1. Les fiches de recommandations du CHSCT Académique
Afin d’apporter un cadre qui permette d’harmoniser les pratiques sur le territoire académique, le CHSCT Académique a travaillé à l’élaboration de recommandations.

Attention, d’une manière générale, à la multiplication des documents : ceux des collectivités territoriales, ceux des médecins conseillers techniques, ceux des DSDEN, du rectorat… Nécessité d’éviter les doublons, les contradictions.

a) Fiches « travail à distance » envoyée à tous les personnels de l’académie :
Elles s’adressent aux services académiques et aux personnels des établissements scolaires. Mais sont-elles adaptées aux GRETA et aux CIO ?

Modalites de travail à distance pour les établissements
Modalités de travail à distance pour les services academiques

b) Fiche « accueil des enfants de personnes indispensables à la gestion de la crise » :
Diffusée aux établissements accueillant ces enfants par voie hiérarchique. La FSU demande que ce document soit adressé à tous les personnels
La fiche « conduite à tenir » qui l’accompagne : elle n’a pas été travaillée en CHSCT A et est souvent redondante avec la fiche que nous avons produite. De plus, elle comporte certains points qui peuvent semer le trouble notamment sur le sujet des personnes « contact ».
cf Questions-réponses de la DGAFP, document MAJ le 31/03 : « L’employeur demande à l’ensemble des agents ayant été en contact étroit et prolongé avec l’agent porteur de rester strictement confiné à leur domicile en quatorzaine en appliquant des mesures barrières strictes […] L’employeur informe le CHSCT de façon dématérialisée. »
Nécessité de faire évoluer notre fiche, avec une MAJ régulière, en fonction de l’évolution de la situation et des recommandations : les représentants des personnels doivent être associés à cette MAJ.
Il est question d’élargir le public accueilli aux enfants des forces de l’ordre. L’information en a été faite auprès des écoles. D’autres publics sont-ils ou seront-ils prochainement concernés ? Les établissements du second degré en ont-ils été informés aussi ?
Il est indispensable que les personnels se rendant sur ces lieux d’accueil bénéficient des équipements de protection. La FSU prend acte des annonces concernant l’arrivée de masques et demande de clarifier et de cadrer la gestion de ces masques : qui va avoir la responsabilité de gérer le stock, la distribution, la mise à l’abri de ces outils très convoités ?

Accueil des enfants de personnels soignants

Version du 8 avril 2020




c) Fiche « continuité pédagogique » :
Cette fiche est encore en cours d’élaboration et sera diffusée dans les jours prochains. Elle a pour objectif de donner les principales recommandations en matière de prévention des risques. Elle n’a pas pour objet de déterminer des contenus pédagogiques ni des méthodes de travail. Chaque enseignant, dans le cadre de la liberté pédagogique, conçoit les activités, contenus et modalités d’évaluation qui lui paraissent les plus adaptés à ses élèves et à la situation. Cette fiche rappelle que rien ne saurait remplacer la présence et la relation entre un enseignant et ses élèves dans le cadre de la classe. L’objectif des enseignants n’est donc pas de compenser la situation. Cette situation exceptionnelle ne peut que s’accompagner d’une adaptation des évaluations nationales cette année.
Afin de prévenir la survenue de tensions avec les familles et les élèves, mais aussi dans l’objectif de limiter la charge de travail des enseignants, il apparaît nécessaire de continuer à relayer les messages de modération. Envisager peut-être des données indicatives du type : ne pas prévoir plus de 50 % du temps habituel (si un élève a 4 h d’hist-géo, prévoir du travail seulement pour 2h). Autre élément qui peut permettre une meilleure coordination des équipes pédagogiques dans les établissements, c’est de donner aux élèves via le cahier de textes une indication de durée des activités.
Attention aussi à la multiplication des classes virtuelles qui sont très contraignantes du point de vue de l’organisation (une famille n’a pas forcément un équipement/enfant, difficile aussi pour les couples d’enseignants qui doivent partager un ordinateur…). Respecter les créneaux de l’emploi du temps semble la meilleure solution, mais n’est pas toujours possible ou efficace (par exemple, il y a peu d’élèves qui se connectent pour le cours de 8h...)
Prévoir un paragraphe spécifique aux PP et directeurs d’école.
Nous avons attiré l’attention de l’administration sur la situation de l’EPS : les enseignants s’inquiètent des activités susceptibles d’être conseillées aux élèves et du risque de voir leur responsabilité engagée en cas d’accident. Il nous semble nécessaire que l’inspection offre des pistes, un accompagnement adapté aux circonstances.

