Alors que le contexte sanitaire est de plus en plus incertains et que les lycées ont mis en place depuis le mois de novembre, un aménagement des emplois du temps qui réduit jusqu’à 50% le temps de présence en cours des élèves, le Ministre de l’Education nationale persiste à conserver tels quels les programmes, le contenu et le calendrier des épreuves du nouveau bac, maintenant ainsi les lycéens et leurs enseignants dans une pression insupportable.
Blanquer profite même des vacances de Noël pour faire passer, le 24 décembre, une ordonnance l’autorisant à attendre jusqu’à 15 jours avant seulement pour repousser les dates des épreuves de bac, et à condition que le contexte sanitaire l’y oblige ! Un scandale qui montre bien à quel point le Ministre refuse de tenir compte des difficultés extrêmes dans lesquelles nous sommes plongés.
Comme si cela ne suffisait pas, les lycéens qui se sont opposés l’année dernière à l’organisation des épreuves communes de contrôle continu (E3C) et ont refusé de les passer, dénonçant des évaluation trop précoces et inéquitables sont aujourd’hui sanctionnés lourdement. Les mieux lotis d’entre eux sont obligés de repasser les épreuves pendant leur année de Terminale et donc de réviser un an après le programme du premier trimestre de première dans 3 à 4 disciplines selon les filières. Pire encore, près de 120 élèves du lycée Diderot, situé dans les quartiers Nord de Marseille et classé REP, se voient attribuer un zéro dans ces 3 ou 4 disciplines car l’administration refuse d’organiser pour eux un nouveau rattrapage des épreuves. Ces élèves issus pour la plupart des quartiers défavorisés de Marseille sont, avant même d’avoir passé toutes les épreuves, mis en échec au bac et condamnés à voir les portes de Parcoursup se fermer pour eux. Les parents d’élèves et enseignants du lycée Diderot, soutenus dans leurs démarches par le SNES-FSU, ont multiplié les démarches auprès du rectorat, sans obtenir de réponse satisfaisante à ce jour.
Sourd aux mises en garde et analyses des enseignants et de leurs représentants depuis son arrivée au Ministère, répondant à la crise sanitaire par des décisions désordonnées et à courte vue sans tenir compte de l’avis des personnels de terrain, Blanquer s’entête et passe en force la mise en application de réformes qui détruisent le bac et le lycée, contre vents et marées. D’ores et déjà Blanquer peut revendiquer, pour l’ensemble de son œuvre, le diplôme de pire ministre de l’EN (s’emparant du bonnet d’âne d’Allègre) avec mention spéciale « j’œuvre avant tout à la mise en échec des élèves les plus fragiles » !
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