Le SNES a été reçu par les conseillers du ministre Vincent Peillon en marge de la visite de celui-ci à Aix-en-Provence.
Nous avons dénoncé le projet de blocage de l’avancement comme étant un casus belli avec les fonctionnaires, expliqué le refus de la profession d’une pré-rentrée en août, rappelé notre opposition à la fermeture de deux CIO sur Marseille.
Nous avons pris acte des orientations ministérielles constructives quant au rétablissement de l’année de stage en alternance, à la formation professionnelle initiale, à la relance de l’éducation prioritaire. Mais nous avons souligné que ces orientations ne se concrétisaient pas dans les établissements scolaires.
L’insuffisance des moyens engagés pour faire face à l’augmentation démographique entraîne des redéploiements problématiques pour de nombreux établissements, y compris de l’éducation prioritaire, ce qui explique l’appel à la grève du mardi 18 février 2014 dans l’académie sur la question des DGH de la rentrée 2014.
Les annonces sur la relance de l’éducation prioritaire portent pour la majeure partie sur la rentrée 2015 (indemnité, généralisation de REP+), ce qui génère inégalités entre établissements difficiles, attentes déçues et doutes quant à la mise en œuvre effective des annonces.
Le fonctionnement de l’institution n’a pas été réformé et les collègues subissent toujours une pression hiérarchique forte. Le SNES a appelé à la démocratisation de la vie des établissements, par une redéfinition des équilibres des pouvoirs au sein de ceux-ci, une rupture avec les logiques Chatel du pilotage des établissements, une abrogation du décret de 2010 sur le vote de la DGH. La préparation de la rentrée 2014 est à ce titre symptomatique de conceptions autocratiques qui ont toujours cours deux ans après l’alternance.
Concernant la formation des professeurs, le SNES-FSU s’est fait l’écho des étudiants de l’ESPE mobilisés, en dénonçant l’insuffisance des moyens dévolus à l’ESPE, les difficultés d’accueil et de scolarisation de tous les candidats aux concours, les incohérences induites par la chaotique cohabitation des logiques universitaires du cursus avec celles du recrutement (inscription obligatoire en M1 pour avoir accès à la préparation au concours, inscription en M2 pour le stage, lourdeur de la charge de travail ...). Nous avons plaidé pour que tous les stagiaires aient un service de 9 h l’an prochain.
Nous sommes revenus sur le douloureux épisode du suicide de Pierre Jacque et sur l’attente de la profession à voir ce dramatique événement reconnu comme accident de service.
Le conseiller du Ministre a expliqué que le gel des promotions ne se ferait pas à l’éducation nationale Vincent Peillon étant ministre.
Il a défendu le principe d’une prérentrée fin août au regard de la difficulté à organiser des rattrapages en cours d’année. Il a rappelé les engagement pris par le ministre sur les mesures de relance de l’éducation prioritaire : deuxième vague de classement REP + en 2015, doublement de la prime ECLAIR, augmentation de 50 % de la prime ZEp en 2015. il a souligné le coût de ce plan, ainsi que celui du rétablissement de la formation en alternance des lauréats aux concours (27 000 postes sur la mandature). Le Ministre serait conscient des difficultés liées à la hausse mal anticipée des effectifs accueillis en lycée en 2013 et 2014, et des conséquences sur les établissements.
Lors de l’inauguration de l’ESPE d’Aix-Marseille, le ministre interpellé par des étudiants soucieux de leurs conditions de scolarisation à l’ESPE a échangé avec eux pendant près d’une demi-heure pour tenter de les convaincre des bienfaits de sa politique, par opposition à celle du précédent gouvernement qui avait supprimé la formation initiale des professeurs.
Lors de son discours, il a plaidé pour la refondation de l’école, insistant sur le rôle de la formation des professeurs comme levier de démocratisation et de lutte contre les inégalités scolaires.
Il a justifié la priorité au premier degré et la logique d’Ecole du Socle, en soulignant le faible investissement de la France dans le premier degré au regard des normes internationales, par opposition au coût plus élevé que représenteraient les lycéens français. Ce faisant le Ministre expliqua clairement les raisons pour lesquelles il tarde à rouvrir le dossier de la réforme Chatel des Lycées et les enjeux autour de l’éclatement du second degré entre d’une part l’Ecole du Socle (Ecole + collège) et d’autre part le bac -3 / bac + 3.