Pour ce bilan de rentrée nous souhaitons effectuer 2 sortes de remarques : la première sera liée à l’analyse des effectifs, la seconde aux conditions de travail des personnels.
La baisse des effectifs dans les collèges du 13 est infime, moins de 1% mais nécessite une réflexion d’autant que nationalement on attend une hausse d’effectifs de prés de 80000 élèves dans le 2° degré.
La baisse constatée à cette rentrée est de -261 élèves. Cette baisse semble d’abord être le reliquat de la baisse constatée en 2010 (-518). C’est ce qu’on constate sur les effectifs des niveaux 5°,4° et 3°. D’ailleurs la variation entre la prévision et le réel sur ces niveaux est très faible.
Ce qui caractérise donc cette rentrée c’est la remontée des effectifs en 6° (+450 sur l’ensemble du département). Tous les bassins affichent cette tendance avec des variations. Et même si la hausse est inférieure aux prévisions, elle est là et va avoir des conséquence sur les rentrées suivantes.
Deux bassins attirent notre attention : Aix et littoral nord. Aix où la remontée en 6° est faible et littoral nord où les effectifs de 6° restent identiques à ceux de 2010. Pour ce bassin c’est assez inquiétant car ceci se cumule avec la baisse des effectifs de ces dernières années.
Nous y voyons là les désastres causés par l’assouplissement de la carte scolaire (depuis 5 ans ces établissements ont connu des hémorragies, se sont ghettoisés).
De plus c’est aussi la conséquence des choix gouvernementaux en matière d’éducation prioritaire : les circulaires de rentrée depuis 2007 n’ont abordé cette question qu’à travers les dérogations. Après les moyens octroyés dans le dispositif AR dont nous contestons la forme (mais il y avait cependant des moyens pour venir en aide aux élèves) cette politique affiche un profond mépris tant pour les élèves que pour les personnels : plus aucun moyens, les élèves de ces établissements sont vus comme des délinquants en puissance dont il faut canaliser la violence et tous les discours en matière de contenu le confirme sans compter les maladresses symboliques (CLAIR sort des états généraux sur la violence), les établissements sont vus comme des laboratoires de la dérèglementation .
Cette politique est un véritable fiasco, non seulement elle ne porte aucune ambition pour la jeunesse malgré tous les efforts mis dans les acronymes mais elle favorise un terreau nocif :
le rejet de l’autre contraire aux valeurs de la laïcité et détournent des élèves vers l’enseignement privé. L’accroissement des effectifs de certains établissements du privé est en cela éloquent.
Nous demandons donc une réunion d’un groupe de travail du CDEN pour analyser ces fuites et faire des propositions.
On l’a souligné à plusieurs reprises , les conditions de travail se dégradent d’année en année : + d’élèves par classe, + de classes à prendre en charge, + d’HS imposées, des CSD toujours plus compliqués à faire (distances, quotités, sur 3 établissements...), + de charges imposées en plus du travail enseignant classique (livret de compétences, évaluations 6° (le recteur imagine même celle de 5° !!), histoire des arts, heures de vie de classe, réunions PAI.....)
Qui plus est, à ces conditions de travail aggravées s’ajoutent les difficultés de gestion de classe avec des élèves perturbés par le contre coup de la crise sociale qui touche les familles, qui se réfugient sur les réseaux sociaux internet, dans des situation de violence entre élèves et envers l’institution (cf les dégradations au Pesquier à gardanne).
Les personnels réclament des moyens pour faire face à ces situations et les modifications des textes du mois d’août ne sont pas de nature à répondre bien au contraire car ils portent en germe un transfert de charge qui peut être très négatif pour le système éducatif et les élèves .
Cette situation de tension, ajoutée au problème des salaires, à la perte de sens du métier conduit des collègues à l’écœurement comme l’atteste des sondages qui montre que les – de 40 ans envisagent de changer de métier.
Les personnels ont déjà signifié leurs colère lors de la grève du 27/9 où les enseignants de collèges étaient les plus mobilisés, mais aussi dans les élections professionnelles qui viennent de se déroulées.
Les annonces sur les nouvelles modalités d’évaluation sont de nature à accentuer cette colère. Le SNES-FSU s’emploiera à organiser la riposte collective contre ces réformes négatives pour les carrières des enseignants.
De la même manière le SNES-FSU prendra toute sa place dans les actions pour la revalorisation des salaires, des conditions de travail dans ce contexte où on veut faire payer la crise aux salariés.