17 novembre 2023

Notre académie, nos établissements

CSA SD bilan de rentrée 2nd degré 16 novembre

A la demande de la FSU, la DSDEN a réuni le jeudi 16 novembre 2023 un Comité Social d’Administration Spécial Départemental afin de faire un bilan de la rentrée 2023 dans les collèges et SEGPA des Bouches-du-Rhône.
Par rapport aux prévisions des services de la DSDEN, le département n’a connu qu’une très légère hausse d’effectifs (15 élèves) concentrés sur le niveau 3e tandis que les effectifs des autres niveaux baissaient. Après une répartition des moyens qui avait réduit le panier autonomie de toutes les DGHs de collège en février dernier, afin d’ouvrir des divisions, les derniers ajustements en juin s’effectuant avec un reliquat de 7 divisions à répartir ont permis de créer seulement 5 divisions supplémentaires. 13 divisions ont ainsi été fermées tandis que la DSDEN donnait les moyens d’en ouvrir 18. Le DASEN a utilisé les 2 divisions qui lui restaient afin d’ouvrir des UPE2As dans les collèges Château Forbin et Bastide. A la remarque de la FSU signalant que les créations d’UPE2A en cours d’année seraient financées par l’Académie et que par conséquent, il y aurait pu y avoir un redéploiement des moyens des deux divisions restantes pour aider les nombreuses demandes d’établissements quant à leur perte en autonomie, le DASEN assume ses choix préférant prévoir qu’attendre et ajoute qu’il fera aussi le choix pour la rentrée 2024 de l’ouverture de 4 Ulis supplémentaires.
Dans les ajustements de juin, la FSU a rappelé la situation délicate du collège J. D’Arbaud qui en perdant encore une division au profit du collège Caroline Aigle de Lançon-Provence se fragilise année après année. La DESDEN s’est dit attentive et prête à trouver des solutions pour éviter l’hémorragie annoncée. Une réflexion sur la carte scolaire et des moyens supplémentaires doit être entamée.
De même, la FSU a fait remarquer que dans le cas du collège Jean Giono à Marseille, la création d’une division supplémentaire en juin a fait passer les effectifs à la limite de la capacité de l’établissement et créer ainsi de graves difficultés avec plusieurs faits de violence. Si elle s’est abstenue sur le vœu proposé par la CGT et FO dont une partie des demandes ne relevées pas de la DESDEN et qui ne reflétait pas les discussions qui avaient eu lieu lors de l’audience des personnels de l’établissement avec la DASEN ajointe, elle a rappelé la nécessité d’accompagner l’établissement à court terme avec des moyens humains supplémentaires et à moyen terme avec une révision de la carte scolaire rappelant la situation en tension d’un certain nombre de collèges de Marseille. Elle a aussi demandé que soit mis à l’ordre du jour de la prochaine F3SCT une visite de cette établissement par la formation spécialisée.
Concernant les AESHs, la DSDEN a déclaré avoir reçu 136 Equivalent Temps Plein (ETPs) supplémentaires pour la rentrée mais, du fait d’une difficulté dans le recrutement d’AESHs avoue qu’il lui reste 106 ETPs non pourvus à ce jour et que 50 % des PIALs se retrouvent en manque de personnels. A l’heure actuelle, c’est 337 élèves notifiés qui ne peuvent être accompagnés. La question de pouvoir faire des contrats de plus de 24 heures pour les AESHS est à l’étude. La DSDEN évoque pour arriver à embaucher à temps plein un partage des personnels AESHs avec les collectivités afin qu’ils puissent suivre leurs élèves durant le temps péri-scolaire. A la question de savoir si ce temps de travail en plus resterait dans le cadre des missions des AESHs, le DASEN a assuré que pour l’heure les personnels resteraient en charge des élèves notifiés sans exclure une évolution possible et en réflexion pour élargir leur mission dans le cadre d’un nouveau contrat rassemblant AEDs et ESHs. A la demande de la FSU, les changements d’échelon attendus depuis plusieurs mois et normalement automatiques tous les trois ans ont enfin été mis en paiement avec le rattrapage nécessaire.
Pour les vies scolaires, la DESDEN n’a pas reçu de moyens supplémentaires à cette rentrée et dit avoir réservé 13,5 ETPs d’AED pour assurer les remplacements de long durée qui surviendraient durant l’année scolaire. Elle avoue que ces ETPs ne couvriront certainement pas les besoins.
Sur le dispositif « deux heures de sport », le DASEN a parlé de 24 collèges volontaires (dont 2 établissements privés. Il s’est engagé à travailler en toute transparence sur ce sujet.
Enfin, quand on demande à la DSDEN de faire un bilan sur le Pacte, les réponses restent assez évasives : si elle déclare qu’un quart des enseignants du second degré ont pris une part modulable de l’ISOE, elle n’est pas en capacité de dire exactement pour quoi et explique que « le gros des missions » serait sur devoirs faits et RCD sans réussir à donner des chiffres.

