Dans les discours de rentrée les chefs d’établissement ont accordé une place centrale à l’AP...
L’AP est actuellement touours régi par la circulaire de 2010 qui en fixe le contenu : orientation, remédiation, approfondissement. Ce texte laisse actuellement une grande liberté pédagogique aux collègues en charge de l’AP. Avec le temps, l’AP s’est fortement coloré d’enseignement disciplinaire, notamment en terminale, même si le temps consacré à l’orientation est bien réel en Seconde et en Terminale.
La réforme Blanquer prévoit une évolution sensible de l’AP, dans son financement comme dans son contenu. L’AP ne sera plus financé que dans la marge d’autonomie de l’établissement, en concurrence avec les options et les dédoublements. Les élèves n’ont plus droit à 2 heures hebdomadaires d’AP comme aujourd’hui, mais à 54h annuelles en fonction de leurs besoins.
A cette rentrée, nous assistons à de très fortes incitations à concentrer l’AP sur l’orientation à hauteur de 54h, en mettant à profit la confusion qui règne aujourd’hui dans les textes.
Pour le SNES-FSU l’orientation est avant tout l’affaire des spécialistes que sont les PSY-EN. Elle ne peut se résumer à une information sur les métiers faite par des professeurs principaux qui n’ont reçu aucune formation pour cela. En outre la réussite dans le supérieur repose bien davantage sur la qualité des enseignements reçus et donc sur les conditions d’étude des élèves que sur l’information aujourd’hui largement accessible.
Nous demandons que la liberté pédagogique des enseignants soit respectée pendant les heures d’AP comme dans les autres cours et que leur expertise sur les besoins réels de leurs élèves prime sur l’obsession de l’orientation qui a cours aujourd’hui !
Caroline Chevé – Secrétaire académique adjointe