Nous avons vécu une année 2008 palpitante.
Elle s’annonçait pourtant mal, sous les tristes augures de la commission Pochard (augmentation du temps de présence imposé, des heures supplémentaires, bivalence, pleins pouvoirs aux chefs d’établissement), de la cure d’austérité pour les lycées, de la fin du collège pour tous, des méga-suppressions de postes (- 345 dans l’académie pour la seule rentrée 2008 après - 826 pour les quatre précédentes), du blocage des salaires et de la dégringolade du pouvoir d’achat …
Mais nous avons su informer les collègues, débattre avec les usagers, convaincre l’opinion publique et mener l’action unitaire, en inventant au quotidien les formes diversifiées de mobilisation entre deux rendez-vous nationaux.
Le formidable mouvement d’opinion qu’a suscité la grève du 24 janvier dans l’Education Nationale et la Fonction Publique a fait prendre conscience qu’une contre-révolution idéologique était à l’œuvre, sabrant des fondements de la société française moderne, tels que la Fonction Publique.
Après plusieurs semaines de mobilisation, l’abrogation de la Loi TEPA, organisant le détournement au profit des plus favorisés de 15 milliards de ressources publiques, a permis le financement de l’Ecole et la revalorisation des personnels : le rétablissement des 22 000 emplois de fonctionnaires (700 millions), l’augmentation des salaires de 150 points d’indice pour tous (3 milliards), la réduction du temps de service de 18 à 15 heures (2 milliards) et l’intégration dans les services de la concertation et du soutien, l’amélioration des rémunérations en début de carrière et des aménagements de fin de carrière, … ont redonné un coup de fouet aux équipes.
Dès 2009, les enseignants seront recrutés à la maîtrise (M1) ; avec une formation améliorée et étoffée, on fait mieux face à la complexité du métier. L’instauration des dédoublements au collège porte déjà ses fruits en terme de résultats scolaires.
Quant aux formations de lycées, la priorité absolue sur la classe de seconde, la relance des séries littéraires et la rénovation des séries technologiques vont permettre de relancer la démocratisation du second cycle. Last but not least : l’ouverture d’un grand chantier de rénovation des programmes redonnera du sens à l’Ecole : celui de faire accéder chacun à la culture commune du XXIe siècle.
Seul point négatif : Claude Allègre, devenu Recteur de notre Académie, n’a quant à lui toujours pas compris que nous étions entrés dans une nouvelle ère ! Nul n’est parfait !
PS : bonne année 2008, donc !