21 septembre 2021

Notre vie syndicale

Annonces présidentielles à MARSEILLE : Emmanuel MACRON programme le dynamitage du service public d’Éducation.

Depuis quelques jours, la visite du président à Marseille, accompagné du ministre de
l’Éducation nationale, Jean-Michel BLANQUER, occupe très largement l’espace médiatique.
Délabrement des écoles, trafics de drogue, pauvreté, … les difficultés de la ville sont
énumérées partout.

Un plan pour l’école était annoncé comme la mesure centrale de ce déplacement
présidentiel. Qu’en est-il dans les faits après les annonces d’hier soir ?
Le plan pour les écoles ? Dans les annonces du président MACRON, aucune mesure
chiffrée, ni projection précise d’un quelconque plan de financement au-delà de la mention
vague de moyens pour rénover les écoles de Marseille. Il n’est pas question du 1,2 milliard
dont on parlait depuis deux jours, aucune somme précise n’est annoncée. Ce n’est pas la
première fois que les Marseillaises et les Marseillais se voit promettre des plans pour les
écoles de la ville, mais jamais rien de précis et dans les faits, rien ne change. L’État doit
donner les moyens de rénover les 174 écoles délabrées et aider à la construction de la
dizaine d’écoles manquantes dans le centre-ville.

Alors que les syndicats de la FSU n’ont de cesse de dénoncer la crise du recrutement, et de
réclamer des postes et des moyens, il n’est pas question de moyens supplémentaire, au
contraire.
Les annonces renouvellent la volonté de modifier le statut des directeurs et directrices
d’école en leur confiant le recrutement de leurs équipes, renforçant ainsi leur autorité
hiérarchique sur leurs collègues alors que ces mesures sont très largement décriées par la
profession qui s’est déjà mobilisée pour les dénoncer. Quelles pourraient être les
conséquences d’une telle mesure ? Le recrutement au local par le directeur ou la directrice
d’école ne ferait que renforcer et mettre au jour la crise de recrutement que connaît
l’Éducation nationale.

En cette rentrée, de nombreux établissements doivent faire face à l’absence d’assistant.es
social.es, d’infirmiers ou infirmières scolaires ou encore de Psy-EN. Certains postes
d’enseignants ne sont pas pourvus en cette rentrée et les établissements des quartiers les
plus sensibles peinent à recruter des AED faute de candidats. Il n’est pas question ici
d’absentéisme des personnels comme le prétendent les propos insultants du président,
mais au contraire des difficultés qu’ont les chefs d’établissement, en charge du
recrutement des AED, à trouver des personnels. Sans cadre commun pour le recrutement
et l’affectation des personnels de l’Éducation nationale, ce qui s’annonce avec le pouvoir
confié aux directeur.rices d’école de recruter leurs équipes, c’est l’abandon pur et simple
des établissements situés dans les quartiers les plus défavorisés.

Pour le second degré, pas davantage d’annonces ni de propositions, le président ne fait
qu’évoquer les micro-collèges et micro-lycées qui ne concernent par définition qu’un tout
petit nombre d’élèves. Notre Académie a besoin d’un véritable plan de rattrapage des
postes pour améliorer de façon significative le taux d’encadrement, diminuer le nombre
d’élèves par classe et ainsi offrir aux jeunes des conditions d’études de qualité.
Or, ce qui est proposé, réaffirmé, c’est la mise en place d’une éducation à deux vitesses,
celle des plus favorisés et celle des autres. Ce qu’annonce le président de la République
c’est l’éclatement des cadres qui garantissent l’égal accès de tous les jeunes à un service
public d’Éducation de qualité. Après les paroles inqualifiables du ministre de l’Éducation
nationale concernant l’allocation de rentrée, le président confirme le mépris avec lequel lui
et son gouvernement traite les familles des quartiers populaires.

Le SNES-FSU Aix-Marseille dénonce l’instrumentalisation de Marseille dans le cadre du
départ en campagne pour les présidentielles d’Emmanuel MACRON. Le SNES-FSU Aix- Marseille dénonce avec force les mesures insupportables et le mépris avec lequel sont
traités les demandes et besoins des personnels de l’Éducation, des élèves et de leur
famille. Nous mettrons tout en œuvre pour empêcher la mise en place de telles mesures
dans notre Académie.

Marion CHOPINET, Secrétaire Académique du SNES-FSU Aix-Marseille.