sentiment de mise en danger par défaut de protection, ainsi qu’un sentiment de frustration lié à l’impossibilité de se projeter, d’inscrire son travail dans la durée. Les modalités de travail actuelles sont aussi perçues comme à l’opposé des valeurs du métier, contribuant à alimenter un conflit éthique et une perte de sens du métier.

Par ailleurs, les agents doivent adapter leur travail au fur et à mesure des protocoles, mais aussi en fonction des aléas du quotidien. Par exemple, la nécessité pour les enseignants du 2d degré de se déplacer d’une salle à l’autre est génératrice de tension. Les écoles s’organisent au jour le jour en fonction des absences d’enseignants et de la présence ou non de remplaçants. Ces perturbations instaurent un stress particulier qui nécessite le déploiement de nombreuses ressources par la profession, ce qui est usant.

Le constat que de l’absence d’un enseignant induit souvent un brassage des élèves, du fait de l’insuffisance de moyen de remplacement, fait culpabiliser les personnels vulnérables et les dissuade de se signaler comme tels.

En élémentaire, les tensions liées à l’opposition au port du masque s’accroissent et s’ajoutent aux RPS déjà nombreux qui touchent spécifiquement les directeurs d’école.

Les craintes des enseignants du secondaire relatives à leur responsabilités lors des changements de salles, alors que les élèves restent sans surveillance, contribuent à leur épuisement.
Alors que les personnels sont déjà très fatigués, leur droit à la déconnexion est parfois mis à mal par des sollicitations le week-end ou tard le soir : ils n’en peuvent plus de devoir répondre présents à tout moment.