L’inclusion, une priorité ?
La question de l’inclusion, à l’école comme dans la société, reste une belle notion qui mérite bien mieux que des effets d’annonces camouflant à peine le mépris avec lequel le ministère de l’Éducation nationale traite les élèves et les personnels. Afficher l’inclusion comme une priorité ne suffit pas à rendre possible une scolarité réussie pour des élèves dont les besoins nécessitent des adaptations spécifiques au sein du groupe-classe.
Si l’inclusion était vraiment une priorité, les AESH ne seraient pas maintenu.es dans la précarité, les temps partiels imposés, la mobilité forcée, cela dans un contexte de pressions insupportables et inadmissibles.
Une situation inadmissible
Les PIAL, généralisés cette année, ne sont qu’une organisation managériale qui vise à optimiser les moyens humains, au mépris des besoins des enfants et des conditions de travail des personnels, en augmentant les missions de certains, en imposant des déplacements et en mutualisant à outrance. Cela conduit inévitablement à des effets négatifs : surcharge de travail, remise en cause ou dévoiement de certaines missions, réduction voire suppression des temps d’accompagnement, inclusions empêchées …
Les AESH se trouvent ainsi placées dans des postures contradictoires entre besoins réels et injonctions de mutualisations intenables, sans aucune amélioration statutaire, horaire ou salariale. Nombre d’AESH, à 90 % des femmes, souvent chef.fes de familles monoparentales, sont vouées à la précarité que leur salaire de 700€ nets mensuels leur confère.
Mobilisation : premier bilan et perspectives
Dans le cadre d’une intersyndicale large, la FSU a appelé avec la CGT, FO, SUD à une première journée de grève et rassemblements le 8 avril pour réclamer l’abandon des PIAL, ainsi qu’un statut et un salaire décent pour les AESH.
Pour la FSU, il y a vraiment urgence à rompre avec les politiques d’inclusion en cours et à mettre fin à la précarité des personnels.
La journée intersyndicale de grève du 3 juin, inscrite dans la nécessaire mobilisation des AESH soutenu.es par l’ensemble des personnels et de la communauté éducative, a été l’occasion de rassemblements dynamiques pour réclamer les moyens d’une école véritablement inclusive.
Dans notre académie, des rassemblements à Aix, Arles, Marseille, Martigues, Salon, Vitrolles, Avignon, Gap et Digne ont réuni plusieurs centaines d ‘AESH, parents, enseignant.es, CPE, psyEN, élu.es, dans un cadre intersyndical. Deux audiences ont eu lieu, en Préfecture et au Rectorat, où l’intersyndicale a porté les revendications.
La mobilisation prend de l’ampleur et elle est nécessaire afin de construire le rapport de force indispensable pour obtenir enfin des améliorations concrètes pour les AESH. La totalité de la communauté éducative est mobilisée pour cela, et l’intersyndicale poursuit son action.
Un large collectif pour l’inclusion travaille activement
Parallèlement à cela, la FSU 13 participe activement depuis plusieurs mois à un collectif large, réunissant des organisations syndicales (FSU – CGT Educ’Action – SUD Education - UNSA), les trois fédérations de parents d’élèves et plusieurs associations de parents d’enfants porteurs et porteuses de handicap. Le collectif « Des moyens pour l’inclusion 13 » alerte sur les réalités quotidiennes de l’inclusion et les conséquences, tant pour les élèves que leurs familles, les enseignant.es, les personnels chargés de les accompagner. Le manque de places dans les établissements médicaux-sociaux, le manque de dispositifs spécialisés en établissements scolaires, le manque d’enseignant.es spécialisé.es et de Psy-EN, le manque d’AESH et leurs conditions de rémunération et de travail, en contradiction évidente avec la loi de 2005, crée une situation de rupture criante avec les obligations morales et légales de l’institution scolaire.
Après avoir organisé une conférence de presse, porté les revendications en audiences à la DSDEN et au Rectorat, ainsi que lors des instances de l’éducation nationale, le collectif « Des moyens pour l’inclusion 13 » tiendra une nouvelle conférence de presse samedi 12 juin, qui sera l’occasion à la fois de faire le bilan de l’année écoulée en matière d’inclusion scolaire dans notre département et d’alerter sur les conditions dans lesquelles la rentrée se prépare. Nous prendrons date pour préparer l’amplification de notre mobilisation et de notre action pour une inclusion scolaire respectueuse des besoins et des droits de toutes et tous !