Lors des élections professionnelles de décembre 2008, qui étaient organisées à l’urne sur le lieu de travail, 64.7% des électeurs de nos catégories avaient exercé leur droit de vote.
En octobre 2011, ils n’étaient plus que 41.2%. Le vote venait d’être dématérialisé dans notre seul ministère.
Comment expliquer un tel dévissage de la participation ? Alors que l’Education Nationale est à la pointe du mouvement social, pourquoi est-ce justement le ministère où la participation ne s’est pas maintenue ?
Pour Luc Chatel, la réponse est simple :
Lles personnels ne se reconnaîtraient plus dans le syndicalisme et la voie serait libre pour d’autres réformes : évaluation par le chef d’établissement, allongement du temps de travail sur l’année scolaire, élargissement de nos obligations de service. Le biais idéologique est flagrant et tous les autres indicateurs contredisent ce diagnostic : progression de nos listes, mobilisation dans les luttes des enseignants, bonne tenue de la syndicalisation, succès aux Conseils d’administration, mobilisation des électeurs pour surmonter les difficultés du vote électronique…
Nous demandons la création d’une commission d’enquête parlementaire et d’une commission d’enquête administrative.
Constatons cependant que le ministère est resté sourd aux alertes. Si nous ne pouvons croire à l’incompétence, force est alors de constater que ce grand bug électoral (qui aura coûté près de 5 millions d’euros) a été voulu :
calcul politique d’un affaiblissement de la FSU ?
Les basses manœuvres du Ministre sarkozyste ont échoué : malgré la perte d’un tiers de ses voix, la FSU reste première sur l’ensemble de la Fonction Publique d’Etat.
La démocratie sociale n’a pas les faveurs de ce gouvernement. Face à un tel sabotage, que faire ?
Porter l’affaire devant les tribunaux, malgré l’exceptionnel investissement militant et de la ténacité d’électeurs qui se sont démenés pour voter ?
Pour le SNES, ce n’est pas devant la justice que sera obtenue la réparation de ce déni de démocratie mais par la lutte syndicale, dans les établissements, dans les instances paritaires et dans la rue : renforçons le SNES, menons les combats pour que ces margoulins ne soient plus en charge des destinées de l’Education Nationale.