Au Conseil Départemental de l’Éducation Nationale, le SNES-FSU a dénoncé le manque de moyens pour la rentrée 2025 et le financement par le Conseil Départemental avec l’aide de l’Etat d’un collège jésuite privé dans le 15e arrondissement de Marseille.
Le CDEN de préparation de rentrée s’est tenu le vendredi 28 février 2025.
Dans les collèges du département, avec une hausse prévue de 400 élèves, 30 emplois équivalent temps plein (ETP) sont attribués. La SNES-FSU a dénoncé le manque d’ambition d’une telle dotation qui ne permet pas de rattraper les pertes depuis 2017. En effet, il faudrait au moins 120 ETP pour retrouver le taux d’encadement de cette année-là.
De plus, le SNES-FSU a dénoncé la manière de répartir ces nouveaux emplois en abondant le panier autonomie des DGH au détriment de l’ouverture de nouvelles divisions.
A l’unanimité, organisations syndicales et fédérations de parents d’élèves se sont prononcées contre la carte scolaire prévue dans le premier degré et la répartition des DGH dans le second.
Durant ce CDEN, à l’initiative de la FSU, un voeu a été déposé pour dénoncer l’ouverture d’un collège privé financé par le Conseil Départemental avec la complicité de l’état en lieu et place d’un collège public.
Ce vœu a été adopté presque à l’unanimité le PEEP et le SIAES s’étant abstenus.
Un communiqué de presse a été aussi diffusé et une conférence de presse s’est tenu après le CDEN.
Communiqué de presse
Déclaration liminaire de la FSU au CDEN du 28 février
Nous pensions avoir touché le fond avec l’ex ministre Amélie Oudéa-Castéra et le scandale du collège Stanislas. Le scandale de l’établissement Betharram à Pau, montre bien qu’il y a pour l’enseignement privé des passes-droits, un manque évident d’exigences et de contrôles entre autres parce que l’enseignement privé est un outil de séparatisme social et scolaire de certaines élites. Et la défense pitoyable du premier ministre François Bayrou n’est pas à la hauteur des sévices subis par des dizaines d’enfants.
Dans notre département, plutôt que de construire un collège public dans le 15e arrondissement, l’Etat et le département subventionnent et aident la construction d’un collège jésuite.
La FSU entend affirmer que les financements publics doivent être alloués au seul enseignement public et que la seule école qui soit en mesure de rassembler, d’assurer la mixité sociale et le droit à l’instruction pour toutes et tous, d’aider la jeunesse à construire sa propre voie, c’est l’école publique laïque. Elle fera voter des vœux dans ce sens.
Elle rappelle ici son mandat pour engager un processus permettant à terme la nationalisation de l’enseignement privé.
Le CSE s’est prononcé pour le programme d’Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité le 30 janvier dernier avec 60 voix pour (dont celles de la FSU) et 0 contre. Ce programme ambitieux est indispensable : c’est un levier essentiel pour favoriser la connaissance et l’estime de soi, les relations saines et faire reculer les violences sexistes et sexuelles, les violences intrafamiliales comme les discriminations de genre. Les chiffres relatifs aux violences sur les enfants jusqu’aux témoignages des personnels face aux manques criants notamment de formation depuis la loi de 2001 instaurant trois séances d’éducation à la sexualité par an et par niveau, tout montre l’urgence de ce programme.
La FSU a donc travaillé en responsabilité ces derniers mois pour que le programme aboutisse, y compris par un travail d’amendements au CSE (29 repris sur 50) à un vote pour. La FSU salue le dialogue constant et ouvert qui s’est noué autour de ce programme qui est protecteur pour les élèves, pour les familles et qui sera un véritable outil pour les personnels. Il vous revient maintenant, Monsieur le DASEN, de faire en sorte que ce programme s’applique partout dès la rentrée. Et donc que soit dès maintenant, organisée une solide formation des personnels sur le temps de service avec notamment des échanges entre pair
C’est d’autant plus important que des nouvelles attaques, des mensonges voire des inepties de la facho-sphère concernant le programme d’Éducation à la Vie Affective, Relationnelle et à la Sexualité circulent à nouveau avec une journée de retrait des enfants de l’école prévue le 10 mars prochain. Même si l’on peut espérer qu’iels ne soient pas aussi nombreuses et nombreux qu’iels le prétendent, cette dérive réactionnaire favorisée y compris par des élu es ou des ancien nes ministres, doit toutes et tous nous interpeller. C’est pourquoi la FSU vous demande à nouveau de communiquer en direction des personnels pour les soutenir et si localement des parents avaient des doutes de communiquer avec elleux pour les rassurer.
