Des chefs d’établissement cherchent, de plus en plus, à cadrer notre travail et veulent s’imposer comme des supérieurs hiérarchiques en imposant, notamment, des réunions et autres concertations.

Depuis la rentrée 2002, l’heure de vie de classe est intégrée à l’emploi du temps des élèves (10 heures annuelles sont consacrées à la « vie de la classe », ce qui équivaut à une heure mensuelle environ).

Ces heures peuvent être intéressantes car elles « visent à permettre un dialogue permanent entre les élèves de la classe, entre les élèves et les enseignants ou d’autres membres de la communauté scolaire, sur toute question liée à la vie de la classe, à la vie scolaire ou tout autre sujet intéressant les élèves ». https://www.education.gouv.fr/bo/15...

L’organisation de cette heure revient au professeur principal de la classe, qui peut envisager de faire appel à divers intervenants pour l’animer, mais il n’est pas tenu de l’animer à lui seul ni de façon systématique.

Des chefs d’établissement cherchent à imposer cette heure dans l’emploi du temps des collègues en utilisant plusieurs arguments.

Ils jouent sur l’ambiguité des textes et insistent sur le fait que, les heures faisant partie des « missions liées au service d’enseignement » dont elles sont le prolongement » (voir https://www.education.gouv.fr/bo/15...), elles s’imposeraient aux collègues. Certains n’hésitent pas à jouer sur la fibre morale en culpabilisant les collègues et en les faisant passer pour des enseignants peu soucieux de leur travail et de leurs élèves.

Pour le SNES-FSU ce type de pratique est inacceptable. Si l’heure de vie de classe peut être un moment important, il est hors de question que des chefs d’établissement s’appuient sur des circulaires pour imposer aux enseignants du travail gratuit !!! On peut avancer plusieurs arguments pour contrer ces dérives.

1.Il faut rappeler aux personnels de direction que ce sont les décrets de 2014 qui définissent nos statuts. Nous devons à l’éducation nationale des heures d’enseignement (15 h pour les agrégés, 18 h pour les certifiés). « Les missions liées au service d’enseignement comprennent les travaux de préparation et les recherches personnelles nécessaires à la réalisation des heures d’enseignement, l’aide et le suivi du travail personnel des élèves, leur évaluation, le conseil aux élèves dans le choix de leur projet d’orientation en collaboration avec les personnels d’éducation et d’orientation, les relations avec les parents d’élèves, le travail au sein d’équipes pédagogiques constituées d’enseignants ayant en charge les mêmes classes ou groupes d’élèves ou exerçant dans le même champ disciplinaire ». https://www.legifrance.gouv.fr/loda....

2.La circulaire sur laquelle s’appuie les chefs d’établissement pour imposer cette heure de travail gratuite est une lecture parfaitement spécieuse du décret évoqué précédemment. En tout état de cause il n’est pas acceptable que cette heure, qui n’est pas une heure d’enseignement, soit imposée dans les emplois du temps sans faire l’objet d’une rémunération spécifique. Les chefs d’établissement qui prétendent que cette heure est due car elle serait comprise dans l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves mentent. https://www.legifrance.gouv.fr/loda... L’heure de vie de classe n’est pas mentionnée dans les textes qui définissent le rôle du professeur principal : elle ne fait pas partie des missions que recouvre l’ISOE (indemnité de suivi et d’orientation des élèves) et n’est donc pas rémunérée.