Contribution du SNES-FSU Aix-Marseille à la réflexion sur l’élaboration du PAF 2019-2020
Mais que fait le SNES-FSU… en audience à la DAFIP le 8 mars 2019 ?
Depuis plusieurs années nous rencontrons régulièrement la DAFIP afin de contribuer à faire évoluer le Plan Académique de Formation, dans ses modalités comme dans son contenu, afin qu’il réponde davantage aux attentes de la profession. A rebours de la tendance actuelle à instrumentaliser le PAF pour en faire un outil d’adaptation des personnels aux réformes, nous portons la volonté d’une formation continue ambitieuse sur le plan disciplinaire et professionnel, laissant une large place à la formulation par les agents de leurs besoins de formation, et répondant aussi à des démarches individuelles de formation. D’une façon générale nous demandons à ce que la profession soit davantage associée, notamment par le biais de ses représentants, à l’élaboration qualitative du PAF.
Le cahier de charges de la formation 2019 sera publié dans quelques jours. Il a l’ambition de préserver 25% de formation sur candidature individuelle, alors qu’aujourd’hui 80% sont à public désigné par les prescripteurs de formation, IPR ou chefs d’établissement. Le PAF s’efforce d’intégrer le fonctionnement en réseau de l’académie, notamment en étant élaboré suite à la remontée de besoins en formation dans certains réseaux.
Sur ce point, l’implication de la profession est nécessaire : il ne suffit pas que l’administration acte la possibilité pour les collègues de faire remonter des besoins en formation, mais il faut que nous nous en emparions. Actuellement la présence des enseignants au niveau des réseaux est insuffisante pour cela et les besoins exprimés sont davantage le fait de la hiérarchie. Nous vous invitons à demander aux chefs d’établissement de faire remonter les demandes des équipes.
La DAFIP continue la démarche-qualité entreprise en 2018-2019 qui consiste dans l’envoi aux participants au PAF de deux enquêtes de satisfaction, l’une à chaud, l’autre quelques mois plus tard. Le taux de réponse est actuellement de 40-45%. Les remontées des collègues sur les besoins en formation valident parfaitement nos propres revendication : une formation continue à la fois exigente en termes de contenus, faite par des experts (chercheurs, universitaires) et en même temps utile et opérationnalisable sur le terrain.
Nous vous invitons donc à répondre à ces enquêtes afin d’appuyer le travail de conviction que nous faisons lors de ces audiences.
Sensible à notre demande de faire évoluer le PAF vers plus d’horizontalité et de co-construction impliquant les collègues, la DAFIP nous avait annoncé en 2018 la mise en place de formations entre pairs. Elles se développent cette année, en histoire-géo, en philosophie, en maths et les retours que nous en avons de la part des collègues sont positifs.
L’an dernier nous avions eu la présentation d’une démarche originale qui semble répondre aussi à notre demande : des formations élaborées en collaboration entre équipes d’enseignants de l’éducation prioritaire et chercheurs. Une journée de restitution aura lieu le 21 mars à laquelle nous participerons.
Suite au travail entrepris par le CHSCTA sur l’entrée dans le métier nous demandons qu’une formation à destination des collègues nouvellement affectés en REP et REP+ soit accessible immédiatement après les résultats de l’intra, avant le départ en vacances, afin que ces collègues puissent aborder sereinement la rentrée de septembre. Si la proposition est accueillie avec intérêt, sa traduction ne semble pas à l’ordre du jour. Pourtant elle nous parait répondre à un réel besoin. Nous nous adresserons à l’inspection en ce sens et notamment à la nouvelle responsable académique Éducation prioritaire.
L’accueil des nouveaux contractuels, sur lequel nous sommes aussi souvent intervenus, est fixé par un BA spécial (janvier 2019) et inclut dorénavant outre l’accueil par le chef d’établissement, un accueil par les équipes en place et la rémunération de deux journées pour un “tuteur”.
Sur un certains nombres de besoins de formation exprimés par les collègues dans les enquêtes, la DAFIP recherche des ressources en formateurs : connaissance des élèves, processus d’apprentissage, relations entre élèves, entre élèves et enseignants, mais aussi usage de la voix. Un appel à ressources sera fait à destination de la profession via les chefs d’établissement et le site académique.
Réforme du lycée et nouveaux programmes
L’installation de nouveaux programmes, souvent pléthoriques et exigeants, en Seconde et en Première la même année constitue une charge de travail importante susceptible de mettre en difficulté certaines équipes.
La formation continue doit apporter une aide efficace aux collègues, compléter réellement leur formation et permettre les mutualisations. Confrontés à une institution qui met à mal leur professionalité, leur identité, leurs conditions de travail, les collègues doivent pouvoir trouver dans la formation continue une ressource. Ce que le SNES-FSU porte est donc à l’opposé de ce qui s’est passé lors de la réforme du collège. La formation continue a été entièrement instrumentalisée pour promouvoir des “nouvelles pratiques pédagogiques” sans aucun recul critique.
La formation aux nouveaux programmes est en cours d’élaboration par l’inspection à laquelle nous aurons l’occasion de nous adresser aussi. Nous demandons que la formation comporte un véritable apport de connaissances disciplinaires assuré par des chercheurs et universitaires.
La formation lourde en NSI prévue pour commencer aux vacances de printemps. En réponse aux réactions syndicales, AMU a proposé que les participants puissent choisir l’une ou l’autre des deux semaines de vacances, et le ministère a annoncé une indemnité dont le montant n’est pas encore connu. Deux autre semaines sont prévues avant le départ en congé d’été. Il restera deux semaines après la rentrée. Nous demandons à ce que ces semaines aient lieu en septembre sur le temps de service, le démarrage des spécialités pouvant bien être repoussé à mi-septembre.
Nous nous opposerons à la volonté d’organiser la formation continue sur les congés. A fortiori si elle est imposée par une réforme, elle doit avoir lieu sur le temps de service.
Enfin, nous avons dénoncé cette année l’absence inacceptable de formation continue à destination des PSYEN EDO et nous espérons que le PAF 2019-2020 comportera bien un volet pour nos collègues dont les demandes de formation sont nombreuses.