La publication du rapport de la Cour des Comptes sur le financement des retraites apporte un cinglant démenti aux élucubrations du Premier ministre, tout en confirmant que les discours alarmistes du gouvernement Borne pour justifier la réforme de 2023 étaient hors de propos. Alors que le gouvernement cherche à s’appuyer sur le rapport pour défendre la réforme des retraites de 2023, la FSU réaffirme l’urgence de son abrogation.
Dans le même temps, en Conseil Commun de la Fonction Publique, les organisations syndicales représentatives ont voté unanimement contre deux projets de texte achevant de décliner pour l’ensemble des agent es publics le mauvais coup fait aux fonctionnaires par le gouvernement dans la loi de Finances pour 2025 : réduire à 90 % la rémunération maintenue en cas d’arrêt maladie.
Pour la FSU, ce nouveau recul des droits des fonctionnaires est inacceptable, cette mesure s’ajoute au jour de carence déjà existant ainsi qu’à une longue série de dégradations salariales pour les personnels de la FP : gel du point d’indice et décrochage organisé des rémunérations. Désormais ce sont les personnes malades qui sont sanctionnées. En pleine crise d’attractivité des métiers de la FP, cette mesure est injuste et irresponsable. A l’inverse, nous exigeons que soit rapidement discutée la perspective d’une loi de Finances rectificative pour le retour à 100 % de la rémunération en congé maladie, et pour créer les conditions budgétaires d’une revalorisation des carrières et des rémunérations. Ce ne serait que la juste reconnaissance du travail des agent es publics, qu’ils ont exigée par la grève le 5 décembre dernier.
La place de l’extrême droite dans les démocraties grandit et le score de l’AFD en Allemagne est tout aussi inquiétant que l’alliance Trump/Musk.
Les références à l’espace vital ou au nettoyage de la Palestine disent la gravité du danger qui est devant nous et qui porte la guerre pour les ressources comme modalité centrale des relations entre les Etats. Face à la puissance de l’obscurantisme, les systèmes éducatifs sont à la fois des remparts et des cibles comme en témoignent l’offensive inacceptable de l’association « parents vigilants » à Septème contre une intervention de SOS Méditerranée cet automne.
Face à cela, l’institution doit être d’une fermeté absolue, ne reculer devant aucune des pressions extérieures à l’école qui remettraient en cause ses contenus. La défense d’une école démocratique et émancipatrice est une priorité absolue. Nous re-demandons fermement que cette intervention ait lieu. La FSU sera par ailleurs présente le 22 mars dans la rue contre le racisme. Si les populations racisé es sont menacées, les droits des femmes le sont tout autant quand on écoute les discours réactionnaires d’une frange conséquente de politiques. Le 8 mars sera l’occasion de rappeler nos revendications pour les droits des femmes travailleuses, chômeuses, sans emploi ou retraitées. Car rien n’est jamais donné, rien n’est jamais acquis pour l’égalité salariale, pour le temps de travail choisi, pour une retraite décente, pour prendre le temps de vivre. Si le monde du travail est attaqué, les femmes, celles de l’éducation nationale, en payent encore plus le prix car elles occupent des emplois moins rémunérés, plus précaires, subissent les temps-partiels, les violences sexistes et sexuelles... C’est pourquoi la FSU appelle à la réussite des manifestations qui auront lieu dans notre département ce jour-là.C’est pourquoi la FSU propose à la DSDEN de faire de tous les apsects de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes un point central de son action.
Pour en arriver au sujet qui nous réunit aujourd’hui, la préparation de la rentrée scolaire dans le premier degré ; Le CSAD a acté 55 ouvertures et 50 fermetures. 20 postes de brigades supplémentaires. 6 postes de formateurs.
