Sarkozy est une créature politique. Son programme de mandature est connu. Il s’agit de liquider le modèle social français pour adapter notre société à la mondialisation libérale. Le modèle français est adossé à une Fonction Publique stable, compétente et dévouée à l’intérêt général, à des services publics variés et efficaces, à des solidarités puissantes, qu’il s’agisse de sécurité sociale ou de retraites par répartition. Haro donc sur les fonctionnaires, sur l’Education Nationale, sur la santé publique, sur les retraites !
La mise en œuvre d’un tel programme est socialement indigeste. Malgré la division syndicale, toujours aussi néfaste, les salariés du public et du privé se mobilisent, comme le mardi 17 juin.
Dans notre secteur, l’unité syndicale a porté ses fruits : les mobilisations, puissantes et répétées, soutenues par les parents, les lycéens et l’opinion publique, ont marqué le paysage politique et obligé le gouvernement à des inflexions.
Sarkozy est une créature politique. Conscient du rapport de forces ainsi créé, il accepte d’ouvrir des discussions :
pour nos métiers, l’élévation du niveau de recrutement à Bac + 5 implique une revalorisation de nos professions, en commençant par les débuts de carrière.
Pour l’offre de formation, le maintien du baccalauréat, la réaffirmation des trois voies de formation, l’objectif de poursuites d’études vers le supérieur pour tous les lycéens montrent que le gouvernement est contraint de tenir compte des aspirations des personnels, des parents et des lycéens.
Bien entendu, Sarkozy n’a pas renoncé à sa politique. Recrutement au niveau master mais toujours remise en cause des concours et volonté de développer le recours au contrat.
Maintien de la diversification dans les lycées mais toujours individualisation de l’éducation, autonomie des établissements et réduction des horaires offerts aux élèves.
Augmentation des ratios d’accès aux hors classes de tous les corps, augmentations indemnitaires pour les CPE et les COPsy, mais toujours insistance sur la performance individuelle et le mérite.
Alors que faire ? Se contenter de ces contreparties et mettre un terme à nos actions ? Refuser de nous asseoir à la table des discussions, rejeter d’un revers de main les améliorations limitées mais réelles pour chacun de nous, et attendre le renversement du gouvernement ?
Ni l’une ni l’autre de ces options. Pour nous, le syndicat doit négocier et agir dans le même temps. Pour limiter les régressions, pour obtenir toutes les améliorations qu’il sera possible d’arracher.
C’est tout à fait possible à une condition : poursuivre la mobilisation et la construction d’un rapport de force encore plus favorable.