Déclaration SNES-FSU au CSA SD du 16 novembre

Pour commencer nous tenons à remercier M. le directeur Académique pour la réunion de ce CSA SD aujourd’hui, réunion que nous avions demandée et qui nous semblait nécessaire. Pour la FSU, les instances de dialogue entre l’administration et les représentants des personnels sont essentielles. Échanger sur le bilan de rentrée dans le second degré, comme nous allons pourvoir le faire aujourd’hui est essentiel. C’est une garantie de dialogue indispensable. D’autant que nous avons plusieurs sujets sur lesquels échanger.
Du coup, puisqu’il nous est demandé de tirer un bilan de la rentrée 2023 dans le second degré, La FSU voudrait démontrer combien ce bilan est marqué par l’épuisement des personnels.
Si nous ne pouvons que nous réjouir de l’ouverture de divisions dans les établissements où cela était nécessaire, nous savons que cela s’est fait en partie par la fermeture ailleurs où la logique comptable à jouer malgré les demandes des équipes et des effectifs souvent à la limite des repères. Le solde positif de 5 divisions ouvertes en plus devrait nous satisfaire, cependant, il aurait été sûrement bien supérieur si on avait maintenu dans les établissements les heures d’autonomie que vos services ont réduit pour ouvrir des divisions. Nous voyons bien ici la limite de la gestion contrainte des moyens qui ne laisse que peu de marge de manœuvre à l’autonomie.
Ainsi en réduisant de manière conséquente la part d’autonomie dans les DGHs ; en soustrayant aussi une heure au bloc science en 6e pour une heure de remédiation qui pour fonctionner en effectif réduit aura nécessité de puiser encore dans l’autonomie en supprimant des dédoublements qui existaient ; en empêchant, faute de financements autres que le PACTE, un certain nombre de projets de se tenir, les conditions d’un vrai travail d’accompagnement des élèves n’ont pas été réuni. Les professeurs de technologie se retrouvent malmenées par des modifications importantes de leurs services. La FSU ne peut que demander que des moyens en heures dans les DGHs soient enfin donner pour que les personnels se reconnaissent vraiment dans leur travail.
Il faut ajouter aussi un épuisement qui s’est très vite ressenti devant les incohérences et le mépris avec lesquels s’est mis en place « la nouvelle Sixième ». Les équipes qui ont pourtant œuvré pour répondre malgré elles aux injonctions toujours plus incroyables avec le seul souci de faire réussir leurs élèves ne se reconnaissent plus dans le travail qu’on leur demande. Comment réussir à faire en sorte que les élèves de 6e aient tous leur heure de devoir fait en tenant compte des impératifs horaires des professeurs des écoles qui viendraient assurer ces heures ? Comment éviter alors d’alourdir démesurément les emplois du temps des élèves ? Comment faire de la remédiation toute l’année quand les heures prévues dans le Pacte ne sont pas à la hauteur ? Comment lier notre enseignement à une vraie remédiation quand ce ne sont pas toujours les élèves que l’on a en classe que l’on doit aider en remédiation ? Comment aider en classe, dans chaque matière, les élèves quand les dédoublements disparaissent ? Comment enseigner les attendus de technologie quand la matière a disparu de la grille horaire des élèves ? La FSU dénonce ces injonctions ministérielles difficilement réalisables et souvent en contradiction avec la conscience professionnelle des enseignants. Du mépris pour la qualité de notre travail qui conduit à l’épuisement des personnels.
