16 septembre 2025

Notre académie, nos établissements

Ce que les élu.es FSU ont fait au CSA SD du 11 septembre 2025

Un CSA SD 1er et 2nd degré s’est tenu le jeudi 11 septembre 2025 pour étudier les ajustements de rentrée.

Un CSA SD 1er et 2nd degré s’est tenu le jeudi 11 septembre 2025.

Il avait pour ordre du jour les ajustements de rentrée dans les écoles et les collèges et la répartition des moyens en AED dans les vie scolaire.

Le constat est que les moyens ne sont pas à la hauteur dans notre département. Il plus que nécessaire qu’un vrai budget soit mise en œuvre dans l’Éducation Nationale.

Sur les DGH, la DSDEN a saupoudré 2 à 3 heures en plus dans plus de 70 collèges qui étaient sur les repères hauts quant aux effectifs par division en 4e et 3e. Ce sont donc plus de la moitié des collèges qui ont des effectifs surchargés.

La répartition des AED se fait avec 17 ETP supplémentaires. Cela, hélas, ne suffit pas au regard des besoins que les établissements font remonter depuis plusieurs années. Quand on apprend que la Cité Internationale Jacques Chirac reçoit 14 ETP d’AED pour elle seule financé par le Plan Marseille en Grand, il est vraiment nécessaire de revoir le budget et sa répartition !

Il manquait encore 100 emplois d’AESH à recruter sur le département à la rentrée. La problématique avec les contrats précaires et mal payés des AESH, c’est qu’ils imposent des démissions et une incapacité de la part de l’administration de trouver les moyens suffisants pour couvrir les besoins notifiés par la MDPH. La mise en place de deux PAS à titre expérimental ne devrait qu’imposer une réduction des besoins plutôt qu’une augmentation des moyens. L’École Inclusive mérite mieux qu’une réorganisation des services.

