Plus d’une centaine de Conseillers d’orientation-psychologues et de directeurs de CIO, incluant une délégation venue de l’académie de Nice, se sont réunis à divers endroits de l’académie, une soixantaine à Marseille, à l’appel du SNES dans le cadre de la semaine d’action nationale.
Le refus de la décentralisation des compétences (orientation, carte des formations scolaires), des personnels (COpsy, DCIO, personnels administratifs) et des lieux (CIO comme lieu d’accueil des familles et d’échange entre pairs, malgré le délabrement dans lequel l’Etat les laisse !) s’est fortement exprimé. L’impraticabilité d’une double tutelle (Etat / Région) a été dénoncée, ainsi que l’absence d’amélioration qu’une telle décentralisation apporterait aux usagers.
Le SNES questionne fortement la pertinence du concept de « chaîne orientation-formation-emploi » qui ne repose sur aucune base scientifique alors qu’au contraire les travaux de l’Observatoire Régional des Métiers met en lumière la complexité des parcours individuels. Le SNES met en garde contre l’illusoire recherche d’une adéquation formation/emploi alors que les évolutions du marché du travail compliquent les prévisions à 5 ans et que les parcours de mobilités, géographique et professionnelle, y compris au sein de l’entreprise, ne plaident pas pour une spécialisation précoce.
Le SNES demande que le rôle de l’orientation dans le cadre de la formation initiale soit inscrit dans la loi d’orientation Peillon.
A l’issue de cette journée, le SNES-FSU, le SNASUB FSU et l’association des Directeurs de CIO de l’académie d’Aix-Marseille ont été reçus par le Cabinet du Président de Région, Michel Vauzelle.
La Région nous a affirmé qu’elle n’était pas en demande d’une décentralisation ni des locaux (vétustes, mal entretenus et sous équipés), ni des personnels ni des compétences. Elle prend en effet en compte les spécificités des besoins des publics scolaires qui président à l’organisation de l’orientation scolaire au sein de l’Education Nationale, aux missions et aux qualifications des personnels. Elle est par contre en demande d’un meilleur accueil, suivi et orientation des publics adultes ou déscolarisés dont elle a la charge par ailleurs.
Concernant la carte des formations, la Région ne demande pas de pouvoir prescriptif mais entend devenir Chef de file dans le cadre d’une démarche de concertation entre tous les acteurs, de telle sorte que l’Etat ne puisse prendre des décisions unilatérales sans associer préalablement la Région à la réflexion.
De même , la Région PACA est demandeuse de conventions tri-partites entre l’EPLE, le Rectorat et la Région incluant en particulier les domaines sur lesquels la Région investit (agents régionaux des lycées, équipements et rénovations, actions éducatives).
Cette journée appelle des suites, tant du point de vue de la mobilisation qui doit monter en puissance jusqu’à la loi de décentralisation. D’une part, des suites en termes d’action pour exprimer l’appartenance des personnels à la communauté de l’éducation nationale, pour alerter les familles sur les risques de la décentralisation et interpeler les élus et les décideurs sur cepoint. D’autre part, des suites en termes de négociations entre les différents acteurs de ces questions pour parvenir à des prises de décision qui permettent réellement d’améliorer le service public.