Notre camarade Jean-Philippe KUNEGEL nous a quittés le samedi 28 juillet 2012.
Conseiller d’orientation Psychologue, trésorier du SNES Aix-Marseille, Jean-Philippe était appelé à prendre la suite de Josiane DRAGONI au secrétariat de la FSU PACA.
Nous présentons toutes nos condoléances à ses filles, à sa famille, à ses amis.
Les interventions de ses camarades lors de ses obsèques au Crématoriuim Saint-Pierre le mercredi 8 août 2012 :*
Josiane Dragoni, secrétaire régionale FSU
« Jean-Philippe est devenu militant du Snes-FSU au début des années 2000 (...) C’est lors des manifestations de 2003 qu’il va observer la tactique et la politique de la manifestation. Il est devenu par la suite responsable du service d’ordre, un responsable respecté des militants, des autres organisations syndicales, la CGT dont je signale la présence de responsables régionaux et départementaux, la CFDT présente également (...) Les belles manifestations, les mobilisations importantes de Marseille la rebelle, les conditions unitaires favorables, nous les devons aussi un peu à Jean-Philippe. Très vite, et très fortement, tu t’es intéressé aux questions Formation-Emploi-Orientation, tu l’as fait à partir de ton ancrage professionnel, une professionnalité particulièrement forte au sein de l’Education nationale, celle de conseiller d’orientation psychologue »Très spontanément tu as su élargir ta vision syndicale et au sein de la FSU régionale travailler ces questions transversales qui sont au centre des problématiques actuelles. Nous avons vécu tous les deux un moment très spécifique, une forme de concertation sociale très approfondie qui a eu lieu dans notre Région lors de l’élaboration du Plan de formation régionale dans laquelle la FSU a pu peser très fortement (...) nous avons réalisé un véritable travail au sein du Comité régional de l’emploi et de la formation (...) un travail de concertation très spécifique à la Région Provence Alpes Côte d’Azur, allant à l’encontre de ce qui s’est passé au niveau national. Nous l’avons fait avec la CFDT, Solidaires, l’Unsa, le monde patronal, le rectorat.
« Jean-Philippe est devenu le représentant de la FSU au sein de l’Observatoire régional des métiers. Il a siégé en tant que trésorier puis en tant que secrétaire. Il a aussi investi un chantier important, le chantier « Travail » tant au niveau universitaire dans le cadre de l’Université de Provence qu’au sein de l’Institut de recherche de la FSU et au sein du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail qui viennent de voir le jour enfin.
« Jean-Philippe était quelqu’un de chaleureux, d’attentionné, vigilant, ouvert, toujours attentif aux autres (...) Il était un militant exigeant, rigoureux sur les principes, sans lesquels il n’y a pas d’organisation, mais toujours prêt à apprendre, à évoluer (...) Tu devais devenir le secrétaire régional de PACA, le destin en a décidé autrement mais sois en sûr, tes amis, tes camarades continueront le combat pour une société plus juste, plus solidaire
Laurent Tramoni, secrétaire académique SNES Aix-Marseille
« Jean-Philippe était un très grand militant, un ami et aussi une figure de Marseille. Tous ceux qui ont participé, relaté, suivi des manifestations à Marseille savent que Jean-Philippe faisait partie de la vie sociale marseillaise. C’était quelqu’un qui était en tête de cortège, une figure, peut-être même une icône. Tout le monde le voit avec son catogan, son blouson en cuir, ses bottes de motard marcher devant la foule pour que, au final, tout se passe bien, qu’il n’y ait pas provocation et pour faire en sorte que ces moments où tant de monde est rassemblé restent des moments de revendication, des moments festifs. C’était vrai en 2003, c’était également vrai avec les manifestations des personnels de l’éducation sur les retraites en 2010, c’était vrai aussi quand le monde de l’enseignement n’était pas partie prenante de la manifestation. Dès qu’il se passait quelque chose sur la scène marseillaise, Jean-Philippe était là pour éviter que des incidents surviennent dans ces moments toujours délicats à gérer. (...) Je me souviens d’une manifestation étudiante au moment du CPE sur le Vieux-Port, des grenades lacrymogènes explosaient ici et là, la manifestation menaçait de dégénérer. D’un côté, il y avait les forces de l’ordre, de l’autre les jeunes et au