Comme chaque année, les élus du SNES-SNUEP-FSU s’alarment de la situation de trop nombreux collègues dont la mobilité est rendue impossible par le blocage du mouvement. La raison principale en est le recrutement insuffisant qui ne permet pas de couvrir les besoins des académies en postes et en titulaires remplaçants. De ce fait, les capacités d’accueil sont réduites, en toute opacité d’ailleurs, faute d’éléments d’arbitrages académiques et ministériel. De nombreux collègues renoncent au risque d’une mutation « en aveugle » à l’inter-académique de crainte de ne pas avoir satisfaction à l’intra…
Le SNES-SNUEP-FSU dénonce également la gestion faite par l’administration des non-titulaires et des stagiaires, qui contribue à restreindre encore plus le mouvement.
D’année en année, la démonstration se répète : le mouvement déconcentré ne répond ni aux besoins des académies, ni à celui des personnels. Pourtant, le ministère ne rompt avec l’orthodoxie dé-concentrationnaire que pour déréglementer encore davantage. Dans les établissements ECLAIR, l’affectation sur curriculum vitae est des plus arbitraires. La « bourse interministérielle des emplois publics » sur laquelle les candidats postulent, n’a d’autre objectif que d’en élargir le vivier et donne au chef d’établissement un pouvoir accru en matière de recrutement.
Contre l’avis unanime de toutes les organisations syndicales et malgré les fortes mobilisations, le ministère veut imposer en urgence, dès le CTM du 8 mars, sa réforme de l’évaluation des personnels. Un entretien professionnel avec le chef de service direct remplacerait la notation et reposerait sur une auto évaluation. Le lien étroit entre évaluation et avancement d’échelon par d’éventuelles réductions ou majorations d’ancienneté instaure un système reposant sur la pression à l’évaluation et à la performance que nous dénonçons, antinomique avec les valeurs éducatives du métier.
Le SNES revendique une évaluation d’un autre type reposant sur une inspection spécifique d’éducation, experte du métier, s’exerçant dans le conseil et le soutien, visant au développement de la formation professionnelle. La contribution des chefs d’établissement à l’évaluation administrative doit se compléter d’un regard spécifique sur le métier exercé par des inspecteurs issus du corps. Une agrégation d’éducation est de plus en plus envisageable alors que les masters des métiers de l’éducation se développent dans beaucoup d’Universités. Une telle ambition serait pour le système éducatif un signe fort alors que le suivi individuel et l’intégration scolaire des élèves sont des facteurs de leur réussite et que la contribution des CPE y est reconnue.
Pour les professionnels aussi, cette perspective serait bien plus alléchante que le cadrage local de leurs missions par leur supérieur hiérarchique direct.
Enfin, en cette période électorale, l’heure est au bilan et on ne peut pas dire que pour les CPE, le refrain présidentiel du « travailler plus pour gagner plus » ait rempli ses promesses, loin s’en faut. La charge de travail s’est certes bien amplifiée mais sans gratification en retour avec au contraire un gel des alaires depuis 2 ans. Les CPE ressentent un dédain certain pour la catégorie, délaissée sur beaucoup de fronts, un exemple criant étant le volume des promotions à la hors classe toujours nettement inférieur en pourcentage à celui des certifiés.
Enfin, que dire de la « considération » du ministère pour notre métier quand, dans l’arrêté sur le « télé service absences », la DGESCO nous appelle volontairement « conseillers pédagogiques d’établissement » ? Car elle s’entête à penser que la relation des personnels avec la direction est la clé des problèmes de l’école… le fait d’être dans l’équipe de direction fera-t- elle de nous de meilleurs pédagogues ?
Le projet qui a présidé à la création du corps des conseillers principaux d’éducation et du concept de vie scolaire qui l’a accompagné, son ambition pour les élèves, ont-ils encore du sens et une actualité pour ce ministère ?
L’attitude de l’administration pour envers notre corps est une nouvelle preuve de la pauvreté du projet éducatif qui nous est proposé.
Le SNES-SNUEP-FSU souhaite « l’excellence » pour tous les acteurs du monde éducatif. Et pour y parvenir la politique éducative actuelle ne propose rien !