Dernière minute (le 26/01/2015)
Le recteur de l’académie de Poitiers a suspendu un professeur de philosophie. Soyons nombreux à signer la pétition de soutien sur le site de Pétition Publique.
MAJ : Le S3 Alsace nous a informé que le recteur vient d’annuler la procédure disciplinaire contre le professeur d’arts plastiques de Mulhouse. L’enquête administrative a démontré qu’il n’y avait pas eu de « faute professionnelle grave ». Ce recul après des propos très offensifs tenus par le rectorat dans un premier temps montre que la mobilisation des collègues a porté ses fruits
Jeudi, dans un collège de Mulhouse, un collègue d’arts plastiques décide, comme l’administration nous a tous encouragés à le faire, de parler des événements tragiques de la veille avec ses élèves d’une classe de quatrième. A partir d’une séquence construite avec attention, et faisant appel à de nombreuses supports visuels, il a abordé les questions de caricature, de liberté d’expression, se fondant sur ses compétences de professeur d’arts plastiques.
Les difficultés, similaires à celles que beaucoup de collègues ont rencontrées, avec deux élèves semblaient réglées après le cours. Pourtant, dès lundi, suite à des interventions qui restent à élucider, le recteur, alerté par la principale, prononce une suspension de 4 mois pour faute professionnelle grave et enclenche une procédure disciplinaire, sans même recevoir le collègue, sans même connaître le contenu du cours dispensé. En réponse aux interpellations du SNES académique, il invoque la protection de l’enseignant…curieuse façon de protéger un fonctionnaire par la menace d’une sanction. Décidemment la logique rectorale est parfois bien étrange quand elle se fonde sur l’idée qu’un « soldat du front » doit être, a priori, considéré comme coupable à la première contestation de son action.
Le SNES-FSU condamne de telles méthodes et soutient le collègue. L’administration doit avoir le courage d’assumer ses responsabilités quand elle exige de ses agents d’exercer ces missions difficiles, sans formation, sans accompagnement. La lumière doit être faite sur la nature réelle de l’incident survenu en cours, sur les circonstances qui ont conduit le chef d’établissement, au nom du Recteur, à condamner l’enseignant dans un courrier aux parents collé dans les carnets de correspondance des élèves de la classe.
Une mesure conservatoire n’est pas un acte d’accusation ni une mise à l’index, sauf à céder à des pressions du type de celles dont on demande aux enseignants d’apprendre à leurs élèves à y résister.
Ce n’est pas en traitant ainsi ses personnels que l’Ecole remplira la mission que la Nation lui demande de remplir : expliquer les valeurs d’égalité, de justice, de respect.