Les conditions de travail des enseignant.es sont aussi détériorées par les pressions culpabilisantes et infantilisantes qui ont été développées pour faire accepter le pacte et le remplacement de courte durée. La menace de voir disparaître les financements classiques des projets construits sur le volontariat, toujours au profit du pacte, alimente également le mal être ambiant car elle nie l’implication professionnelle et l’engagement des équipes dans un service publique de qualité pour tous et toutes. Alors que la profession attendait une revalorisation nécessaire et sans contrepartie, il lui a été proposé quelques augmentations indemnitaires seulement et surtout une augmentation qui rappelle le travail plus pour gagner plus. En fait, le Pacte, c’est serait du travailler plus pour s’épuiser plus. La FSU dénonce cette manière de conduire les équipes qui ressemble à du mauvais management. Du mépris encore pour la qualité de notre travail qui conduit encore à l’épuisement des personnels.
Le Plan RCD est encore un point d’épuisement des personnels. Alors qu’il n’a aucun intérêt pédagogique proposant entre autre à un professeur de prendre une classe qu’il n’a pas ou encore un AED de placer les élèves devant une séquence numérique, il démontre l’incapacité du ministère à recruter des remplaçants et en faisant porter la responsabilités de leur absence sur les personnels, incite à refuser les formations ou conditionne les sorties pédagogiques à un remplacement potentiel. Tout cela est contre-productif puisque se former ou prévoir des sorties pour les élèves est relégué à une absence sans tenir compte de l’intérêt des élèves. La FSU dénonce cette gestion des remplacements qui est encore renvoyé au local et augmente la pression sans aucune plus value pédagogique (au contraire). Du mépris encore pour la qualité de notre travail qui conduit encore à l’épuisement des personnels.
Les besoins criants des vies scolaires se font encore entendre dans le département. Comment imaginer qu’un AED en maladie ne soit pas remplacé ? Comment gérer des établissements en sureffectifs par rapport à leur locaux sans moyens humains supplémentaires ? Comment assurer tout simplement la sécurité des établissements sans moyens humains conséquents ? La vidéo-surveillance et les grilles ne peuvent être la seule solution. Et puis, pourquoi ne pas demander à des AEDs de remplacer des cours en projetant aux élèves des séances numériques ? Du mépris encore pour la qualité de notre travail qui conduit encore à l’épuisement des personnels.
Les conditions de travail des personnels AESHs ne sont guère plus enviable. Travaillant dans des PIALs qui rendent les personnes interchangeables. Parfois, prenant en charge au pied levé des élèves qu’ils / elles ne connaissent parce que l’élève dont ils / elles s’occupent est absent. Le problème évident de recrutement parce que ces métiers ne sont pas valorisés comme ils devraient entraîne des situations inadmissible où des élèves n’ont pas le juste accompagnement qui leur revient. Si on y ajoute, les projets de transformer leur rôle en un contrat plus flexible, plus polyvalent, pour leur permettre de faire d’autres tâches et ainsi pour gagner plus, le mépris atteint des sommets. La FSU demande la reconnaissance de ces métiers nécessaires qui devraient au contraire être sanctuarisée dans leur mission par un statut de fonctionnaire catégorie B. Du mépris encore pour la qualité de notre travail qui conduit encore à l’épuisement des personnels.
Après l’attentat d’Arras qui a encore mis en lumière combien nos professions indispensables pour défendre et répandre les valeurs de la République sont la cible de ce que Voltaire nommait l’« Infâme », il est d’autant plus que nécessaire de les reconnaître financièrement et moralement. Défendre le service publique d’éducation pour qu’il puisse jouer son rôle émancipateur ne peut se faire qu’en défendant ses personnels trop souvent malmenés.

Face à ce bilan inquiétant, la FSU continue de revendiquer un plan d’urgence pour le département, incluant les dotations d’enseignants, les équipes pluri-professionnelles, les AEDs, les AESHs, les aspects bâtimentaires, afin de rattraper les retards accumulés mais aussi pour permettre de mener une vraie politique scolaire dans les établissements.

Le SNES-FSU des Bouches-du-Rhône : Angélique Muniga, Julien Weisz, Nicolas Bernard-Hayrault