DECLARATION CPE SNES–FSU
CAPA DU 11 DECEMBRE 2014
A l’issue des élections professionnelles, le SNES demeure, et de loin, la référence dans le second degré avec plus de 44% des voix exprimées lors du vote dans les CAP des personnels relevant de son champ de syndicalisation, et auprès des CPE avec près de 40 % des suffrages à la CAPN et 38% à la CAPA. La légère remontée de la participation des CPE après l’effondrement de 2011 et l’introduction du vote électronique reste bien en deçà de celle du vote « papier » qui était de l’ordre de 85 %. Elle demeure cependant trop faible par rapport aux enjeux représentés par les élections professionnelles. L’absence de campagne véritablement incitative du Ministère de l’Éducation nationale ainsi que les nombreux obstacles rencontrés dans les différentes phases du vote n’ont pas permis l’expression pleine et entière des personnels. Globalement, le SNES, tout en devançant de plus de 30 points la deuxième organisation, enregistre une baisse de ses résultats, au profit notamment d’organisations minoritaires qui ont exploité la dégradation générale du climat sociétal pour agiter les peurs en se gardant bien de proposer quoi que ce soit.
Pour notre catégorie, le SNES poursuit son action pour améliorer les conditions de travail des CPE notamment en agissant pour faire respecter leurs obligations de service (35 heures hebdomadaires inscrites à l’emploi du temps). Cette amélioration passe aussi par la création effective de postes dans les établissements afin que le suivi des élèves ne soit pas mission impossible. Trop de CPE sont confrontés à des effectifs d’élèves incompatibles avec un exercice complet de leurs missions. De même, les services de vie scolaire sont trop souvent pauvrement dotés en assistants d’éducation, ce qui nuit à la sécurité des élèves, minore l’offre éducative, limite l’accueil des élèves et la collaboration avec les équipes éducatives, et, en définitive, est un frein à l’instauration d’un climat scolaire serein, tant prôné par nos autorités. Alors que le groupe de travail sur les missions des CPE n’a pas encore rendu ses conclusions, il est urgent de sortir la catégorie des tensions subies au travail comme le montre l’enquête « carrefour santé social » de la MGEN. Une proportion non négligeable de CPE est en situation de risque psycho-social avéré.
Le document support de l’intervention de Mme la Ministre de l’Éducation du 13 novembre sur la modernisation des métiers de l’éducation indique que des postes de CPE seront créés au budget 2015, sans en préciser le nombre. Le SNES souhaite qu’au-delà des annonces, les implantations soient effectives dans toutes les académies, et notamment dans la notre où aucun des postes budgétisés au budget 2014 n’a été créé. Nous refusons les litanies rectorales concernant les pseudos surnombres servant à justifier la non création de postes pourtant chiffrés en CTM et ainsi, de ne pas améliorer la situation dans bon nombre d’établissements. Les recrutements doivent être eux aussi intensifiés dans une période de poussée démographique dans le secondaire.
L’actualisation de la circulaire de mission doit s’accompagner de la reconnaissance nécessaire et les salaires, à travers notamment le point d’indice, doivent être augmentés significativement. L’alignement de l’indemnité forfaitaire des CPE sur la part fixe de l’ISOE des enseignants est une bonne nouvelle mais elle reste bien insuffisante.
Dès à présent, le gouvernement doit comprendre le sens du vote à ces élections professionnelles. Il exprime la nécessité de revaloriser nos professions, mais aussi de fortes inquiétudes quant à la politique éducative. Il traduit une crise profonde de nos professions, en butte à la difficulté scolaire, à l’échec profond, à l’explosion d’inégalités marquées par le déterminisme social.
Sensible au signal qu’a voulu donner une profession malmenée et en attente d’améliorations significatives, le SNES entend dans les prochains mois intensifier le débat avec les collègues, définir collectivement des mesures urgentes à prendre pour le second degré et ses personnels.