5 septembre 2019

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Vie Scolaire :Des moyens insuffisants face aux enjeux éducatifs

Le scénario proposé par notre gouvernement en cette rentrée scolaire est autrement plus triste que la comédie sorti récemment sur les écrans qui rend hommage au travail quotidien des personnels vie scolaire et à leur engagement face aux enjeux éducatifs

Avant tout chose, bonne rentrée et bonne année scolaire à toutes et à tous !

Un début d’année scolaire où le ministre Blanquer cherche à déployer sans tarder les « réformes » engagées l’année dernière : réforme du lycée et lycée professionnel, du Bac et des programmes, mise en place des Établissements publics locaux d’enseignement international (EPLEI), des « cités éducatives », des « PIAL » ( Pôle Inclusif d’accompagnement localisé), des AED pré professionnels, du « Service National Universel », du plan internat, du plan violence... La liste est longue et nombreux sont les points qui impacteront le fonctionnement des Vie Scolaire.

La loi Fonction publique adoptée cet été fait voler en éclats une série de dispositions statutaires et va transformer en profondeur la relation des fonctionnaires à leur administration et le rôle des élus des personnels.

La réforme des retraites annoncée est lourde de menaces.

Bref, les raisons de se mobiliser au cours de cette année ne manqueront pas.

Pour les vies scolaires, cette rentrée a un air de déjà-vu : aucune création d’emploi alors que les effectifs élèves attendus sont à la hausse. Le sous-recrutement continue : 80 postes en moins au concours externe en trois ans. Le manque de titulaires s’aggrave. Le vivier de titulaires remplaçants reste exsangue et le recours aux contractuels explose.
Trop de CPE ont des effectifs d’élèves à suivre incompatibles avec un exercice serein de leurs missions. Cette situation est source de souffrance au travail comme l’illustre l’enquête 2018 du SNES-FSU auprès de la catégorie.
L’amélioration des conditions de travail et l’exercice du métier dans toutes ses dimensions passent par une augmentation du taux d’encadrement.
Le SNES-FSU estime à 1300, au minimum, le nombre d’emplois nécessaires dans l’urgence pour un accompagnement éducatif efficace. Il revendique un CPE pour le suivi de 250 élèves, ce qui porterait ces créations à 7 000, dans le cadre d’un plan pluriannuel.

Au niveau local,l’administration a enfin accepté ce que le SNES-FSU demande depuis plusieurs années pour limiter la précarité des AED. Une circulaire envoyée aux chefs d’établissement recommande en effet doénavant que les contrats des AED s’étendent progressivement dans la durée :
un premier contrat de 1 an,
puis un deuxième contrat de 2 ans
puis un troisième contrat de 3 ans.

La lutte contre la précarité dans l’éducation nationale et la conquête de nouveaux droits pour les personnels non titulaires est une des priorités du SNES-FSU.

Au niveau national , vos élus vont rester attentifs aux discussions à venir notamment sur le plan internat : « l’internat du XXIe siècle ». Ce plan s ’appuie sur le rapport de Marc Foucault, IGAENR, et de Jean-Yves Gouttebel, président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme, remis au président de la République à la rentrée 2018 mais non publié à ce jour. Annoncé initialement pour fin août 2018, le plan internat est présenté au final, un an plus tard.
Objectifs affichés, créer 240 « internats à projets » et accueillir 13 000 élèves supplémentaires d’ici 2022. Aujourd’hui, 18 % des 222 400 places disponibles seraient vacantes selon le ministère. Le plan prévoit de relancer les « internats d’excellence », et de développer deux autres types d’internats : des « résidences à thèmes » (sport, culture, sciences...), et des internats pour pour les campus des métiers
Le plan n’hésite pas à parler de « métiers de l’internat ». Il est question de « s’appuyer sur un corps de professionnels formés et un chef de projet national pour en assurer la mise en place et le suivi ».
Un « manager d’internat » ou « chef de projet » sera « responsable de l’animation pédagogique et de la coordination des actions éducatives ».

La volonté actuelle des administrations rectorales de profiler les postes de CPE au prétexte de l’existence d’un internat ne manquera pas d’en ressortir renforcée. Rappelons que la circulaire de missions des CPE de 2015 précise bien que « tous les CPE de l’établissement participent à l’organisation et à l’animation éducative de l’internat. Il en résulte qu’aucun ne peut être spécialisé dans les responsabilités d’internat ».

Des formations seront proposées (plan national de formation et plans académiques) aux personnels de direction, CPE et AED. A noter que les personnels médicaux-sociaux sont totalement ignorés.
Le pilotage national du dispositif sera confié dès la rentrée prochaine à Benoît Delaunay, actuel recteur de l’académie de Clermont-Ferrand en qualité de délégué ministériel.
L’internat version Blanquer marque le retour d’un système à deux vitesses, d’un côté des structures classiques, de l’autre, celles tournées vers « l’excellence », une version libérale de la politique de l’internat scolaire : le droit au choix individuel plutôt que la qualité pour tous. Un tel plan, à terme, ne peut qu’encourager la compétition entre les établissements au lieu de les inciter à travailler en coopération sur leurs complémentarités sur un même territoire.

Aux côtés des CPE et de tout les personnels de Vie Scolaire , le SNES-FSU continuera à mener une campagne active pour : défendre un métier de concepteur dans le cadre de la circulaire de missions, un temps de travail de 35 heures TTC (toutes tâches comprises), une amélioration des conditions de travail (réductions des effectifs, rattrapage ou rémunération des dépassements horaires...), la nécessité de créer des postes pour couvrir les besoins éducatifs croissants.

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