2. Mise en œuvre du Plan de Continuité d’Activité
Les membres du CHSCT A peuvent-ils être destinataires, pour information, du PCA mis en place pour les services académiques ?
La FSU a fait des propositions afin de faciliter cette mise en œuvre dans les EPLE. Quelles suites seront données à ces propositions ?

3. Situations préoccupantes

a) PsyEN et travail à distance
Les difficultés rencontrées sont multifactorielles :

  • Qualité empêchée :
    Le travail à distance relève de l’impossible pour les PsyEN, ceci par la nature même du travail d’entretien qui nécessite du présentiel. Le relationnel établi au cours de l’entretien psychologique, avec prise en compte d’éléments transférentiels ne peut s’exercer dans un entretien téléphonique qui pose plusieurs problèmes :
    • La communication au téléphone est limitée à des échanges verbaux sans prise en compte d’éléments infra-verbaux, des émotions, …
    • Un seul entretien est rarement suffisant pour appréhender la demande, qu’elle concerne des questionnements autour de l’orientation, des apprentissages, ou des problématiques identitaires en lien avec les remaniements de l’adolescence…
  • Conflits de valeur :
    Souffrance liée à la nécessité d’adapter la pratique à ce nouveau cadre « inconciliable » avec le code déontologique. Par exemple : Peut-on restituer à des parents le compte rendu d’un examen psychologique par téléphone ? Peut-on siéger en CDO à distance, contacter un élève ou une famille qui ne nous connaît pas, de surcroît en numéro masqué…
    Il est donc certain que les psychologues ne pourront pas rendre le service habituel même s’ils mettent en œuvre tous leurs efforts pour assurer une « continuité de service », et ce malgré des situations vécues comme paradoxales. Le sentiment de frustration et de culpabilité de ne pas pouvoir bien faire son travail se développe.
  • Conditions matérielles :
    Toutes ces difficultés sont accentuées par l’utilisation d’outils de communication numérique qui sont souvent inopérants, comme la plateforme « TRIBU », la boite mail académique… Le matériel utilisé par les psychologues (ordinateur, téléphone portable, imprimante...) relèvent de la propriété personnelle. Certains collègues fonctionnent donc avec du matériel obsolète, des problèmes de connexion, et des ordinateurs partagés, des forfaits qui, même lorsqu’ils sont illimités se retrouvent insuffisants au vu du nombre d’appel (des opérateurs ont ainsi commencé à envoyer des courriers menaçant de suspendre les lignes !).
  • Charge de travail :
    Elle explose.
    Elle est liée aussi à la gestion d’équipe du DCIO, variable selon les établissements.Certains tentent de reproduire à distance le fonctionnement du service habituel. Cette négation du nouveau contexte assure un épuisement certain de l’agent, et une sur-utilisation des moyens propres de cet agent.
    Le contrôle du temps de travail de certains agents se formalise dans un rendu quantitatif perçu comme tatillon, chronophage et inutile.
  • Santé au travail :
    Comme pour d’autres corps de métier, actuellement en travail à distance, l’absence de séparation entre sphère privée et sphère professionnelle tout au long de la journée est perturbante, plus particulièrement pour la profession de psychologue.
    Charge mentale importante
    Suite à des heures passées devant les écrans, maux de tête, problèmes visuels…
    Utilisation du téléphone portable pour entretiens sur plusieurs heures : acouphènes, ET position assise fréquente avec mobilier pas adapté, accentuée par le confinement : troubles musculo –squelettiques