Nous redisons ici que si les instances ont permis aux organisations syndicales de porter les situations pour lesquelles des collègues les avaient mandatées, nous regrettons un processus de dialogue qui a peu tenu compte de ces éléments. Seulement 6 mesures ont été modifiées après échange alors que 4 organisations syndicales ont travaillé ardemment à ces remontées. Un certain nombre de situations l’exigeait et l’exigentencore à notre sens.
La carte scolaire de cette année où se conjuguait dotation positive et baisse d’effectifs d’élèves a permis de baisser les repères de fermetures en élémentaire. C’est une bonne chose.
Mais nous regrettons un processus de dialogue social trop court dans le temps. La FSU demande que pour l’an prochain et les années suivantes, un temps plus important soit donné entre les différentes instances et avec le groupe de travail. Elle demande aussi que les documents de travail contiennent les mesures prévues.
0 postes UPE2A supplémentaires, 0 poste de maître d’adaptation, 0 poste d’ULIS Ecole. Les moyens n’ont pas été donnés pour une école inclusive sans souffrance pour les élèves et les personnels.
Nous l’avons dit hier, en CSA-D, nous interrogeons la politique d’éducation prioritaire dans le département où se multiplient les dispositifs contractualisant les moyens et où la différence entre les repères EP et hors EP ont été réduits.
Dans les collèges, les dotations en heures pour la rentrée 2025 ne sont pas à la hauteur des enjeux. Si nous devrions nous réjouir des 30 emplois supplémentaires d’enseignants octroyés dans notre département, cela ne nous semble pas suffisant au regard du retard accumulé depuis des années : globalement, il faudrait environ 120 postes supplémentaires pour revenir à peine à l’encadrement de 2017.
De plus quand il s’agit d’utiliser ces emplois, c’est pour couvrir des politiques éducatives délétères. Ces 30 emplois auraient dû être utilisés pour réduire la pression des effectifs dans les classes. Le saupoudrage de ces 540 heures dans le panier autonomie des DGH est insuffisant au regard des 18 divisions qui pouvaient être créées. En outre, cette autonomie reste opaque et sous couvert de liberté laissée aux établissements, elle met en concurrence les projets, dédoublements et disciplines. Elle sert à alimenter la mise en place des regroupements en français et mathématiques en 6e et 5e et pourrait permettre, paraît-il, l’accompagnement des élèves de 4e et 3e. Pauvre panier de prétendue autonomie qui ne cesse d’augmenter pour couvrir de plus en plus de commandes au détriment des effectifs par division.
De plus, La FSU est aussi déterminée à poursuivre la mobilisation pour obtenir l’abandon complet de toutes les mesures du « Choc des savoirs » avec en premier lieu le refus de la poursuite des groupes de niveau en 6e et 5e. Si l’annonce de l’abandon du DNB obligatoire pour passer en Seconde, si la proposition de dispositifs en 4e/ 3e qui ne sont plus des groupes de besoin va dans le bon sens, il faut en finir définitivement avec toutes les autres mesures et réduire les effectifs par classe dans toutes les disciplines avec des heures clairement dédiées dans ce sens.
Nous contestons aussi l’inégale répartition de cette enveloppe et son insuffisance. Il suffit de regarder le nombre d’heures données par élève dans les dotations (le H/ E) dans le département : Les établissements de type 3 (les plus favorisés) montent de 1,08 à 1,09, les types 2 passent de 1,12 à 1,14, les types 1 de 1,18 à 1,20, les REP de 1,28 à 1,31 et les REP+ reculent de 1,59 à 1,58. Pour rappel le h/e REP+ était en 2018 de 1,68 (3 postes en plus en moyenne par établissement).
Comment se satisfaire de ce déclin hoquetant où les plus défavorisés sont les premières victimes ? Il est temps de sortir d’une vision de court terme, les yeux rivés sur la calculatrice et d’engager une loi de programmation pluriannuelle de créations d’emplois et de recrutement.
Enfin, Nous ne saurions finir cette déclaration sans vous rappeler les sujets qui ont animé le dernier CDEN et revenir sur la nécessaire révision de la carte scolaire du collège J. D’Arbaud et sur la non moins nécessaire construction d’un nouveau collège dans le 13e arrondissement de Marseille. Qu’en est-il de ces sujets ?