2 600 suppressions de postes dans le second degré ! En conséquence, notre académie ne se voit dotée que de 30 emplois supplémentaires là où il en faudrait 200 pour maintenir les taux d’encadrement au vu de la montée démographique.
Les grandes orientations du PLF 2018 ont été rendues publiques. Dans le second degré, alors que, depuis 2009, les effectifs d’élèves ne cessent de croître, les suppressions de postes sont à l’ordre du jour puisque 2600 emplois sont supprimés.
La préparation de la rentrée scolaire 2018 a débuté sous l’égide des suppressions d’emplois, puisque le second degré perd 2 600 emplois de stagiaires, le premier degré se voyant doté de 2 400 emplois supplémentaires. Certes, l’académie d’Aix-Marseille obtient 30 emplois nouveaux, mais la prévision d’effectifs est de 2000 élèves de plus, ce qui supposerait plutôt 200 emplois supplémentaires pour maintenir le taux d’encadrement. A titre de comparaison, la hausse attendue des effectifs pour la rentrée 2017 était de 1700 élèves, et l’académie s’était vue dotée de 200 emplois supplémentaires l’an dernier.
Ce contexte budgétaire va se traduire par une nouvelle dégradation des taux d’encadrement, des conditions de travail et d’étude. Il annonce de futures suppressions dans les prochains budgets, comme en atteste le choix de supprimer des emplois de stagiaires et la baisse sérieuse du nombre de postes offerts aux concours de recrutement.
Le gouvernement annonce 120 000 suppressions d’emplois de fonctionnaires sur le quinquennat, dont 50 000 pour la seule fonction publique de l’Etat. L’Education Nationale représentant la moitié de la FPE, on comprend que l’enjeu porte sur 25 000 suppressions d’emplois dans le second degré.
C’est par le biais de la réforme du lycée que le gouvernement entend parvenir à ces 25 000 suppressions d’emplois. La baisse du nombre d’heures de cours envisagée et la réduction de l’offre de formation le permettrait.
Tout cela est la traduction d’une politique purement comptable, dont l’objectif unique reste la réduction de la dépense publique, sans que l’investissement dans la formation de la jeunesse soit à la hauteur des enjeux de lutte contre les inégalités sociales et d’élévation du niveau de qualification.
Le métier traverse une très grave crise de recrutement, notamment du fait de sa perte d’attractivité en termes de salaires et de conditions de travail, et la seule réponse qui est donnée est de rayer d’un trait de plume des emplois que l’on n’a pas réussi à pourvoir ! Une telle déclaration constitue un renoncement face à la crise du recrutement mais va également aggraver la situation avec un nombre de postes en diminution dans les concours dont on sait que c’est un mauvais signal donné aux étudiants.
Le ministre indique que « les moyens d’enseignement seront stabilisés ». Un tour de passe-passe : est-ce à dire que les emplois supprimés seraient transformés en heures supplémentaires à prendre en charge par les personnels en poste ? Est-ce à dire que l’on aura recours à des agents non-titulaires plus nombreux encore pour faire face aux besoins ? La réalité sur le terrain, ce sera une dégradation dans les établissements alors que les classes à 30 en collège et à 35 en lycée deviennent la norme, que le potentiel de remplacement a été laminé et que les personnels sont sommés d’accepter toujours plus d’heures supplémentaires.
Le SNES-FSU continue de demander une programmation des créations d’emplois sur la durée et des mesures pour enrayer la crise du recrutement. N’en déplaise au ministre, le budget 2018 pour le second degré est un très mauvais signal qui plombe l’avenir.