b) Enseignants stagiaires
Leur charge de travail explose aussi. Ils doivent s’adapter aux nouvelles modalités d’enseignement à distance avec, pour beaucoup, moins de ressources et de recul que leurs collègues enseignant depuis longtemps. Il doivent refaire une partie de leur travail, de leurs préparations qui ne sont plus adaptées à l’enseignement à distance. A ces contraintes, s’ajoute la charge de travail liée à leur propre formation, à distance aussi, avec des demandes de rendre des travaux excédant le rythme habituel. La pression est forte de la part de l’INSPE. Il nous semble indispensable de prendre attache auprès de l’INSPE pour leur demander de prendre en considération le contexte et de faire preuve de davantage de bienveillance. Manifestement dans certaines disciplines les formateurs semblent oublier la situation particulière du travail à distance, dont on ne peut pas exiger un rendement semblable à la normale.
De plus, le rôle des tuteurs de terrain doit se limiter à donner des conseils et à assurer un suivi particulier. Cette période ne doit pas donner lieu à une évaluation pédagogique. Il ne peut leur être demandé d’évaluer les stagiaires sur leur séquences ou séances hors présentiel.

c) GRETA
Chez les personnels de GRETA, nous retrouvons, comme nous l’avons signalé plus haut pour les psyEN, une demande pressante de rendre compte de l’activité et, parfois, d’ajouter du travail à du travail déjà à faire, pour être sûr que les personnels travaillent… Ces agents comme les autres doivent bénéficier de la confiance et de la bienveillance de leur employeur. Les demandes de reporting émanant des investisseurs pourraient être tempérées par une intervention du rectorat.

4. « Déconfinement »
Dans le cadre de la réflexion sur le « déconfinement » qui va s’engager, la FSU propose d’y intégrer la question de la gestion du retour en classe : dans les jours et semaines à venir, des familles (et donc des élèves, mais aussi des personnels) vont être confrontées à la maladie, parfois à la mort. Il est nécessaire de prévoir comment va se dérouler ce retour, qui ne pourra pas être un simple retour « à la normale ». Envisager une sorte de prérentrée, pour que les personnels puissent d’abord se retrouver et construire collectivement la façon d’accueillir leurs élèves.

5. Les droits à congés
La FSU prend note des informations données par le SG concernant la gestion des congés des agents et la nécessaire continuité du service public. Cependant, elle sera vigilante pour que le droit à congés des agents affectés en EPLE et en services administratifs soit respecté.
A titre d’exemple, en temps « normal », les personnels administratifs et de direction logés en nécessité absolue de service doivent organiser des « permanences » dans leurs établissements pour veiller notamment sur les locaux, cette notion de « permanence » ne peut être vue comme une obligation d’accueil du public (en l’occurrence accueil d’enfant dont les parents exercent un métier jugé nécessaire pendant la crise). Si des ouvertures devaient être demandées hors période scolaire, il sera nécessaire de prévoir un temps de récupération qui ne pourra être pris que sur un temps scolaire, générant inévitablement des difficultés dans le fonctionnement des établissements.
En l’état actuel de la crise sanitaire, nous attirons l’attention sur la nécessité de préserver la santé physique et mentale des collègues en leur garantissant un temps de repos suffisant.
La reprise d’activité lors de la sortie de crise nécessitera probablement un aménagement des organisations pour faire face à une surcharge d’activité.

Il nous semble plus que jamais nécessaire que la position de l’ensemble des agents soit clarifiée par l’émission par l’autorité hiérarchique d’un justificatif d’autorisation d’absence ou d’autorisation de travail à distance conformément aux dispositions de la circulaire ministérielle du 7 mars 2020. La clarification de la situation des agents est un préalable indispensable à l’organisation des activités des services pour assurer nos missions lors de la sortie de crise.