Les commissaires paritaires du SNES-FSU Aix-Marseille travaillent en ce moment sur le projet de mouvement.
Leur travail consiste d’abord à vérifier que les voeux et barèmes des candidats qui ont été utilisés pour faire fonctionner l’algorithme correspondent bien à ceux qui ont été arrêtés dans les GT de vérification, en particulier que toutes les corrections ont bien été reportées.
Ensuite, il recensent tous les postes qui ont été utilisés pour le mouvement, vérifient qu’aucun n’a été oublié ou indument bloqué. Ils essayent d’en ajouter grâce aux informations qu’ils ont des sections syndicales d’établissement, ce qui génère des mutations supplémentaires. On peut par exemple essayer d’optimiser le tri entre supports mis au mouvement et supports réservés pour les futurs stagiaires.
Ce travail de vérification fait, ils recensent tous les syndiqués qui participent au mouvement, revoient les informations et explications que ceux-ci leur ont signalées au moyen de la fiche syndicale. Jusqu’à la fin des opérations, ils suivront leur parcours à la trace.
A partir de là commence le travail sur le mouvement proprement dit, qui consiste à vérifier le repli des collègues touchés par une mesure de carte scolaire. Ils sont prioritaires pour retrouver un poste et c’est avec attention que les commissaires paritaires du SNES-FSU vérifient qu’ils sont réaffectés au mieux.
Ensuite, nous regardons avec une extrême attention la situation des collègues qui bénéficient d’une priorité médicale. Notre travail consiste à rechercher une affectation compatible avec les contraintes inhérentes à leur pathologie tout en gardant à l’esprit l’intérêt général. Idem pour les mutations simultanées.
L’algorithme travaillant sur des nombres, des numéros de communes, d’établissements, il y a parfois des aberrations qui résultent d’un choix automatisé entre plusieurs possibilités qui se valent du point de vue de la logique de l’algorithme. En décalant légèrement X, sans nécessairement le dégrader dans son affectation, on peut améliorer la situation de plusieurs autres collègues. Nous appelons cela dans notre jargon des « candidats cachés ». Notre travail consiste à trouver l’agencement des personnes le plus favorable. Nous veillons à ce que personne ne reste au dessus de la barre (du dernier muté) sans avoir été servi.
Enfin, nous avons un regard plus particulier sur chacune des entités géographiques prise en tant que telle, une par une, pour vérifier qu’il n’y a pas de meilleur agencement entre les agents qui s’y trouvent. On appelle cela des « intra » ou des « ventilations » : nous prenons par exemple une commune, avec la liste des participants au mouvement qui y étaient déjà et de ceux qui viennent d’y entrer, et on essaye de voir si on ne peut pas mieux les servir au vu de leurs voeux indicatifs, par permutation entre eux.
Dans les jours qui précèdent la commission paritaire, nous mettons ce travail en commun. Nous sommes une cinquantaine d’élus du SNES-FSU Aix-Marseille à travailler sur les mutations. Nous travaillons sur une discipline par groupe de deux ou de trois. Avant la commission, chaque groupe vient présenter cela devant le groupe des commissaires paritaires. Nous appelons cela le « mouvement blanc ». Il faut convaincre, argumenter, justifier. Pour être retenue par le SNES-FSU Aix-Marseille, une « chaîne » de modifications doit passer le test sévère du collectif. Chacun prend à malin plaisir à mettre l’autre en difficulté en vérifiant sa proposition dans les moindres détails. Souvent nous devons débattre et discuter pour nous assurer que la chaîne est valable, dans les règles, qu’il n’y a pas d’erreur ! C’est un moment très stressant mais aussi très stimulant pour nous !
Vient alors le temps de la commission au rectorat, qui dure trois jours. Lors de l’ouverture, nous sommes tous réunis pour les déclarations liminaires, qui prennent souvent une demi-journée. Un peu de contextualisation politique (cette année certainement le loi Travail et la réforme du collège), et beaucoup de points directement liés au mouvement : on liste les problèmes généraux, les situations qui vont se répéter, et on essaye de régler ces questions avant de commencer le déroulement des disciplines.
Quand les disciplines commencent à passer, nous nous séparons en trois groupes : certains descendent à la permanence à Marseille, d’autres se mettent à l’informatique, le plus grand nombre siège, qui pour présenter son travail sur sa discipline, qui pour mettre à jour les documents de référence.
L’administration déroule le projet informatique, y apporte ses propres modifications, et les représentants des personnels objectent, argumentent, proposent ... A ce jeu, la cinquantaine de commissaires paritaires du SNES-FSU Aix-Marseille est imbattable...
Les différentes propositions sont présentées, débattues, rejetées ou retenues.
Quand la discipline est finie, c’est la course pour annoncer les résultats. Il peut arriver que d’autres organisations postent leur courrier ou leur mail plus vite que nous, ce qui nous agace ... Mais tout le travail invisible qui a précédé pendant 15 jours nous remplit d’une grande fierté et c’est un honneur pour chacun d’entre nous que d’avoir assurer pour la profession un mouvement de qualité, propre, sincère et efficace, d’avoir rétabli tel ou tel dans ses droits, d’avoir améliorer la situation de tel ou tel autre, d’avoir plaidé pour tel collègue qui sans notre travail aurait peut-être été affecté sur un poste bien pire au regard de ses contraintes personnelles.
Quand vous connaîtrez le résultat de votre affectation, bon ou mauvais, ayez une petite pensée pour ces collègues qui ont tout donné pendant 15 jours pour ce mouvement, jour et nuit :
Julien, Annie, Philippe, Magali, Pascal, Mathilde, Clémentine, Julien, Nadine, Thomas, Claudine, Nicolas, Anne, Pauline, Franck, Séverine, Eric, Julien, Caroline, Brice, Delphine, Stéphane, Magali, Sébastien, Odile, Yves, Marie-Anne, Jocelyne, Bernard, Mélody, Guilhem, Fanny, Catherine, Sandra, Ramadan, Philippe, Eric, Djillalli, Celine, Yves, Rachel, Nelly, Thierry, Valérie, Alain, Gabrielle, Nicolas, Laurent ...