Options facultatives :
On mutualise, on ventile… façon puzzle !
A la rentrée 2016, les lycées de l’académie supportent le poids de la mise en œuvre de la réforme du collège, et paient le prix fort en matière de DGH, de dégradation des conditions de travail et d’appauvrissement de l’offre de formation. Le rectorat avait annoncé que les options dont les effectifs étaient inférieurs à 10 élèves étaient menacées.
Lors du Comité Technique Académique du 6 juin il nous a été présenté un projet de mutualisation de l’offre d’option dans certaines communes : Aix- Gardanne - Luynes, Manosque notamment. Cézanne prend le grec de Vauvenargues qui prend l’italien LV3 de Luynes et Zola mais perd l’Espagnol LV3 qui va à Cézanne…
Pour l’administration, il n’y aurait qu’une alternative : mutualiser ou fermer. La mutualisation permet effectivement d’afficher le maintien d’une offre de formation plus riche. Dans certains cas, comme les langues rares à Manosque, elle améliore l’offre de formation.
Mais en réalité dans la plupart des cas, la mutualisation masque le renoncement à une offre de formation riche et diversifiée à laquelle les élèves aient réellement accès. Quiconque connait les lycéens n’a aucun doute sur le peu d’entrain qu’ils pourraient mettre à sortir de leur lycée pour suivre un enseignement optionnel dans un établissement plus ou moins voisin, à des horaires nécessairement marginaux au vu des contraintes qui pèsent sur les emplois du temps. Surtout quand ces établissements ne se situent pas dans la même commune (Aix- Gardanne) ou sont séparés par des embouteillages réguliers (Luynes – Aix).
Il est certain que ces mutualisations ne concernent, dans la plupart des cas, qu’un nombre réduit d’élèves. Il est encore plus certain qu’à la rentrée 2017 ce nombre tendra vers 0.
Cependant au lycée de Luynes, ce sont 80 élèves qui sont concernés par la mutualisation de la LV3 Italien, aux trois niveaux. 80 élèves qui devraient, au moins deux fois par semaine, voire trois, faire au moins 30 minutes de trajet pour suivre leur option facultative, fragilisant au passage un poste d’italien, discipline déjà bien mise à mal par la réforme du collège. Pour quel gain ? Des classes à 35 à Vauvenargues ? Que vont penser les familles ?
Nous avons dénoncé cette situation d’autant plus vigoureusement que les équipes n’ont à aucun moment été associées à ce projet, ni par le biais des élus en CA ni même par celui des conseils pédagogiques. Le travail a été intégralement conduit entre les chefs d’établissement concernés et le rectorat. Les CA ont voté (quand ils n’en ont pas été empêché par leur chef d’établissement comme à Vauvenargues) sur des répartition qui ne prenaient pas en compte ce projet tardif, les demandes de mutation n’ont pu être faites en connaissance de cause, et les familles ne sont pas encore informées.
Nous dénonçons une accélération et une mise devant le fait accompli des équipes, des élèves et des familles qui n’est pas digne d’un dialogue social et d’une gestion démocratique du service public.
Caroline Chevé