Déclaration liminaire de la FSU

Monsieur le DASEN,
Nous vous remercions de tenir en cette rentrée un CSA pour arrêter les décisions d’ajustements en poste comme vous l’avaient demandé toutes les organisations syndicales représentatives.
Permettez-nous aussi de saluer les mesures d’ouvertures que vous proposez, notamment celles que nous vous avions suggérées dès juin. Nous saluons aussi le fait que vous nous ayez transmis en juillet les ajustements dans les collèges et votre répartition des moyens en AED sur le département.
Mais permettez-nous aussi de dire que tenir un CSA 1ER degré le 11 septembre sans groupe de travail préalable et alors que l’ensemble des mesures proposées sont déjà mises en œuvre depuis début septembre confine à la démonétisation de ce CSA. Sauf à penser, ce que nous espérons encore, qu’il reste une réelle marge de manœuvre et que d’autres ouvertures pourront être décidées ce matin en instance.
De même, dans le second degré, informer n’est pas dialoguer et nous attendons toujours la mise en place d’une vraie concertation au niveau académique et départemental sur la répartition des moyens en vie scolaire.
Ou alors, cette instance n’aura de dialogue social que le nom et non la réalité.
Enfin, nous sollicitons plutôt qu’un CSA commun la tenue d’un CSA propre à chaque degré d’enseignement pour permettre le temps de l’échange sur des sujets qui le nécessitent.
Que dire encore sur le sujet du dialogue social de la nouvelle répartition des personnels assistant.es social.es qui s’applique à cette rentrée ? Nous vous avions alerté sur le fond et sur la forme. Un tel redéploiement à moyens constants et sans concertation s’avère une gestion brutale des personnels et un refus du dialogue social. Pour une réorganisation des services de cette ampleur, ce CSA SD aurait dû être consulté 
La crise politique qui met en minorité le président de la République et fait tomber les gouvernements comme à Gravelotte vient de loin mais elle a des incarnations concrètes. Pour ce qui nous concerne, l’Ecole est en crise de moyens et en crise de sens. Pour ne citer que les éléments les plus saillants : crise du recrutement, manque de moyens pour le remplacement, pour réussir l’inclusion scolaire. Education prioritaire en berne, personnels précaires en déshérence : contractuels, AESH, AED… personnel sous-payé par des années de blocages du point d’indice ! Choc des savoirs : groupes de niveaux, évaluations nationales ou d’école… Promesse républicaine d’une école ascenseur social en panne !
L’ensemble des deniers publics détournés par l’Ecole privée par choix de nos politiques renforce un peu plus les ulcérations légitimes de nos collègues qui ont à cœur la proposition d’une Ecole publique gratuite et pour tout.es !
Il faut prendre la mesure de ce qui se noue dans la colère des français et de vos personnels autour du budget ! Au point qu’un gouvernement tombe avant même la 1re manifestation ! En commençant par arrêter les politiques qui diminuent les recettes et fabriquent la dette. Depuis 2017, les recettes de l’Etat sont passées de 54,3% à 51,5% du PIB.
L’Etat donne 150 milliards de subventions et aides aux grandes entreprises. Les entreprises du CAC40 font 150 milliards de profits. Profits multipliés par 7 depuis 2000. Imaginez que nos salaires aient été multipliés par 7 depuis 2000. En serait-on la de la crise ?
Dans ce contexte, les mesures d’ajustement de cette rentrée ne peuvent pas grand-chose. Elles sont précisément l’incarnation des contraintes des budgets d’austérité qui se succèdent. Il vous reste quelques postes dans le 1er degré. Il nous en faut plusieurs centaines pour reconstituer les RASED, recruter des AESH, ouvrir des ULIS et des classes spécialisées, baisser les effectifs en Education prioritaire du CE2 au CM2, assurer le remplacement !
Quelques postes cela ne suffira pas. Mais quand même à l’heure où en France, dans le 1er degré, plus de 24000 notification MDPH ne sont pas mise en œuvre faute de personnel ou de dispositifs ouverts, est-il raisonnable de fermer une ULIS école. Si les conditions d’une ULIS pour les élèves mal-entendant ne sont plus réunies, ne reste-t-il pas des besoins pour une ULIS ordinaire ?
Si vient à votre connaissance un nombre d’élèves conséquent en attente pour intégrer une ULIS collège, pourquoi de ne pas l’ouvrir ? Il faudrait ainsi enfin nous entendre quand nous vous faisons remonter que les listes d’attente sur le secteur Martigues / Port-de-Bouc demande l’ouverture d’une ULIS collège. 
Si plus que jamais l’école creuse les inégalités, pourquoi n’y a-t-il pas de départ en formation CAPPEI de maître d’adaptation ? Et pourquoi ne pas former des collègues si un nombre conséquent de postes de maître d’adaptation ne sont pas pourvus ? Et puisque des brigades de remplacement occupent des postes non pourvus, pourquoi ne pas recruter immédiatement la liste complémentaire dans le 1er degré ?
Dans le second degré, les derniers ajustements budgétaires dans les DGH des collèges montrent que vous avez essayé de desserrer l’étau avec quelques heures quand les effectifs par classe étaient saturés. Mais cela ne suffit pas. Pis, ces heures versées dans l’autonomie ne sont pas toujours utilisées en écoutant l’avis des équipes pédagogiques. Certains établissements nous font même part de changement par rapport à ce qui avait été discuté en fin d’année scolaire quant aux groupes et dédoublements. Le dialogue social est-il donc aussi en berne dans un certain nombre d’EPLE ? En fait, les collèges ont surtout besoin d’un investissement concret et massif dans les DGH pour faire baisser les effectifs par classe dans toutes les disciplines 
Il est nécessaire enfin de revoir les cartes scolaires de plusieurs secteurs du département et d’investir dans de nouveaux établissements : dans le secteur de Salon (Clg D’Arbaud), dans le 13e arrondissement. Si cela est, certes, du ressort du CD 13, nous vous demandons encore de relayer et d’appuyer ces demandes. Quant au secteur de la Joliette à Marseille, que dire de la concurrence déloyale que subissent les établissements publics soumis à une carte scolaire face à la Cité Internationale et au nouveau collège Jésuite ? Le collège Izzo a vu 2 divisions fermer tandis qu’on en ouvre au privé.
Monsieur le DASEN, dans ce contexte où les politiques qu’on vous demande d’appliquer sont à ce point disqualifiées et désavouées, il reste probablement une porte de sortie : rénover le dialogue social, écouter les personnels et leurs représentant.es.
A ce propos, nous ne finirons pas cette déclaration liminaire sans une pensée profonde, émue et de colère pour notre collègue, Caroline Grandjean, qui nous rappelle que la lesbophobie tue et dont le suicide devrait exiger que M. Lecornu renonce déjà à son poste lui qui énonçait, il y a quelques temps : « le communautarisme gay m’exaspère autant que l’homophobie » car le soit-disant communautarisme gay, occurrence bien déplacée, n’a lui pas de sang sur les mains ! Et si une enquête est en cours, on est au moins sûrs que son administration ne l’a pas protégée de ça alors que c’est dans le cadre de son activité professionnelle que Caroline a subi harcèlement et mise en cause.
Notre institution doit urgemment définir une protection fonctionnelle opérante qui nous met réellement à l’abri et arrêter de proposer aux victimes d’être déplacées de leur poste. Elle doit se doter des moyens d’agir sur les usagers qui agressent ou mettent à mal les personnels : faute de quoi, elle devient responsable de ces drames.