Le mouvement intra-académique 2012 va se dérouler suivant les préconisations élaborées sous « l’ancien régime ». Cela laisse mal augurer de la qualité de la préparation de la rentrée 2012. C’est pour cette raison que le SNES plaide pour des modifications immédiates (lire ici)
C’est bien entendu d’abord la pénurie de postes qui va grever les possibilités de mobilité des collègues et la mise en œuvre de la continuité du service public. Nous n’avons eu de cesse de dénoncer les conséquences délétères des 285 suppressions d’emplois qui vont toucher l’académie à la rentrée 2012 (lire ici).
Aussi, alors qu’environ 3000 collègues demandent leur mutation cette année dans notre académie, environ 600 postes en établissement seulement leur seront accessibles. A peu près autant (de l’ordre de 500 postes) seront soustraits du mouvement en raison du dispositif ECLAIR et de la suppression de l’année de stage en alternance pour les lauréats des concours.
Nous avons combattu le classement ECLAIR depuis sa création car nous l’analysons comme un dispositif de relégation sociale qui accroit la ghettoïsation de l’éducation prioritaire. ECLAIR continue ses ravages, malgré l’annonce de sa prochaine suppression par le nouveau Ministre.
Un mouvement particulier (sélection par le chef d’établissement) a été organisé en marge du cadre statutaire, sans barème et sans respect de l’ordre des voeux. Une soixantaine de collègues a ainsi connaissance d’un projet d’affectation en ECLAIR depuis Mars mais le Conseil d’Etat oblige le Ministère à réunir les instances paritaires en juin, et des modifications peuvent s’avérer nécessaires.
Au-delà, nous estimons que près de 200 postes pourraient rester vacants dans les établissements ECLAIR de l’académie à l’issue du mouvement car les postes laissés vacants par cette première vague d’affectations et ceux libérés en cours de mouvement intra-académique, resteront bloqués et soustraits du mouvement général (lire notre analyse des mutations 2011 en cliquant ici).
C’est pourtant dans ces établissements que le Service Public est le plus utile et il est de la responsabilité de l’Institution d’assurer la présence de personnels titulaires dans les établissements ECLAIR au lieu d’organiser leur contournement. Aussi, les conditions de travail doivent être améliorées, pour faciliter le volontariat.
Au lieu de cela, l’académie, appliquant de façon zélée les consignes du Ministère Chatel, a bloqué les candidatures spontanées en établissements ECLAIR en bridant le logiciel informatique afin d’empêcher les demandeurs de mutations de formuler des voeux d’affectation en ECLAIR dans le cadre du mouvement intra-académique. Dans les académies de Nice ou de Montpellier par exemple, les demandeurs de mutations ont eu la possibilité technique de formuler des voeux précis portant sur des établissements ECLAIR, ce qui ouvre la possibilité de les nommer sur les postes vacants. Aix-Marseille, pourtant fortement impactée par le dispositif ECLAIR, n’a pas pris ces précautions et court aujourd’hui le risque d’un nouveau fiasco. Rappelons qu’en 2011, 80 postes étaient restés vacants dans les 13 établissement ECLAIR (lire le bilan de la rentrée 2011en cliquant ici).
Il est de la responsabilité du Recteur d’anticiper sur la rentrée 2012 et de permettre que les postes vacants soient pourvus au mouvement intra-académique car les élèves des établissements ELCAIR ont le droit d’avoir des professeurs devant eux à la rentrée.
Le Ministre Peillon a annoncé qu’en guise de première étape vers le retour à une formation professionnelle d’entrée dans le métier, les stagiaires lauréats des concours bénéficieraient à la rentrée 2012 d’une décharge de service de 3h. Nous nous félicitons de cette amélioration. Mais, l’affectation des professeurs stagiaires est aujourd’hui prévue sur des postes de 18 h vacants qui leurs sont réservés. Nous demandons à l’administration d’identifier les blocs horaires de 12 à 15 h susceptibles d’accueillir les stagiaires dans de bonnes conditions, pour que ceux-ci puissent être affectés sur des postes correspondant à leur quotité de service et pour que les postes complets ainsi libérés puissent être réinjectés au mouvement intraacadémique. Rappelons que près de 350 postes sont bloqués pour l’accueil des stagiaires. Maintenir l’affectation sur des postes à 18 h pourrait se traduire par l’imposition aux stagiaires de 3 heures supplémentaires à la rentrée ou le recours à de nouveaux vacataires.
Malgré les déclarations répétées du nouveau Président de la République, du nouveau Premier Ministre et des membres du nouveau gouvernement, le dialogue social ne s’est pour l’heure pas amélioré dans notre académie.
Ainsi, pourraient se poursuivre les pratiques consistant à court-circuiter les échanges dans le cadre paritaire au moyen de la publication d’un projet de mouvement préalable à toute consultation et tout débat avec les élus du personnel.
Par ailleurs, les élus n’ont toujours pas les moyens de discuter du bien fondé des refus de priorités médicales en l’absence d’échanges avec les médecins-conseils du rectorat.
Enfin, la gestion des postes spécifiques académiques reste insatisfaisante et opaque. L’administration peine à assurer une véritable publicité sur ces postes, leur profil particulier, leur vacance, ce que manifeste le faible nombre de candidatures (2 candidats par poste cette année). En conséquences, les affectations se jouent essentiellement entre un petit nombre de collègues initiés personnellement sollicités par l’inspection. Nous dénonçons l’absence de justifications écrites ou orales des avis de l’inspection, ce qui ne permet pas aux élus des personnels d’apprécier la pertinence pédagogique des avis émis par les inspecteurs.
Dans ce contexte les élus du SNES ne ménagent pas leurs efforts pour assurer la transparence et l’équité de traitement. Nous avons systématiquement discuté les avis de l’inspection et ceux des médecins conseils à partir des informations détaillées dont les collègues nous avaient fait part au moyen de leur fiche syndicale de suivi. Cela a toujours permis de pointer les incohérences ou les ambiguïtés, de souvent obtenir des améliorations pour les collègues (corrections des barèmes, levée d’un avis défavorable, meilleure adéquation entre la pathologie et le voeu sur lequel s’exprime la priorité médicale). Nous assurons un suivi particulier des suppressions de postes, à commencer par les fermetures d’établissement (Michelet, Scotto, Rolland).
Les équipes du SNES entendent maintenant procéder à un recensement syndical des blocs de moyens provisoires susceptibles d’accueillir les stagiaires pour discuter au cas par cas la réinjection de postes au mouvement et en améliorer la fluidité au bénéfice de tous.