milieu il y avait Jean-Philippe (...) Il était là également quand des incidents ont failli survenir près de la Gare Saint-Charles, toujours au moment du CPE. Je me souviens que nous avions fait un cordon sous sa direction pour nous interposer entre les lycéens qui n’avaient pas beaucoup de repères sur ce qu’était un mouvement revendicatif et de l’autre côté des forces de l’ordre. Il y a eu des mouvements de casseurs dans les manifestations parisiennes, nous n’avons jamais connu cela à Marseille et je crois que Jean-Philippe y était pour beaucoup »Jean-Philippe était un très grand organisateur. Le Snes académique est une grosse machine à gérer au quotidien certes mais aussi dans les moments importants dont font partie les montées sur Paris. Un déplacement de ce type est quelque chose de très difficile à organiser (...) et il était devenu très fort là-dessus (...) Il avait été la cheville ouvrière dans l’organisation du Congrès de la FSU à Marseille, un moment important. Marseille n’a jamais organisé un Congrès national du Snes, nous nous sommes proposés, nous aurons ce Congrès en 2014, et si la décision a été prise au niveau national c’est que les militants savaient qu’ils pouvaient compter sur les talents d’organisateur de Jean-Philippe. On fera ce que l’on pourra pour le remplacer et être à la hauteur de ce qu’il aurait réalisé.
« Enfin, Jean-Philippe était un intellectuel engagé dans sa pratique professionnelle. Il faut savoir que dans son parcours professionnel il a par exemple travaillé auprès de jeunes qui étaient emprisonnés, c’est un acte fort. C’était également un intellectuel engagé dans ses travaux de recherche, il pensait à juste titre que le militantisme est un travail »
« C’était enfin un intellectuel engagé dans les débats que nous avions (...) C’était un ami, nous étions auprès de lui, nous avons fait ce que nous avons pu dans la période récente. C’était un ami très agréable, nous restions tard à travailler et puis nous partions boire un verre pour nous détendre et c’était toujours intéressant, nous tentions de sortir de nos discussions syndicales. Il était très, très discret sur sa vie personnelle. Mais il était par ailleurs d’une ouverture aux autres exceptionnelle. Il a su recueillir certains de ses camarades dans les moments difficiles. Je tiens à dire que c’était quelqu’un de bien »
Frédérique Rolet, secrétaire générale nationale et porte-parole
"Les facettes de Jean-Philippe étaient diverses, nombreuses. Je voudrais mettre en avant celle de trésorier de la section académique. Le trésorier national le connaissait particulièrement bien. C’est une fonction que l’on confie parce que dans confier il y a confiance et que c’est une tâche particulièrement ingrate, mal reconnue, difficile, exposée, qui demande de plus de plus de technicité. Jean-Philippe l’a accomplie avec sérieux et intégrité. Les messages nombreux que nous avons reçus des trésoriers des sections académiques attestent de cette confiance et de cette reconnaissance (...) Il s’était fait remarquer par ses qualités d’organisateur, il avait été la cheville ouvrière du Congrès de la FSU à Marseille, un pari réussi dont il fut particulièrement partie prenante. Je me souviens de lui embarquant des centaines de sandwiches et boissons dans le TGV au retour d’une manifestation nationale. Cela fait partie des tâches d’organisation du militantisme et de sa dimension de convivialité (...)Toutes ces tâches, il les avait accomplies avec autant d’efficacité, d’intelligence que de gentillesse et de sens du collectif. Les camarades mais aussi les salariés on tenu à exprimer le plaisir qu’ils ont eu à travailler avec lui, l’activité syndicale, militante, il considérait que c’était un travail et c’est quelque chose qui le passionnait. Il s’était penché sur le sujet, il en avait fait un mémoire de Master, il délivrait un nouveau regard, une autre réflexion dont il faisait bénéficier les travaux de recherche de l’Institut de la FSU (...)
Je tiens à dire ici du fond du cœur la tristesse, les regrets de tous les camarades du Snes et de la FSU (...) J’ai eu trop peu d’échanges avec lui , nous avions échangé sur son travail sur le travail, sur l’évaluation. C’était un militant au plein sens du terme, quelqu’un de généreux, d’intelligent, nous perdons beaucoup »
* : telles que retranscrites par Provenceducation.