L’ennui n’aura pas sa place à Marseille vendredi 29 mai 2015 à l’occasion d’une visite officielle de Manuel Valls, premier ministre et de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale.

Au contraire, les professeurs entendent bien faire un effort d’imagination et inventivité dans le cadre du travail collectif interdisciplinaire pour animer correctement cette belle journée printanière.

Il est en effet important que nos ministres sachent que la publication des textes réglementaires organisant la réforme du collège ne met pas un terme à la contestation de la réforme collège 2016.

Les propos désobligeants de notre ministre sur les pseudo-intellectuels, le collège maillon faible du système éducatif, le conservatisme ou la nécessité de changer les pratiques pédagogiques laissent des traces durables dans la profession.

La suppression de dispositifs pédagogiques qui ont fait leurs preuves ou la fragilisation de certains enseignements, tels que les langues rares, anciennes ou régionales, ne sont toujours pas accepté dans la profession. Dans la plupart des établissements, la variété de l’offre de formation est une nécessité pour préserver la mixité sociale et lutter contre la ghettoïsation.

L’invention d’ Enseignements Pratiques Interdisciplinaires , organisés autour de thèmes particulièrement lâches, sans contenu cadré, découplés des programmes d’enseignement, est le signe d’une conception a-disciplinaire de l’interdisciplinarité qui n’a que peu de chance d’être fructueuse. A l’inverse, les propositions travaillées dans le cadre du CSP d’une mise en cohérence des programmes disciplinaires autour « d’objets riches » semblaient plus pertinentes.

Le choix de globaliser les horaires de certains enseignements, par exemple ceux de la technologie et des sciences en sixième, le choix d’un fonctionnement par cycle de trois ans tant pour les programmes que pour les horaires disciplinaires, la nécessité de s’accorder localement sur la progression tri-annuelle, sur l’évaluation, ou la répartition des heures d’accompagnement et d’EPI, ... implique une bureaucratisation du fonctionnement pédagogique de l’établissement : la multiplication des conseils et des coordonnateurs implique une inflation du nombre de réunions chronophages, accroit les prérogatives des équipes de direction et détourne les professeurs de leur mission principale : l’enseignement.

La réforme Vallaud-Belkacem ne répond à aucune des attentes de la profession quant à une réforme démocratique du collège qui aurait réduit les effectifs des classes, accru sensiblement les dédoublements, mis un terme à la concurrence et au consumérisme scolaire, visé l’accès du plus grand nombre aux poursuites d’études et aux qualifications.

Majoritairement, les professeurs continuent d’en réclamer le retrait. Ils le redisent en signant la pétition Pour un autre Collège 2016, en invitant les parents à venir débattre de la réforme lors de la soirée des collèges le jeudi 4 juin. Ils s’apprêtent à être à nouveau en grève nationale dans la semaine du 8 juin et ne se démobiliseront pas au moment des examens de fin d’année.

Le SNES-FSU Aix-Marseille, avec l’intersyndicale académique qui représente 87 % des professeurs du second degré de l’académie d’Aix-Marseille, dépose un préavis de grève pour la journée du vendredi 29 mai et appelle à un rassemblement Place Félix Baret, en face de la Préfecture de Région (attention, le lieu a changé).

Soyons nombreux à dire par l’action syndicale notre refus de cette réforme, et notre attente d’un autre collège 2016 !

Portail académique réforme du collège : cliquer ici

Pétition nationale unitaire Pour un autre collège 2016 : cliquer ici

Appel à la grève nationale le jeudi 11 juin 2015 : cliquer ici